mardi 17 novembre 2009

L'histoire jamais racontée de Joutel




Photo 1 : Cette pancarte routière n'existe plus et j'ignore comment j'ai eu un jour l'intuition de la photographier tandis qu'elle existait encore. Probablement que Joutel était sur le point d'être rasée et oubliée par les compagnies minières qui lui avaient donné naissance, contrairement à ceux et celles qui y ont vécu aux belles années. Elle devait se situer pas très loin d'Amos, sur la route 109.

Photo 2 : Cette photo n'est pas de moi, elle provient d'un site Internet qui faisait référence à Joutel, ville minière « de compagnie » sise sur la rive gauche de la rivière Harricana, près des collines Cartright.

Photo 3 : J'ai trouvé cette photo de l'école Laurent-Bélanger de Joutel et je veux la partager avec Richard, le Joutellois, à qui je dédie ce billet.

L'histoire jamais racontée de Joutel

Je me promettais depuis longtemps de la raconter, cette histoire, mais je ne pouvais le faire sans vous parler du même coup de Pierre 19, un gars qui a travaillé longtemps à Joutel et qui habite maintenant à Val-Paradis. Je le surnommerai ici Pierre 19 parce qu'il est le cadet d'une famille de 19 enfants. Je tardais à m'y mettre parce qu'il y a des histoires si belles mais un peu cruelles qu'on ne peut résumer en quelques phrases... Alors, je vais différer dans le temps l'histoire de Joutel et dans mon prochain billet, je vous présenterai Pierre 19 qui m'en a raconté la fin. Vous verrez, vous ne perdez rien pour attendre!

J'en parle souvent, je suis née à l'hôpital d'Amos, juste en face de la rivière Harricana mais j'y ai vu le jour seulement et n'y ai séjourné que le temps de me sortir de l'incubateur parce que mes parents habitaient à La Sarre, en Abitibi-Ouest. Et chaque fois que j'y retourne, en Abitibi-Ouest, je revois avec délice les lieux qui ont bercé ma petite enfance, ma maison, celles de mes grands-parents, mon terrain de jeu pas loin, mon école Victor-Cormier, la rue Principale, la rivière La Sarre, le pont qui la surplombe légèrement à l'approche de l'église et du Centre Saint-André, etc.

Quand nous avons quitté La Sarre, j'avais sept ans. Nous déménagions à Matagami, là où nous étions parmi les familles pionnières qui allaient vivre des aventures extraordinaires à s'inventer une ville au nord du Nord, alors au bout de la route, aux confins de l'Abitibi de l'époque. Matagami est fondée en 1963, le gouvernement du Québec voit à l'aménagement de la ville et demeure le maître d'oeuvre de son développement urbain jusqu'au début des années 1970. La nouvelle zone minière Joutel-Matagami connaît alors une très forte poussée d'expansion. On y exploite les gisements de la Mattagami Lake Mines, la Orchan Mines (où mon père travaillait) et la New Hosko.

Joutel est née en 1965 dans les mêmes conditions, à cause d'abord des Mines Poirier, ensuite par Joutel Copper Mines et Agnico Eagle. Les nouvelles familles arrivées, en provenance surtout de l'Abitibi-Témiscamingue et du secteur d'Elliot Lake, en Ontario, viennent s'y installer pour se faire une nouvelle vie en pays neuf, les gisements sont si riches de promesses! Les infrastructures de Joutel sont mises en place par le Ministère des Richesses naturelles du Québec mais les maisons appartiennent aux compagnies minières, aucun résident n'est propriétaire, à l'exception des commerçants.

