mercredi 4 avril 2007

Chez Dumont


La photo n'est pas de moi, je l'ai trouvée sur un site qui s'appelle Le Québec en images et qui offre des photos libres de droits à condition qu'on en mentionne la provenance.

Pas très original comme sujet à chanson vous me direz mais je vous répondrai que le magasin du coin, dans tous les quartiers ouvriers, est un endroit que tout le monde fréquente au quotidien! Richard Desjardins m'écrivait un jour (et j'ai gardé ça en souvenir vous pensez bien) que pour rejoindre l'universel, je ne devais avoir peur de partir du particulier. Alors, voilà, je vous propose mon particulier qui pourrait être le vôtre, dans cette chanson que j'ai écrite il y a plusieurs années, dont la musique ne comporte que 5 accords de guitare assez rythmés. Allez, un, deux, trois, quatre...

Chez Dumont

Au coin de la Carter pis d'la Huit
Y a tant de souvenirs qui m'habitent
Survit encore, bénédiction!
Dépanneur-Épicerie Dumont

Entre la caisse et pis la porte
Moé, j'en ai vu de toutes les sortes
Je m'en ai tu posé des questions
Entre la maison pis Chez Dumont

Sept cent trente pas, je les ai comptés
Les fois où j'étais pas pressée
Quand je gardais le change de la commission
Pour le dépenser Chez Dumont

Dix cennes de bonbons mélangés
C'est long avant de se décider
On fait le rapport qualité/prix
Cécile est patiente en maudit

Va donc m'acheter une pinte de lait
Pis fais ça vite, j'attends après
Tant qu'à être là pis tant qu'à faire
Ramène L'Écho pis La Frontière

Papa qui veut ses Export-A
Ça va me prendre un papier signé
Elle me les donnera jamais sinon
Elle est stricte là-dessus Madame Dumont

C'était comme un supermarché
Empilé dans dix pieds carrés
Les tablettes ploient sous la douleur
M'as prendre un chip pis une liqueur

Souvent j'ai vu les soirs d'hiver
Des clients s'acheter de la bière
Pis trouver ça ben plusse meilleur
D'la boire direct dans le dépanneur

Dans ce quartier où j'ai grandi
Le pur symbole de la vraie vie
C'est pas l'école ni la maison
Ni l'église ni les traditions
C'est pas le hockey dans la ruelle
La plus belle chose dont je me rappelle
Ce qui fait monter mes émotions
C'est encore d'aller Chez Dumont

Au coin de la Carter pis d'la Huit
Y a tant de souvenirs qui m'habitent
Survit encore, bénédiction!
Dépanneur-Épicerie Dumont

Et juste pour l'anecdote, le fils Dumont avec qui je suis toujours amie m'a demandé ces paroles imprimées sur un beau papier qu'il a fait laminer pour l'offrir à sa Maman, cette chère Madame Dumont, et vous savez de quoi elle était le plus fière? C'est que la chanson atteste du fait qu'elle avait toujours exigé des papiers signés de nos parents pour acheter des cigarettes, parce qu'elle ne voulait pas être responsable si des enfants se mettaient à fumer!

Ça vous dit quelque chose, nos petits magasins du coin? Là où l'on dépensait nos quelques sous, où les cordes à danser, au printemps, arrivaient dans une caisse qu'on déposait sur le bord du comptoir, après que les cartes de hockey étaient remisées jusqu'à la prochaine saison? Là où l'on s'achetait durant l'été un « Pop Sicle à deux » et qu'on vargeait dessus en l'accotant sur l'angle droit du cooler, en tâchant de ne pas le briser en 4 morceaux! Il s'appelle comment vous autres, votre Chez Dumont?

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Quand j'étais enfant, c'était l'Épicerie Bergeron. À l'adolescence, c'était le Dépanneur Brassard parce que... on pouvait y sortir de la bière !

Zoreilles a dit…

Ah vous sortiez de la bière vous autres? Ouais... c'était ouvert pas mal Chez Brassard! On est loin du papier signé des parents pour les cigarettes là!

Guy Vandal a dit…

Quand j'étais enfant, je me rappelle d'avoir fait souvent un mille à pied pour dépenser un sous...

C'était l'épicerie ???... à La Croche.

Anonyme a dit…

Sais-tu quoi? Le hasard a fait que le petite magasin du coin de ma petite-enfance se retrouve à nouveau à quelques rues de chez moi, après que de nombreuses années nous aient séparés, à tout jamais, pensais-je.

Un jour, j'irai à l'intérieur. Peut-être. ;-)

Dis bonjour à Mario quand tu le croiseras (c'est une blague (facile en plus( même pas drôle d'ailleurs (ah! l'esprit de bottines)))

:)

Anonyme a dit…

Moi, j'ai eu la chance de passer de nombreuses journées dans une telle épicerie... Ce n'était pas près de chez-moi. C'était pendant les vacances d'été à St-Pierre à l'Île d'Orléans... Épicerie P.E. Gosselin, Magasin général... L'épicerie de mon grand oncle devenue maintenant un minuscule dépanneur qui a l'air de faire à peine ses frais...

Après les repas, mon oncle me piquait un clin d'oeil et me disait: "Va dans l'magasin t'chercher quelque chose à ton goût"... C'était magique!

Puis, le jeudi c'était la "run"... Pendant toute la semaine, les habitants téléphonaient pour donner leur commande. Dès l'aube le jeudi matin, on faisait des boîtes pleines de nourritures et autres affaires (c'était le seul magasin du village), on chargeait le tout dans la charette attelée sur une vieille jument et on partait pour la journée faire la "run"...

J'ai tellement de souvenirs attachés à cette époque vécue à l'Île au coin du Chemin Royal et de la Route des Prêtres...

Ici, dans mon village, c'était chez Beaulieu. Monsieur Beaulieu a vendu il y a 4 ou 5 ans et c'est devenu le Dépanneur Principale tenu par un couple du Saguenay Lac St-Jean... Dans mon cas, c'est devenu chez Yves. Puis, plus loin, il y a le Marché des Rapides... Pour moi, c'est chez Richard...

Mon village n'est plus ce qu'il était...

Zoreilles a dit…

Ah que j'aime vous lire, tous autant que vous êtes! Vous me faites voyager dans vos coins de pays, vos souvenirs... Je suis donc contente d'avoir parlé de ça!
`
;o)

J'espère que vous en avez d'autres comme ça à raconter. Gênez-vous pas, y a de la place pis de l'intérêt en masse!

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
OMO-ERECTUS a dit…

Chez Sanchez, rue Laviolette.

De tous les dépanneurs de St-Jérôme, c'était de loin celui qui avait la plus grande variété de bonbons.

Faut dire que Sanchez avait flairé la bonne affaire: à un coin de rue de l'école primaire, l'achalandage du midi ressemblait à celui d'un Wallmart un 23 décembre. Sanchez y avait même aménagé un stationnement pour... bicyclettes!

C'était dans les années 60. À cette époque-là, un nom comme Sanchez n'éveillait pas encore de sentiments xénophobes.