La première photo illustre un moment heureux au lac Clérion où notre ami Lylas, un fier Algonquin, construisait sa maison de bois où il vit en ermite avec Evelyn. Pour connaître un peu mieux Lylas, je vous invite à lire mon billet du 25 janvier dernier, « Lylas, mon frère autochtone ». On le voit ici à côté de Crocodile Dundee, ensuite, il y a Richard, un ami commun, tout ce qu'il y a de plus blanc et au bout complètement, Inimiki, métis, Algonquin par son père, sa mère, Evelyn, ayant grandi au sein d'une famille bourgeoise à Winnipeg.
Ma deuxième photo a été prise il y a plus de 20 ans au Vieux Fort à Ville-Marie, au Témiscamingue, tout près de la Forêt enchantée. Je me souviens de ma révolte au moment où j'ai aperçu cette plaque qui n'est probablement plus là d'ailleurs ou alors, elle a été corrigée pour ajouter un fait important qu'on a trop souvent négligé : Les Autochtones étaient là bien avant nous et nous n'avons pas découvert ces terres mais nous nous les sommes appropriées sans tenir compte de la présence autochtone.
Cette fois, je sais que je ne pourrai publier un billet qui sera court. Je m'en excuse à l'avance. À ma défense, je vous dirai qu'il y a deux ou trois choses qui me révoltent dans la vie : L'injustice, le manque d'écoute et le mensonge. Je lutte contre ça à ma manière, avec mes convictions et mes passions pour tout bagage, avec mes mots comme seules armes. Je suis pourrie dans les conflits et la controverse, je ferais 5 milles sur les genoux à reculon pour les éviter, c'est dans ma nature.
À ce propos, je veux vous raconter une légende autochtone qui est devenue ma philosophie de vie. Un jour, un jeune Autochtone voyant que sa vie était tout à l'envers décide d'aller en parler avec un sage du village, un vieil Amérindien qui connaissait les hommes mais qui aimait mieux les arbres. Il lui dit : « Il y a en dedans de moi deux loups qui se battent constamment, je n'en peux plus. Il y a en a un qui est doux, accueillant, qui respecte mes frères et la nature mais il y a l'autre, plein de haine, de révolte et de ressentiment. Dis-moi lequel des deux va continuer à vivre » et le vieil Amérindien lui a répondu après un long moment de réflexion : « Celui que tu vas nourrir ».
Alors, je ne veux entretenir aucune haine, révolte ou ressentiment, je ne crois pas que je puisse changer les choses de cette manière. Il y a longtemps que j'ai tué ce loup en dedans de moi, que j'ai laissé vivre l'autre.
Oui, je sais, les Autochtones n'ont pas bonne presse. D'ailleurs, on ne devrait jamais dire les Autochtones puisque leur situation est tellement différente, qu'on parle des Cris, des Algonquins, des Hurons Wendat, des Innus, des Mohawks, etc. Mais ils ont quelque chose en commun, ils connaissent des problèmes de santé et sociaux incroyables. Je refuse pourtant de les voir comme des victimes, je les respecte trop, je tenterai plutôt de vous raconter ce que quelques-uns d'entre eux m'ont apporté de merveilleux, de vrai et de différent.
Dorothée, métisse, moitié Acadienne, moitié Huron Wendat
Je l'ai connue à cause de notre moitié Acadienne mais c'est sa moitié Huron Wendat qui me fascine toujours. Dorothée est écrivaine, mais pour gagner sa vie, elle a été infirmière sur les réserves de Lac Simon et Kitcisakik, auprès des Algonquins. Une Mère Térésa pour eux, elle les aimait profondément et leur était dévouée. Aujourd'hui retraitée, elle vit à Kuujjuaraapik, sur le bord de la baie d'Hudson, là où trois peuples cohabitent à peu près en paix : les Cris, les Inuits et les blancs.