Très rapidement, et c'est le propre des villes minières qui poussent comme des champignons, la vie s'organise à Joutel. Le domaine résidentiel comprend alors 77 maisons individuelles, 20 maisons à deux logements, 8 immeubles à logement multiple (73 logements) et 42 emplacements pour roulottes. S'ajoutent aussi les résidences des Mines Poirier et d'Agnico Eagle qui accueillent les travailleurs célibataires ou ceux qui n'amènent pas leur famille sur le lieu de leur travail. Un centre d'achat regroupe la Banque Canadienne Impériale de Commerce, un marché d'alimentation IGA, un restaurant, le bureau de Poste, un magasin de vêtements pour enfants, un salon de coiffure pour dames, etc. On trouve aussi à Joutel un garage Esso, l'hôtel Joutel, l'école Laurent-Bélanger, l'église en forme de demi-lune comme un aréna, le club de curling qui abrite aussi des bureaux, un édifice de la compagnie Télébec et l'usine de filtration de l'eau. Parmi les principaux groupes sociaux, le Cercle des Fermières de Joutel, l'Association sportive de Joutel, le club de motoneige CanJou et quelques autres. Il y a une bibliothèque municipale d'environ 4000 volumes et un journal local, Pierre de Touche. (Réf. De l'Abbittibbi-Temiskaming 5, Collège du Nord-Ouest, 1979, Histoire de l'Abitibi-Témiscamingue, Normand Paquin, 1981 et L'Abitibi-Témiscamingue, Benoît-Beaudry Gourd, éditions de l'IQRC, 2007).

Contrairement aux villages qui ont plus d'histoire, les villes minières ne portaient pas le nom d'une sainteté comme on le voit si souvent au Québec. Même les noms des rues se distinguaient par leur toponymie moderne. À Joutel, pas de rue Frontenac, Montcalm, St-Jean ou Notre-Dame. On s'entoure plutôt de pierres précieuses et à l'exception du boulevard Joutel, les artères de la nouvelle petite ville portent les noms de rue Rubis, Opale, Zircon, Topaze, Quartz, Émeraude, etc. alors que les mines de l'endroit exploitent plutôt des gisements de cuivre, de zinc et d'or!

La vie à Joutel ressemblait en tout point à celle que nous vivions à Matagami. La vie sociale de nos parents était faite d'initiatives enthousiastes, d'activités de plein air et de solidarités quotidiennes dans cet univers protégé qu'on croyait être le paradis. Beaucoup d'enfants y sont nés, y ont fait leurs premiers pas, s'y sont fait des amis à jouer dehors, à faire des forts et des bonhommes de neige, jouer au hockey en pleine rue autant qu'à l'aréna, à se construire des cabanes dans la forêt autour, à pêcher sur la rivière Harricana, à fréquenter l'école maternelle, le primaire et le secondaire, à initier des équipes sportives et des clubs sociaux de toutes sortes. Joutel, c'était pour les enfants qui y vivaient une petite communauté tissée serré où tout le monde se connaît et s'invente à mesure une vie rêvée...

Puis, petit à petit, les gisements s'épuisant, les mines ont fermé une à une, les familles s'en allaient par blocs, on est si peu enraciné quand la maison appartient à la mine et qu'on n'y sera jamais que locataire, que le lieu de résidence n'est tributaire que du travail de mineur, que l'économie n'arrive jamais à se diversifier, qu'on est loin des grands centres, qu'on vient au monde dans ces petites villes minières, qu'on y grandit aussi mais qu'on ne s'y installe jamais définitivement parce qu'on n'y est que de passage et qu'on n'y prend jamais sa retraite.

Si en 1975, environ 1500 personnes habitent Joutel, la population décroît par la suite considérablement avec la fermeture de plusieurs mines de ce secteur. Le village est complètement démantelé au cours des années 1990. Et c'est là ce que je considère personnellement comme un petit drame pour ceux qui ont conservé de Joutel des souvenirs impérissables. Ils ont un sentiment d'appartenance si fort à leur petite ville qu'on a complètement détruite et rasée puisqu'elle ne leur appartenait pas autrement que dans les jours heureux qu'ils y avaient vécus. La rumeur veut que c'est parce que le pont de la rivière Harricana qui y mène aurait coûté trop cher à réparer et entretenir...

Ceux qui ont vécu les années formidables de l'enfance à Joutel ne peuvent pas, comme moi, retourner sur les lieux où ils ont appris la vie pour revoir leur maison, leur école, leurs amis, leur cabane dans les bois, leur aréna, leur restaurant, etc. J'ai connu Joutel à l'époque effervescente des beaux jours. On y allait parfois le dimanche parce que c'était, de Matagami, la ville la plus proche où l'on pouvait aller faire un tour en famille pour se faire croire qu'on faisait un petit voyage! Ma classe de 4e année était jumelée à la classe de 4e de Joutel, on correspondait régulièrement par écrit avec notre jumeau/jumelle qui menait une vie semblable à la nôtre avec un papa mineur et une maman qui avait autant d'amies qu'il y avait de maisons sur notre rue si vivante et si tant tellement formidablement habitée.

