J'ai pris la première photo il y a quelques minutes, elle vous présente « mon sirop de sapin ». La deuxième a été prise la fin de semaine dernière dans un des sentiers de notre camp à Rapide Deux. On y voit les jeunes pousses de sapin, que j'appelle mes « vert pâle » et je les cueille en cette saison en grande quantité que je congèle pour plus tard, à l'automne et l'hiver, quand la saison un petit peu morte nous amène son lot de rhumes, grippes, maux de gorge, sinusites et tous ces bobos qui nous signalent qu'on serait dus pour un petit remontant. N'ayez crainte, je n'en prends pas plus que trois ou quatre « jeunes pousses » par sapin, ça ne leur fait pas mal du tout et ne ralentit aucunement leur croissance, c'est un peu comme nous, quand on se fait couper les cheveux!
Est-ce que je vous ai déjà parlé de mon sirop de sapin? Ça ne m'étonnerait pas, j'en parle à tout le monde! Je me demande si cette potion magique que je fabrique dans l'allégresse opère parce qu'elle est concentrée, naturelle et faite à partir de jeunes pousses pleines de sève bienfaisante ou parce qu'il y a tout plein de bonheur dedans mais on me dit que ça marche et j'ai eu l'occasion d'en avoir la preuve pour moi-même comme pour d'autres à qui j'en ai déjà offert. Ça réveillerait un mort! J'en donne souvent comme on offre ses souhaits pour un prompt rétablissement, un pot de confitures maison, un casseau de bleuets qu'on a cueillis ou une gerbe de fleurs de son jardin. Voici ma recette :
Décidément, il y a de tout et du n'importe quoi dans mon blogue...
Mon sirop de sapin
D'abord, les bienfaits pour la santé commencent au moment où l'on va cueillir les pousses de sapin. Ça sent tellement bon... Si vous êtes en milieu urbain, à ce moment-là, je vous conseillerais de ne pas utiliser les pousses des branches basses, Dieu sait quels assauts elles ont pu subir!
Dans une casserole avec couvercle, (très important, le couvercle) vous compactez 2 tasses (500 ml) de jeunes pousses de sapin. Dans la casserole, vous ajoutez un peu plus d'une tasse (300 ml) d'eau. Vous amenez le tout à ébulition, vous vous dépêchez à mettre le couvercle et vous diminuez le feu au minimum, juste assez pour que ça frémisse d-o-u-c-e-m-e-n-t. Au bout d'une trentaine de minutes, vous éteignez le feu, sans enlever le couvercle. Nenon, vous ne regardez pas dedans, là, vous touchez à rien, là, promis? Vous laissez tout ça refroidir pendant que vous faites autre chose en profitant des parfums de forêt qui ne manquent pas d'embaumer toute la maison.
Quand tout ça est bien refroidi, il faut passer le contenu de la casserole dans un fin tamis et même presser les aiguilles de sapin pour en extirper tout le liquide. Ça donne environ 1 tasse de liquide concentré. Ça, c'est de l'or.
Vous remettez ce liquide dans une casserole, vous jetez les aiguilles de sapin bien essorées dans votre compost. Ensuite, vous ajoutez au jus de sapin 1 tasse (250 ml) de miel de votre région. J'utilise le miel Abitémis, celui qui se vend dans un pot de plastique en forme de nounours. Vous verrez que je récupère tout, même le pot de nounours. Vous faites mijoter ensemble quelques minutes à feu doux le miel et le jus de sapin. Et voilà, vous avez votre sirop. C'est aussi simple que ça.
Quand mon sirop de sapin est refroidi, je le transvide à l'aide d'un entonnoir dans mon pot en forme de nounours, je fabrique une mini étiquette avec mon écriture du dimanche, « sirop de sapin de Francine x x » et je boucle un petit ruban autour du cou du nounours qui a l'air lui aussi assez endimanché. Je conserve ce qui reste pour mon usage personnel, une bonne grosse cuillère à table le matin et le soir mais on peut en prendre plus, rien de tout cela ne sera nocif pour votre santé.
Bon, d'accord, il y a de vilaines toux et des infections virales qui ne se guériront qu'avec des antibiotiques et c'est bien malheureux. Mais au pire, mon sirop de sapin vous donnera beaucoup de vitamines et si vous n'avez pas le temps ni la patience de vous en faire un sirop, au moins, faites bouillir un peu d'eau avec quelques branches de sapin dans une casserole, juste pour l'aromathérapie qui s'en dégage.
C'est bon aussi pour les jours de fatigue, les migraines, les peines d'amour, l'insomnie, le manque d'inspiration, l'angoisse, les problèmes d'argent, le mal imaginaire, la bêtise humaine, et je soupçonne même que cette panacée universelle soit aphrodisiaque mais là, ça dépend toujours de la personne avec qui vous cueillez le sapin...