Un jour, dans une des rencontres du Regroupement des écrivains et auteurs de l'Abitibi-Témiscamingue, Dorothée nous a proposé d'animer la rencontre, ce qui ne lui ressemblait pas. Nous avons acquiescé à sa demande avec étonnement et grand plaisir. Elle a sorti de son livre une longue plume blanche, elle a demandé le silence puis nous a expliqué que pour une meilleure écoute et un plus grand respect, seule la personne qui avait la plume en main pouvait parler, sans être interrompue, et qu'il fallait qu'il y ait des silences entre chaque intervention pour permettre à la plume de voyager d'une personne à l'autre. Vous dire tout le non verbal qu'il nous a fallu décoder avec beaucoup de respect pour chacun et chacune... mais je ne pourrais vous décrire l'ambiance merveilleuse qu'il y a eu ce soir-là dans la salle du fond d'un restaurant de Val-d'Or.
Mélissa Pash, métisse, moitié Crie, moitié Québécoise
C'est de cette manière que Mélissa Pash se présentait sur la scène du Théâtre du Cuivre, jeudi de la semaine dernière, lors d'un spectacle où elle nous donnait tout ce qu'elle est, tout ce qu'elle a comme trésors. J'avais hâte d'aller voir ce show qui rassemblait sur la même scène trois de nos auteurs compositeurs interpètes de la région : Robert Gagnon, un vieux chum avec qui j'ai déjà fait de la musique et que je présentais toujours fièrement lors des Cafés littéraires, Stéphane Gosselin, que je connaissais à cause de son premier album mais qui m'a littéralement impressionnée quand je l'ai vu sur scène et puis, il y avait elle, Mélissa...
J'ai été ébranlée, littéralement bouleversée, le mot n'est pas trop fort, par Mélissa, si douce, si fragile et si forte. Son chant vient de loin, de milliers d'années d'occupation du territoire, de la nature, de la simplicité, de la vérité de son âme pure. Ses mélodies qui raisonnent dans nos battements de coeur, son petit tambour traditionnel qu'elle cajole presque et sa voix, puissante, qui retentit comme un cri, un appel à l'amitié, à la solidarité entre nos peuples. Et belle, tellement belle... Avec ses mains, quand elle chante, on dirait qu'elle nous dessine des paysages!
Une pacifique, une amoureuse de tout, un soleil du Nord, une aurore boréale. Elle nous tend la main et nous offre tout ce qu'elle possède, sa culture, sa voix, sa musique et son univers. J'avais acheté son album avant le show, c'était le seul que je n'avais pas encore et depuis une semaine, je l'écoute et n'en finis plus de m'émerveiller. Certains de ses titres sont assez évocateurs : The Worst Beautiful Thing, My Salvation, United, Echo of the Land, etc. Dans Nmywaytaan, elle chante « River's in my view, I'll build my own bridge, Call it after me and follow in my trail », ce qui m'a rentré dedans, moi qui dis toujours que j'aime mieux construire des ponts qu'ériger des barrières. Melissa est en nomination aux Canadian Aboriginal Music Awards et je souhaite qu'elle gagne, juste pour qu'elle puisse pendant 45 secondes apparaître sur la scène de Toronto et livrer son message.
Mon ami, mon frère, Lylas, Algonquin
Avant que cette photo ne soit prise, comme Lylas vit en forêt, là où il construisait sa maison, il nous fallait prendre rendez-vous pour aller jusque là au moment précis où il avait prévu avoir besoin d'aide. Ce n'est pas évident de s'y rendre, c'est très loin en forêt et pour ne rien arranger, il est de l'autre côté d'un lac qu'il faut traverser, au bout d'une dizaine de kilomètres de route impraticable où l'on ne peut apporter de canot. Disons qu'il est plus facile de le visiter l'hiver, en motoneige. En d'autres saisons, il doit venir nous chercher à l'heure dite et au jour dit. Crocodile Dundee lui avait demandé de préciser une date, une heure et qu'on serait là, sur le rivage, avec tout ce qu'il faut d'outils et de bras.
Alors, Lylas lui a dit : « Mon frère, tu es Autochtone plus que moi, tu vas comprendre... À 10 heures pile, un samedi, quand les feuilles des bouleaux seront de la même grosseur que les oreilles des castors » et Crocodile Dundee a compris tout à fait, Lylas ne pouvait être plus précis que ça et ce matin-là, sur le bord du rivage, il y avait Richard, Crocodile Dundee et moi, Lylas est arrivé dans son vieux bateau tout rafistolé avec son grand sourire, pendant qu'Evelyn nous préparait du thé.