J'avais de la famille à Joutel. Des oncles, des tantes, des cousins et des cousines. Quand ils parlent de Joutel, ils sourient, s'emballent, se souviennent de tout et sont intarissables mais leurs yeux sont tristes. Ils parlent du « 72 », c'est tout ce qui leur reste comme lieu accessible, même la route 109 n'offre plus qu'une petite halte routière avec vue sur les collines Cartright là où il y avait avant un embranchement qui s'ouvrait sur les 8 milles de la route qui menait exclusivement à Joutel. Pause nostalgique qui appelle au silence absolu du paysage nordique infini avant de continuer à rouler vers Matagami.

Dans les rassemblements improvisés où d'anciens Joutellois se retrouvent comme des apatrides qui ont besoin de se souvenir ensemble qu'ils n'ont pas rêvé, une chanson monte à chaque fois du coeur de la gang qui se prennent par le cou, là où se trouvent les guitares réchauffées, en fin de soirée, quand on se dit les vraies affaires comme les émotions enfouies. Elle se chante à l'unisson et à tue-tête, on chante plus fort quand on peut pas brailler, dans la plus imparfaite harmonie mais intense et plus vraie que vraie, plus poignante qu'un hymne national d'un pays tant aimé, englouti par les sans-coeur qui mènent les mauvaises mines, une chanson qui raconte l'histoire de Joutel, de Gagnonville, de Murdochville, de Shefferville et de combien d'autres... De Michel Rivard. Shefferville.

Shefferville, le dernier train (Michel Rivard)

Il n'y a plus rien au Roxy depuis quelques mois/Y a de la neige dans la porte du vieux cinéma/Dans la rue un chien jappe et se prend pour un loup/La nuit tombe sur la ville qui m'a donné le jour

À la brasserie ça chante plus fort que d'habitude/Pour la fête à Johnny qui s'en retourne dans le sud/Mais le sud de Shefferville c'est pas la Jamaïque/C'est Québec ou Matane ou le Nouveau-Brunswick

En novembre passé ils ont fermé la mine/J'ai vu pleurer mon père sur la table de la cuisine/C'était pas tant de perdre une job assurée/Que de voir s'évanouir le rêve de trente années

Quand je suis venu au monde ils étaient jeunes mariés/Venus trouver l'amour et la prospérité/Dans une ville inventée par une grosse compagnie/En plein nord en plein froid et en plein paradis

Aujourd'hui ça m'fait mal de voir tout le monde partir/C'est icitte que j'suis né c'est là que j'veux mourir/Avec une caisse de douze une aurore boréale/Et la femme de ma vie couchés sous les étoiles

J'ai passé ma jeunesse à apprendre les bois/À la chasse à la pêche à boire avec les gars/Un ski doo entre les jambes et l'orgueil dans le coeur/Je suis devenu un homme et j'ai connu la peur

Sur les traces de mon père j'suis parti travailler/Et la mine de fer est devenue réalité/Comme l'amour de ma femme et la chaleur de mon foyer/Et la peur de m'faire prendre tout ce que j'ai gagné

Aujourd'hui ça m'fait mal de voir tout le monde partir/C'est icitte que j'suis né c'est là que j'veux mourir/Avec une caisse de douze une aurore boréale/Et la femme de ma vie couchés sous les étoiles couchés sous les étoiles

Et au bout de la ligne c'est l'histoire qui décide/Si le poids de nos rêves nous entraîne dans le vide/Je suis monté à pied sur la côte du radar/J'ai vu mourir ma ville sous le soleil du nord

C'est pas moi qui peut changer le cours de la vie/Si y a personne qui reste j'vais partir moi aussi/Mais c'est moi qui veut fermer les lumières de la ville/Lorsque le dernier train partira pour Sept-Îles/Lorsque le dernier train partira pour Sept-Îles

82 commentaires:

Anonyme a dit…

Richard le Joutellois ici.
En avance, veuillez excuser mon francais. Ca fait longtemps que je peut le pratiquer regulierement et mon clavier en ontario... bien.. pas de francais facilement.