Lylas est un sage, voilà pourquoi il vit en forêt. Il ne manque de rien. Il a tout. Comme tous les Algonquins, il ne reçoit aucune somme d'aucun gouvernement, aucune aide. On l'a dépossédé de tout, même de son enfance, on l'a envoyé dans un pensionnat, on a voulu le dénaturer mais on n'y est pas arrivé. Pourtant, lui, il donne tout ce qu'il a. Encore dernièrement, il est venu chez nous me remettre la clé de sa maison du lac Clérion. Je lui ai dit que je n'avais nul besoin de cette clé, que je n'irais jamais là en son absence. Il y tenait pourtant. Il m'a dit : « Gilles, c'est mon frère, toi, t'es ma soeur, ma maison, c'est votre maison... »
Lors du tournage de leur film, Le peuple invisible, Richard Desjardins et Robert Monderie ont passé deux jours au lac Clérion, chez Lylas et Evelyn. Lylas a gardé des liens avec Richard, qui est devenu aussi son frère. Lylas lui a chanté quelques chansons dans sa langue d'origine, le soir, sur sa galerie, après que les caméras aient été bien rangées. Lylas n'en a rien à foutre que Desjardins soit Desjardins, il voulait partager sa musique avec lui, ce à quoi Richard a répondu en lui chantant des siennes. De beaux instants qu'on ne verra pas lors de la projection du film sur nos écrans mais qui construisent des ponts. En douce.
Le peuple invisible, film documentaire de Desjardins/Monderie, sera la primeur de cette année à la soirée d'ouverture du Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue. Ce film dira la vérité et dénoncera la situation vécue par les Algonquins, cette nation de chez nous, celle qu'on dit la plus proche de la nature, celle qui vit des injustices innommables mais celle qui nous tend la main. Bien sûr que je verrai le film, non pas lors de la soirée d'ouverture où il y aura tout le gratin des médias et les VIP hypocrites de l'establishment social et politique. Desjardins a exigé d'obtenir une foule de billets lors de la première projection, il les a donnés à tous ses amis Algonquins, dont Lylas et Evelyn. Je suis fière de lui, quand bien même ce serait juste pour ça.
À un journaliste qui lui demandait si son film allait avoir autant d'impact que L'erreur boréale qui a tout changé de notre rapport avec la forêt, voici ce qu'a répondu Desjardins : « Non, pantoute. Dans les forêts, il y a de l'argent, beaucoup d'argent mais un Autochtone, ça vaut rien! », ce qui donne le ton à ce qu'on verra dans ce documentaire attendu depuis de nombreuses années. Il y en a, comme Desjardins, qui peuvent changer le monde, sensibiliser, toucher, dénoncer, faire bouger les choses, à leur manière. Je les admire.
Pour ma part, je ne suis pas capable de faire cohabiter deux loups en moi, j'ai dû choisir le doux et le nourrir du mieux que je peux mais je voudrais que vous preniez conscience que ce qu'on entend, ce qu'on voit, ce que les médias nous présentent des Premières Nations, c'est souvent le plus spectaculaire, le plus négatif, le plus médiatiquement vendeur, le plus hypocrite et réducteur, le plus loin de la réalité. Comme Mélissa Pash, je crois que si on n'est pas à l'aise dans la revendication, alors, il faut aimer, donner, dire qui on est et chanter tout ce qu'on a dans le ventre.
Ce billet, je le porte en moi depuis trop longtemps. J'ignore pourquoi il a été si difficile à écrire, je n'ai pas une seule petite goutte de sang autochtone dans mes veines, j'aurais été fière d'en avoir pourtant. Et au moment d'y mettre le point final, comme si je venais de mettre au monde une « lettre délivrée », j'ai très envie de pleurer...
27 commentaires:
Je veux que tu saches que je suis très fiers de toi...Je sais que ce texte te rempli la tête depuis toujours.Je te remercie de l'avoir exprimer pour tous ceux qui le pensent et qui n'arrivent pas toujours à le dire.
Je te connais assez pour savoir comment tu te sentais après avoir écrit ceci, j'en ai les larmes aux yeux. J'ai lu ce billet avec attention et émotion. Je connaissais l'histoire de ton ami qui vit dans la forêt et on dirait qu'elle m'a touché encore plus. C'est une personne que j'aurai envie de connaître, un sage, on a toujours besoin de quelqu'un comme ça, surtout dans le monde où les valeurs sont plus matérielles que philosophiques.
et l'histoire des 2 loups m'a beaucoup touchée et je sais que tu le savais. Parce que pour le moment, mes 2 loups ont un peu de difficulté à cohabiter et je ne suis pas certaine que c'est celui que je veux qui prend le dessus. La bataille est féroce mais c'est quand même qui déciderai celui qui la gagnera.
tourlou
Il y a une chose que je ne comprend pas... Pourquoi t'excuses-tu d'écrire un billet un peu plus long? Quand je te lis, je me dis que tes textes pourrais bien avoir un milion de mots que je serai toujours un peu triste de déjà être rendue à la fin... Tu as le don de toucher les gens. Tu sais nous montrer les choses extraordinaires qu'il y a autours de nous et auxquels nous ne portons pas assez attention. En fais, je crois qu'il n'existera jamais un texte assez long pour nous montrer toutes les merveilles qu'il y a en toi!
J'espère que tu réalises l'immense chance que tu as de connaître des êtres humains aussi extraordinaires. Nous, les pauvres cons de blancs, on a beaucoup à apprendre des autochtones. Il faudrait tisser plus de liens, plus de rencontres, plus d'échanges, pour bâtir un avenir meilleur pour tous.
@ Jocelyn Turbide : Ta signature voulait tout dire, mon frère, et là, je veux dire mon vrai frère, de sang, pas autochtone!
@ Voyageuse du monde : Oui, c'est toi qui nourris celui que tu veux laisser vivre! Pas facile...
@ Noémie : Je le sais ben, ma belle chouette, je passe ma vie à avoir peur de déranger! Je me dis tout le temps que les gens n'aiment pas lire, qu'ils sont surinformés, désinformés, inondés de paperasse, etc. Dans le fond, ils n'ont qu'à zapper quand c'est trop long...
@ Henri : Oui, je le sais, il y a juste ça dans ma vie, des gens extraordinaires, j'en suis très consciente. Mais là, on n'est pas si cons que ça, quand même, nous, les blancs... Pour le reste, je suis parfaitement d'accord avec toi, il faudrait faire tout ça et surtout, apprendre d'eux, non pas essayer de leur imposer nos vues... On y perdrait tous. Je le sais que tu le sais.
Quel beau message Zoreilles,
lorsque j'étais à l'école secondaire, sur ma Côte-Nord natale, il y avait des Montagnais (des Innus je crois, si je me trompe, que quelqu'un me corrige svp.)qui se tenaient toujours entre eux. Je rêvais de connaître leur culture et leur manière de vivre, mais jamais je n'ai osé approcher l'un d'eux, alors qu'ils n'attendaient qu'un signe amical peut-être. L'un d'eux m'avait particulièrement impressionnée, disons que je le trouvais magnifique et très à mon goût (les premiers émois de l'adolescence...), mais son allure fière et distante, surtout que j'étais très timide (et le suis toujours malheureusement) me mettais au désespoir. Je ne lui ai jamais parlé, mais je me souviens parfaitement de lui et de son visage.
Plus je lis les textes de ton blogue Zoreilles (et les archives), plus je me rends compte que j'ai de choses à apprendre, en plus d'avoir l'impression de respirer une bouffée d'air pur.
Quelle chance tu as d'avoir ce don de l'amitié ! Et non ce texte n'est pas trop long, je vais le relire plus d'une fois. C'est bon de se rappeler les vraies valeurs ; la simplicité, l'honnêteté, la franchise, et le courage de refuser le superflu et l'inutile. Le coeur à la bonne place quoi !!!
Je crois que des personnes généreuses et extraordinaires existent dans toutes les nations, comme le contraire aussi.