Merci beaucoup Zoreilles pour le billet et ainsi pour la dedication personnelle.
N'etant pas encore parti de groupe Joutel sur Facebook, j'ai pu juste hier, trouver des photos prise recemment par ce groupe depuis leur visite recente au "village". J'avais plusieurs emotions lorsque j'ai vu l'image du village sans les maisons ou edifices presente. Wow... c'est touchant.

J'ai demeure a Joutel de 1965 a 1975. J'ai fait l'ecole jusqu'a la 4e annee. En ce temps, mon pere travaillait pour la mine Poirier et je demeurais sur la rue Rubis (dans le temps, les rues n'avaient pas de noms). Si je me souvient bien, le numero de la maison etait 34. C'est drole.. je me souvient encore du numero de telephone! Mon pere me comptais l'histoire de la barge qu'il fallait prendre pour traverser la riviere... ca avant que le pont soit construit. Le gros manque de produits frais en hiver (ca de ma mere) ainsi de toute la poussiere dans la maison a cause des rues sans alsphate, faire de la motoneige sans d'inquietude de police (une visite par semaine de matagami.. tout le monde tres tranquilles pour quelques heures et apres... gros party :-)
En 1975, mes parents demenage a Elliot Lake pour continuer de l'ouvrage. J'avais trois oncles et mes grand-parents qui demeurait a Joutel dans le temps. Deux de mes oncles demenage a Elliot Lake et l'autre est encore maintenant a Valdor. Mes grand parents demenage de Joutel dans les annees '90 si je me souvient bien.
Je suis moi-meme dans le sud de l'Ontario a Waterloo. J'ai encores beaucoup de souvenirs d'enfance de cette periode et je blague avec ma parents de visiter le village phantome une de ces journees.. un genre de pelgrimage. Faut dire que mes parents ne veulent plus y retourner par contre, passant leur jeunesses a Normetal, ils n'ont pas de problemes de visiter ce village :-)

Encore une fois... un gros merci du fond de mon coeur.

Claire a dit…

C'est vrai que ça doit être un déchirement...

Ne restent que des souvenirs et quelques photos.Une ville créée par "affaires" et fermée par "affaires" quelques vingt ans plus tard. Le temps de se forger une vie pour des centaines de gamins: l'école, la patinoire, le ski-doo. Les premiers flirts...
Pas facile pour les nostalgiques ...Pas facile pour Richard, on le voit bien...
Je ne connaissais pas cette chanson de Michel Rivard. Pas mal pour un p'tit gars de Boucherville!
Vivement le tome 2 de la saga: Pierre 19


A trois milles kilomètres de mes racines, j'ai un peu de Joutel dans le coeur.

Et si les souvenirs étaient mille fois plus beaux que la réalité?

gaétan a dit…

J'ai jamais habité Gagnonville mais jeune, nous allions y jouer au hockey en montant sur le train de passagers de la "Compagnie". Y avait pas de route à ce moment-là. Jeune travailleur, j'y ai travaillé sporadiquement plusieurs années sur un horaire 10-4. Puis il y a eu la route, Fermont et "ils" ont fermé la mine et la ville. L'ont pas seulement fermé ils l'ont rasé. Ne subsistait que les trottoirs de la rue principale que je voyais peu à peu disparaître. la nature reprenant son droit. (Ayant habité à Fermont 10 ans, nous passions en voiture au travers le fantôme de Gagnon chaque fois qu'on descendait en bas pour les vacances.) C'est triste mais c'est malheureusement le sort réservé à beaucoup de villages. Tantôt métropole d'une région, tantôt vidé de ses habitants et de ses ressources.Aucune vision d'avenir avec la mondialisation. Du gros cash tout de suite pour tous et tant pis pour demain. Dommage.

Gérard Day a dit…

Ouff! Et tout ça ici, au Québec, et je ne connaissais pas ça... Ouff!

Solange a dit…

Ça doit être bien difficile de perdre ses attaches comme ça. C'est si bon de revoir nos endroits d'enfance et de se remémorer des souvenirs. Je vis encore dans le village où je suis née et même s'il a changé, j'ai encore mes repères. Je ne connaissais pas cette chanson, c'est beau.

Solange a dit…

Ici le Normand à Solange,

Ah! Zoreilles! Ah! Toi là, toi! Comme tu sais écrire! Comme tu sais nous arracher un sanglot profond comme les mines de ton Abitibi!