Tu le dis, les peuples autochtones sont très différents entre eux. Leur culture, leur mentalité, est très différente (certaines plus amicales et pacifiques que d'autres).
Tu ne veux pas en faire des victimes, mais un grand nombre d'entre eux se considèrent comme telles, éternellement, intrinsèquement, pour ainsi dire, et c'est ceux-là qui font la vedette, ne cessant de réclamer des sommes d'argent, des privilèges, des règles d'eception qui leur nuisent souvent à eux-mêmes, se battant entre eux, en plus de se retrouver en situations de conflits avec les autres Québécois.
Oups! Qu'est-ce que je viens de dire... Peu d'entre eux se reconnaissent Québécois, chez ces gens qui ne reconnaissent pas nos frontières et ont plutôt choisi la langue de notre envahisseur, leur double envahisseur si on considère que nous étions les premiers.
Il y a énormément de problèmes sociaux, effectivement, et les solutions ne se trouvent pas dans des sommes d'argent, la remise de la totalité du territoire ou l'exonération fiscale. Je trouve qu'au contraire, toutes ces mesures maintiennent le joug et l'esprit de la domination, de la colonisation, et nuisent grandement au sentiment de responsabilisation de peuples qui ont effectivement souvent de la difficulté à se prendre en main et à vivre le décalage entre leur culture et la culture nord-américaine.
Les autres, nos Québécois, sont parmi nous. J'espère qu'ils participent à la conservation de l'histoire de leur culture et je sais que plusieurs contribuent à la lutte pour la sauvegarde de l'environnement.
Malheureusement, on ne peut refaire l'histoire, si injuste qu'ele fut, parfois de part et d'autre. Où retournerions-nous, mélangés que nous sommes, en 2007?
Je ne me définis ni par ma couleur, ni par mon sexe ou autres trucs du genre. Je me définis comme une personne, certainement pas conne, pas plus pas moins que les autres pas plus pas moins et certainement pas en relation avec ma couleur de peau. Je trouve que cela est raciste et ne participe à rien de positif et constructif.
Comme d'autres l'ont mentionné lors des audiences Taylor Bouchard, je n'ai pas envie de porter le poids de la culpabilité des actions des ancêtres de mes ancêtres. Ni celui de mes parents, de ma famille.
Si nous sommes des loups, Zoreilles, j'ai certainement une meute en moi, mais tu vois, ce serait plutôt des félins car la domination et la soumission, ce n'est pas trop mon fort.
J'essaie de ne pas nourrir au mauvais moment ou pour les mauvaises raisons les uns et les autres.
Dans mon cas il n'est pas question de marcher à reculons pour éviter un conflit, car le conflit, ce n,est pas nécessairement malsain. cela dépend de plusieurs facteurs.
Pourquoi de pas encourager le mode résolution de conflits qui peuvent être résolus et un gabarit de valeurs fondamentales pour les autres...
Bien amicalement, Zed.
Désolée pour le long commentaire, mais ton billet, là, il est venu gratter plusieurs recoins de ma pensée.
je suis loin,*, dans le temps et dans l'espace. Je ne peux venir souvent sur ton territoire et pourtant nôtre,
Y suis arrivée un peu plus présente, par mon amie zed dont je n'ai lu le commentaire qu'après après avoir senti un petit picotement dans le nez émerger d'une lecture attentive de ton long billet , en résonnance avec mes fibres personnelles
serions nous trop "humides" comme le suggère zed ?
De toute façon respect pour ce qui vient du plus profond du coeur même devant la meute des loups avec ce qu'il faudrait suffisamment de sagesse pour ne pas baisser la garde.
* ML, depuis la France
@ Lise : Quel tendre souvenir de ce bel Innu de ta Côte-Nord natale. Les amours qu'on ne consomme pas restent toujours tendres et belles... Tu apprends de mes textes, tu dis, et moi, j'apprends des tiens, de ceux des autres, si tant tellement, voilà pourquoi je dis que les blogues sont des lieux d'échange, de rencontres, de sensibilisation, d'amitié.