Ton récit de la ville de ton enfance me transporte de nostalgie... par procuration. J'imagine votre vie là-bas, ta vie, ta famille, les saisons, votre bonheur tranquille.

Encore, encore Zoreilles! C'est si beau de t'entendre écrire!

Je t'embrasse,

Normand
x-x-x-x

Rosette ou Rosie, c'est pareil a dit…

Ah, comme il résume bien ce je pense, ce Normand : c'est si beau de t'entendre écrire, Zoreilles (sic)!...

Ton texte m'a remué le coeur, ma belle chouette, et nulle autre que toi ne pouvait raconter cette déchirante histoire avec autant d'amour et de chaleur... Merci du plus profond de mon âme de partager de si belles choses avec nous, Zoreilles, ma grande poète au coeur si grand, si tendre et si plein de merveilles! You've made my day!!! :D
Pour ceux et celles qui aimeraient entendre Schefferville de Michel Rivard, voici le lien que j'ai trouvé pour tes lecteurs, ma Zoreilles adorée. Malheureusement, la chanson n'est pas complète, mais c'est mieux que rien.
Voici le lien question :

www.youtube.com/watch?v=Z2fWoPCQXfw

Mais moi, je la connaissais cette chanson... Gnan gnan gnan... ;)

Mijo a dit…

Un grand merci pour ce récit. Je découvre, j'apprends.

Et cette phrase de Gaétan si pleine de ce dur réalisme "Du gros cash tout de suite pour tous et tant pis pour demain."

Zoreilles a dit…

@ Richard, le Joutellois : Ton commentaire est si criant de vérité et tout à fait représentatif de ce que ressentent les enfants qui ont grandi à Joutel. Les mines ont toujours hypothéqué notre présent et notre avenir mais quand ils méprisent même notre passé et qu'ils bousillent les lieux de notre enfance, on ne leur pardonne jamais ça. Je ne voudrais pas te faire encore plus de peine mais si tu voulais retourner en pélerinage sur les lieux de ton enfance, tu frapperais ton « Waterloo », (excuse le mauvais jeu de mot, je pouvais pas résister à faire de l'esprit de bottine) la route ne s'y rend même pas, ils en ont bloqué l'accès lors du démantèlement de la ville de Joutel et la nature a repris ses droits depuis. C'est ce que tu as vu sur les photos qui t'ont brisé le coeur. Ceux qui les ont prises ont dû le faire en expédition de VTT.

Ton commentaire est un écho très puissant à ce que j'ai voulu raconter pour que jamais on n'oublie Joutel. Dans les autres villes fermées qui sont devenues moribondes, on peut toujours y retourner mais dans le cas de Joutel, on l'a carrément rayée de la carte comme rien n'avait jamais existé là... C'est ça que je trouve terrible.

C'est moi qui te remercie.

Richard le Joutellois a dit…

De Richard... bahhh.. apres tout.. c'est pour ca qu'on a deux jambes non? C'est pas que le village etait tres grand :-) Une belle marche de quelques heures pour visiter une jumelle Waterloo et de retourner a ma Waterloo courrante. Ce n'est pas un mauvais jeu de mot.. apres tout, c'est la verite :-)
C'est vrai que je suis peine un peu et, pour voyager a Joutel de Waterloo, je fait face a 10 heures de conduite automobile donc, dontant que le pont est encore la et croisable, tout le monde peuvent encore visiter le village d'une maniere ou l'autre.

Zoreilles a dit…

@ Claire : Tu as bien « lu » ce que ressentent ces enfants devenus grands. Quand on a parfois le mal du pays, on peut rêver qu'on y retournera un jour mais à Joutel, ils ne peuvent même pas rêver d'y retourner. On leur a enlevé quelque chose de précieux, les lieux de leur enfance auxquels ils n'ont plus accès. On peut comprendre jusqu'à quel point ils ont besoin de faire des retrouvailles, qu'ils cherchent tellement des photos de l'époque, comme pour se prouver que tout ça a existé vraiment, le partager avec d'autres qui l'ont vécu... T'sais? Et même si les souvenirs étaient plus beaux que la réalité, je trouve ça triste de ne pas pouvoir les comparer pour en tirer des conclusions. En tout cas, j'ai de la misère à l'expliquer mais je suis certaine que tu comprends, comme tu as compris ce qu'exprimait Richard, le Joutellois.