@ Zed : Je vois, effectivement, que ça a touché plusieurs cordes sensibles chez toi. Pour ma part, je voulais apporter un point de vue différent de celui qu'on entend tout le temps. Chez nous, la commission Taylor-Bouchard ne s'est pas déroulée comme ailleurs, parce que notre réalité est aussi bien différente de d'autres régions du Québec. Ici, des Algonquins de Kitcisakik ont fait deux heures et demi de route pour venir nous dire une petite phrase ou deux, de celles qu'on n'entend jamais, de celles qui ont su me toucher. Ils nous ont tendu la main. Est-ce qu'on les a écoutés? L'avenir nous le dira.
@ Micheline84 : Bienvenue ici où j'espère, tu pourras toujours te sentir chez toi. La France, tu sais, c'est tout près, tout près de nous. Tu dis « avec ce qu'il faudrait suffisament de sagesse pour ne pas baisser la garde » ce qui m'amène à la réflexion qu'au contraire, si l'on est suffisamment sage, on devrait savoir baisser la garde et s'ouvrir au meilleur de toutes les cultures.
Après une petite absence de la blogosphère, fort involontaire, je me retrouve ici à lire un texte dont la longueur est proportionnelle aux émotions qu'il m'a suscité.
Alors là, Zoreilles, si vous aviez cherché à m'accueillir pour mon retour, vous auriez trouvé une merveilleuse façon en créant ce texte.
Parlant de ce que vous avez écrit...
Je ne peux m'empêcher de penser non seulement aux peuples autochtones, mais à toutes les nations, tous les groupes qui sont victimes de l'exclusion et du regard oblique. Votre texte est une appel à l'ouverture sur les autres et au respect de ce qu'ils sont.
Je ne peux m'empêcher aussi de faire un lien, permettez-le moi un court instant, avec ce que j'entends depuis quelques jours dans le cadre de la commission Taylor-Bouchard. Je n'arrive pas à me convaincre que mes pairs peuvent véhiculer aussi facilement tant de haine, de peur et d'incompréhension de ce que sont les autres.
La peur des AUTRES. J'ai un jour écrit que tous, nous sommes des autres les uns par rapport aux autres. Ma conviction, c'est que tant que nous verrons les autres comme des "autres" et que les autres nous verrons comme des "autres", on a pas fini d'entendre des messages tintés de rejet et d'intolérance.
Bon... Assez dit puisque vous aurez tout dit!
Et merci.
T'as de bien beaux amis ma chère.On ne les chérit jamais assez mais toi, tu le fais si bien.
@ Omo-Erectus : Vous nous manquiez à tous, c'est un bonheur de vous revoir, vous savoir là de nouveau, avec votre ouverture aux autres, comme vous venez de nous le prouver encore une fois, de si belle façon. Mes billets sont simplement des amorces de discussion, ils ne sont pas complets tant qu'ils ne sont pas enrichis de tous vos commentaires. Merci d'être là, d'être qui vous êtes et d'enrichir nos échanges avec tellement d'humanité.
@ Crocomickey : On ne les chérit jamais assez... C'est vrai, ça, on l'oublie trop souvent. J'ai des amis(es) formidables, je le sais, certains(es) dont je vous parle et d'autres dont je ne réussis pas à vous parler, parce que je les aime trop!
Belle image que celle des deux loups en soi. Je m'en souviendrai.
S'il n'y a que trois choses qui vous font perdre votre sang froid, et bien vous avez atteint un degré de sagesse remarquable (rire).
Votre billet ne traite pas des autochtones, qu'ils soient algonquins ou autres. À mes yeux il traite de relations personnelles et de ce côté, nous sommes témoins de toute la richesse qui est en vous.
De l'injustice...
Sujet intarrissable, à moins que l'on admette que ça n'existe pas l'injustice... à suivre.
Accent Grave
P.S.
Au sujet de votre texte trop long, je n'accepte pas vos excuses. On ne s'excuse pas de ce genre de chose. Pour vous s'il est impératif d'écrire ces textes, pour nous, c'est un besoin de les lire. N'y voyez aucune flatterie.
@ Accent Grave : Vos commentaires enrichissent toujours nos propos, à nous qui avons la chance d'avoir vos visites et vous ne pouvez imaginer la portée qu'ils peuvent avoir.
Heureuse que cette légende autochtone fasse maintenant partie de votre culture. Je vous parlais bel et bien des autochtones d'un bout à l'autre, de ce qu'ils savent nous inspirer, c'est véritablement ce que je voulais transmettre comme message.
Que ce billet vous ait plu, que vous ayiez eu le goût de le commenter me tenait beaucoup à coeur.
Zoreilles t’a pas à t’excuser de faire un long billet. Ce billet ces le tient et tu le fais comme il te plaît, voilà, long ou court nous aime te lire. Et tu livre très bien ton senti.
Quand je vois la photo de Lylas et sa veste colorée, beaucoup de souvenir de mon enfance refont surface. Le sanatorium de Macamic dans les années 50 et 60 accueillais beaucoup d’autochtones
malade porteur de la tuberculose. Du en grande partie à l’humidité des tentes. Probablement des cris, des algonquins. Je les revois tous marchant le long de l'allée, très colorés vêtu de couleurs criardes, des rouges, des verts, des oranges très foncés, des femmes, des hommes, et des enfants. Je n’ai jamais oublié ces images qui ont frappé mon imaginaire d’enfants à ce moment. Puis dans le parc de la Vérendry un jour nous avons croisé des groupes de nomades. La caractéristique qui m’a le plus frappé à été de voir un homme avec dans une mains une cigarette et dans l’autre la boite à tabac verte et ronde
de ‘’EXPORT Mc Donald’’…..Ces pour dire, qu’une simple image nous renseigne beaucoup !!! Tiens, je vois une peinture de grand maître, de cette scène, dans un musé, quelque part… Mon autre contact fut à Matagami. Nous logions à quelques pas de la réserve et nous pouvions les voir vivre dans leur quotidien. Il y en a même quelques-uns qui sont venues travailler avec nous et ainsi faire quelques amitiés, perdu aujourd'hui. Mon troisième contact, en 1990, lors des évènements Mohawk (peuple Iroquois) à Châteauguay et à Oka ou certains après avoir trop nourri le mauvais loup sont montés aux barricades. L’histoire démontre bien la sagesse du vieil indiens de ton texte. Ils se sont fait plus de tord que de biens.
Dans son spectacle Kanasuta Desjardins nous entretiens d’une rencontre sur la rue St-Denis avec un anthropologue qui lui explique que dans le passé d’autre race ont étés exterminés par une autre race. Les cromagnons ont exterminé les Neandertal. Ces bien pour dire, l’histoire se répète toujours. Les plus fort sont insatiable n'est-ce pas.
Et souvent aujourd,hui quand je me vois coinçé dans le trafic parmi toutes ces boites de métal, je rêve un peu, je me laisse aller et je me revois dans la nature écoutant le huard.
Je respire l'air pur, les grands espaces, je hume la feuille morte et le contact humain dans la simplicité.
J'ai bien hâte de voir le film de Richard Desjardins.
@ Macamic : Tu les connais bien, tu les as côtoyés, d'abord en Abitibi-Ouest, (probablement des Algonquins) puis à Matagami (des Cris, je le sais, ils passaient souvent près de notre roulotte sur la rue Rupert, en direction de la rivière Bell) puis dans le parc La Vérendrye, les Algonquins, ceux que tu verras beaucoup dans le film de Desjardins et les Mohawks, près de Montréal, ceux qui ont fait le plus parler d'eux et qui ont contribué à renforcer beaucoup de préjugés. Ceux-là, étaient-ils vraiment autochtones? Des fois, je me le demande.
Les Mohawks, je te dit que parfois hum!! oui ces douteux. Il y en a plusieurs qui ne ressemble pas du tout à leur race, tellement de métissage depuis longtemps dans ces secteurs.
Peut-être suis-je «pas rapport» mais j'aimerais bien apprendre l'algonquin.
@ P. Saucier : Au contraire, vous êtes très « rapport », parce qu'il n'y a pas de plus grande ouverture à une nation que d'apprendre la langue qui est sous-jacente à cette culture. Les Algonquins que je connais parlent tous très bien le français, l'anglais et quelques-uns, trop rares, la langue algonquine. C'est une langue très imagée, très près de la nature.