@ Gaétan : Je savais que tu comprendrais le phénomène, ayant vécu à Fermont, passant parfois dans Gagnon. Et puis, Shefferville, c'est tout de même dans ta région, la Côte-Nord n'est pas épargnée du tout, au contraire. Quand tu passais à Gagnon, tu pouvais voir le fantôme du village rasé, c'était triste à mort, mais tu y avais accès au moins. Connais-tu la chanson de Claude Gauthier, Valmore? Ça commence de même : « On était descendus su'a Côte pour prouver que la terre était ronde/Gagner la terre, la mer, le monde/Gagner très vite beaucoup d'argent/Se la couler douce à 40 ans... » À la fin de la chanson, il dit : « Y a pas de p'tits vieux su'a Côte-Nord ». Ça raconte un peu le même phénomène que dans Shefferville mais du point de vue des parents...

Zoreilles a dit…

@ Gérard Day : Oui, je sais, c'est loin des réalités de la plupart des Québécois mais ça existe et il faut le raconter pour rétablir comme une sorte d'injustice et que jamais on ne l'oublie. Enfin, c'est ce que je crois.

@ Solange : Cette chanson est déjà belle. Triste aussi. Et réaliste. Michel Rivard l'avait composée pour le film, Le dernier train ou quelque chose du genre, tourné dans les années 1980, je crois, un film de l'ONF qui racontait la fermeture de Shefferville quand la mine a fermé. Pourtant, le train s'y rend toujours à Shefferville, des autochtones surtout habitent ce village du nord, une ville « de compagnie » mais dans la chanson, il dit « Lorsque le dernier train partira pour Sept-Iles » parce que ça dit tout. C'était un très beau film. Beau mais triste. Comme sa chanson.

@ Normand : Arrête, tu vas me faire brailler, déjà que cette histoire me chavire le coeur! Attends de de lire la suite, Pierre 19, c'est pas que c'est triste, au contraire, mais ça vient boucler la boucle de Joutel et j'ai comme l'impression que si le hasard a mis sur mon chemin un jour Pierre 19, c'est que je dois absolument l'écrire, cette histoire jamais racontée de Joutel...

Zoreilles a dit…

@ Rosie : Merci pour le lien, nos amis pourront le suivre et écouter un bon bout de la chanson. Je te cacherai pas que je connaissais ce clip pour l'avoir écouté plusieurs fois. Michel Rivard a chanté avec beaucoup d'émotion lors de la fermeture du Spectrum, une salle de spectacle qu'il qualifiait comme son deuxième chez eux... C'était la fin d'une belle époque et ce n'est pas un hasard s'il a choisi celle-là en particulier, c'est que ça venait remuer quelque chose dans son coeur de très semblable à ce qu'ont vécu les gens de Joutel, Gagnon, Shefferville, Murdochville, etc.

@ Mijo : Ce sont des histoires vraies, des réalités du nord du Québec et de l'exploitation du nord en général par les grosses compagnies. Gaétan saisit très bien de quoi il en retourne pour l'avoir vécu lui-même, son commentaire est bien senti, il décrit toute cette réalité en une phrase.

@ Richard, le Joutellois : Tiens, t'es revenu? C'est ton « apparition » dans tes commentaires à un billet récent qui a « pesé sur le piton » de ma boîte à souvenirs. Et là, ton commentaire est arrivé le premier alors que je terminais tout juste d'écrire ce billet, tu m'as fait un beau cadeau. T'as vu les photos de Joutel (anciennes et actuelles) sur le groupe Facebook des anciens Joutellois, tu as dû reconnaître du monde? Des lieux? Je les ai trouvées aussi quand tu en as parlé.

Richard le joutellois (ancien) a dit…

Bien... les rues et locations.. oui, ca me ramene des souvenirs. Quelques endroits dans le village ont change aussi (par example, le quai au bout de la rue Rubis vers la riviere.. dans mon temps, personne pouvait lancer leur bateau de cette location. Il fallait aller l'autre cote du pont. Par contre.. wow, une belle cote pour glisser avec nos traineaux l'hiver :-) ).
Depuis que j'ai decouvert votre "blog" un an ou deux passee, j'ai continuer de visiter de temps en temps en esperant de voire cette belle histoire de Joutel. En voyant le billet, ca, c'etait mon cadeau de vous. Continuer la communication avec vous, si c'est un cadeau pour vous.. bien, c'est comme un serrage de main hein? :-)
Meme l'image de l'ecole. Dans mon temps, toute la section a gauce de la photo n'existait pas. Toute l'ecole etait de la couleur brique rouge aussi... aucune facade vinyle. Je doit le dire.. le monde est petit. Je doit ajoute aussi votre... facon de communiquer. Vous avez un grand talent de faire danser les mots francais. J'enleve mon chappeau virtuel a votre talent.

Caboche a dit…

J’ai lu le récit une fois, deux fois, trois fois comme pour m’imprégner d’une réalité loin de la mienne, comme si j’étais presque gênée d’intervenir parmi ces témoignages touchants.

Tu fais le récit émouvant de la vie dans une ville minière qui suscitait de l’espoir pour des travailleurs et leur famille et qui malheureusement s’est soldé par un exode forcé. C’est souvent ce qui arrive à ces « villes champignons ».
Mais ces faits sont habituellement rapportés froidement et en entrefilet dans les journaux.

J’aime le portrait que tu fais des Joutellois, la description de leur vie au quotidien. Toutes ces réalités, on n’y pense pas d’emblée.
Tu as un talent pour filmer les gens avec les mots et aller au cœur de l’émotion.

Grâce à toi je me souviendrai de Joutel mais surtout de tout ce qu’implique la fermeture d’une ville minière pour ceux et celles qui s’y sont investis, qui ont dû la quitter, qui en ont été déracinés.

Sally Fée a dit…

Tu es une vraie "mine" de renseignements. Je ne connaissais pas l'histoire de Joutel, malgré mes racines abitibiennes.

Merci pour ce beau récit.

:O)

Zoreilles a dit…

@ Richard, le Joutellois : Quoi? Tu me lisais depuis tout ce temps? En espérant que je raconte un jour l'histoire de Joutel? Là, je suis sous le choc! T'aurais dû me le dire, je l'aurais racontée avant aujourd'hui!!! Au début, dans la première année de mon blogue, je parlais souvent de mon enfance à Matagami. Tu sais comme moi que lorsqu'on a grandi dans une petite ville minière où l'on a été parmi les premiers arrivants, où tout est possible, ça marque pour toujours notre façon de voir la vie, c'est difficile à expliquer. En tout cas, quand on rencontre quelqu'un qui a vécu la même chose, on se comprend d'instinct, on a mille choses à se raconter et on est bien fier... de se serrer la main! ;o)

@ Caboche : Tu te souviendras de Joutel? C'est la plus belle chose que tu pouvais me dire. Tu sais, Joutel n'est même plus répertoriée sur la carte géographique de notre région, pas plus que dans la région Nord-du-Québec dont elle fait partie depuis 1975. Oui, nos parents avaient des espoirs très grands et un certain esprit d'aventure. Et comme enfant, là je parle pour moi, grandir à Matagami, c'était croire pour toujours que tout était possible si on voulait se retrousser les manches. Croire à la solidarité qui change tout. Être capable de se mobiliser avec une énergie incroyable, s'imaginer que le monde nous appartient, etc. À Matagami, ils ont réussi à diversifier leur économie davantage au prix de nombreux efforts et ils sont la dernière ville avant d'entreprendre la grande route de la Baie James qui mène à nos grands barrages. Ça change tout pour eux. J'ai encore beaucoup de famille et d'amis là-bas. Mais pour Joutel, si les débuts ont été les mêmes, leur destin ont été très différents. Merci pour ton commentaire si gentil.

@ Contes de Fée : Et pourtant, ça se passait si près de chez toi. Tu viens d'Amos, non? Nous, quand on restait à Matagami, on descendait souvent à La Sarre et à Rouyn. Quand on arrivait à Amos, on trouvait donc qu'on arrivait en ville! Il y avait des gros magasins, je me souviens de P.A Périgny, on avait l'impression d'être dans un immense centre d'achat!!!