Ici, dans notre région, plusieurs noms de lieux nous viennent de l'algonquin, à commencer par « Abitibi » qui signie « La séparation des eaux » et « Témiscamingue » qui veut dire « eaux profondes ». Ils avaient nommé ces contrées bien avant qu'on arrive, ils habitaient ces lieux depuis des millénaires, Archéo 08 possède des milliers d'artéfacts récupérés lors des fouilles (archéologiques) faites sur certains cours d'eau qui étaient de véritables autoroutes pour eux. Jamais ils n'ont dénaturé de rivière, eux...
J'ai découvert votre blogue par hasard et j'ai bien apprécié vos réflexions sur la vie. Continuez!
Paul-Émile
@ Paul-Émile Larivière : Merci beaucoup!
Bonjour! Je cherche sur Internet pour commander l'album de Mélissa Pash...en vain! Pouvez-vous m'aider? Me donner un lien? Merci beaucoup! Geneviève Gagnon à Chisasibi
@ Geneviève Gagnon : J'ai l'album de Melisa dans ma voiture, là où je l'écoute tout le temps et j'ai vu dans la pochette qu'elle avait un site Internet : www.melisapash.com où je viens d'aller faire un tour. C'est bien fait, on peut même écouter ses chansons en cliquant sur les notes de musique. J'imagine qu'il y aurait moyen de le commander à partir de là et en attendant de le recevoir, vous pourriez toujours écouter ses chansons directement sur son site.
je trouve ça plate que les gens pense qu'un autochtone se résume à son apparence physique ''s'il a l'air ou pas'' C'est très blessant pour ceux qui vivent cette situation.
je trouve ça plate que les gens pense qu'un autochtone se résume à son apparence physique ''s'il a l'air ou pas'' C'est très blessant pour ceux qui vivent cette situation.
en passant je suis Mohawk ; je parle la langue, je suis impliquer dans ma communauté et partage ma culture à qui veut bien ecouter :)
Macamic ton texte m'a blessé. Mais toute cette conversation est plaisante a lire. on peut lire votre coeur au travers de mots si sage
pardon pour mon français
Kani
Allo! Je vien de lire votre histoire sur mon pere Lylas.
Mon nom est Tommy. Je suis le fils de Lylas. J'pense peut etre qu'on se connait un peu. Mais, En tout cas, Je veut juste dire bonjour et te dire que c'est vraiment gentil de ta part de partager ceci. j'ai vraiment aimer ca lire ton histoire sur lui.
Ta raison, mon pere est un homme vraiment gentil et chaleureux. je suis tellement fier de lui et de sa vie.
Mon Pere. Je l'aime Beaucoup. Je veux tellement etre comme lui. C'est un vrai homme de bois, qui a toujours garder sa culture amerindienne et rester proche de la nature. Il a toujour ete un homme fort et n'a jamais arreter de travailler, pour realiser ses reves. C'est pour sa que j'e suis tres fier de lui.
La chose la plus remarquable que je peux dire de lui, c'est qu'il a vraiment du coeur pour le monde et de l' amitie pour les gens autour de lui et tellement de respect.
Le lac clerion sera toujours une place qui me tient vraiment a coeur et la, ben, j'ai tellement hate d'y retourner. De Temps en temps, je passe du temps memorable avec lui au lac..Il me parle. il me raconte sa vie. Son enfance. Ses histoires de chasse et de peche. Et aussi, les chansons quil me chante..ca me touche toujours le coeur profondement.
Moi aussi, tout comme chaque personne qui prend le temps de le visiter au lac, je n'oublierai jamais mes rencontres avec mon pere et la paix, le bonheur et la joie de vivre, que je retrouve a chaque visite au lac.
Un jour, j'aimerai bien apprendre a vivre comme mon pere, proche du bon dieu et vivre en harmonie avec la nature.
Les amis de mon peres sont mes amis. Les freres de mon pere, sont mes freres aussi. Alors, Que Dieu te benisse, et ta famille aussi. De: Tommy, A Waswanipi Qc.
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