Sally Fée a dit…

Pour être exacte, j'ai grandi à Saint-Maurice de Dalquier. J'y ai fréquenté l'école primaire (à l'époque, 7 ans) puis, à l'adolescence, j'ai fait mon secondaire à Amos (école Assomption puis le Collège).

Étrangement, durant les 30 années où j'ai vécu en Abitibi, je n'ai pas visité beaucoup la région, sauf l'incontournable Val d'Or, l'obligé Barraute (en autobus) et, rarement, Rouyn-Noranda.

Mes ancêtres devaient être des sédentaires ou encore des ermites!!!

Barbe blanche a dit…

Bonjour Zoreille,j'ai du laisser passer un peu de temps avant de commenter, prendre le temps de gérer mes émotions, ton billet m'a fait pleurer.
c'est tellement touchant et triste ce que tu nous raconte,ce n'est pas humain de traiter du monde de cette façon, mais malheureusement existait déjà un précédent.
Au début des années 1970, ce sont les gens de Forillon qui ont été expulsés de chez eux par le fédéral avec la complicité du gouvernement du Québec, parc canada voulait la place.
Là aussi, les maisons ont été rasées par le feu,tout a été démoli, suaf quelque maisons pour les montrer aux touristes. les expropriés doivent maintenant payer pour pouvoir passer devant leur propriété où il ne reste plus rien, la nature ayant repris toute la place.Pour ce qui est de Murdochville, les gens travaillent très fort pour diversifier leur économie et sauver le village de l'anéantissement
De joutel que je ne connaissait pas, je me souviendrai longtemps.
Merci de nous l'avoir présenté.

Richard le joutellois a dit…

qu'il est un gars tres patient lorsqu'il attend pour une histoire.

Quelques annees passe, j'avais de la communication avec un superviseur pour la ville de Matagami. Il me disait qu'un livre de l'histoire de joutel etait publie (mi-1990 si je me rappelle bien) pour celebrer le 25e anniversaire du village. Il m'a demande si j'etais interesse de recevoir une copie. Ma reponse? tres facile a dechifrer. Le nom de mes parents ainsi de mes grand-parents etaient inscris dans ce livre. Plusieurs portraits aussi des annees '60.
Oui c'est vrai que c'est dommage qu'un village soit detruit mais je suis sur que c'est plus pour la securite de visiteurs future. Si je me rappelle bien aussi dans les annees '70, il y avait une bande indiennes dans les environs. Peut etre que quelqu'uns ne voulait pas leur laisser des maisons ou meme si ils etaient encore dans la region en 1998. Je ne le sais pas. Le fait que le village n'existe plus aide peut etre a renforcer les memoires enfances.

voyageuse du monde a dit…

une histoire belle et triste à la fois.
Je me souviens très bien de Joutel pour y être arrêté en autobus très souvent. tout le temps que je faisais mon cours à Québec et que je montais à Matagami, chez mes parents, l'autobus passait par Joutel. Mon souvenir, mosus que c'était long le détour quand tu es partie de québec depuis près de 12heures...
et maintenant, plus de détours pour Joutel. Des villes, des villages, des quartiers qui meurent, c'est triste. Et souvent c'est au profit des grandes métropoles et de leurs banlieues. Et c'est aussi une histoire universelle. En voyage, je jase avec les gens des endroits que je visite et peu importe le pays, il y a pleins d'endroits qui sont en train de s'éteindre faute de ressources, faute d'habitants. Et un jour, quand les villes seront trop pleines, quand les banlieues seront trop pleines, est ce qu'on retournera dans ces endroits qui auront connu une histoire!

Zoreilles a dit…

@ Contes de Fée : Pour être précise, tu ne pourrais l'être davantage. L'obligée Barraute, tu m'as fait rire! De St-Maurice de Dalquier, en arrivant au secondaire, dans la gggggrrrrande ville d'Amos, t'as dû trouver que c'était wow toi aussi! ;o)

@ Barbe blanche : Désolée, je ne voulais pas te faire de la peine en réveillant tes souvenirs du Parc Forillon. Une chanson de Paul Piché commençait de même : « Ste-Scholastique au Parc Forillon/Fallait partir de bon matin/Pour les touristes/Ou leurs avions/On est toujours dans l'chemin/Les gens ont perdu leur maison/Leur terre et puis leur pays... ». Ça s'est vécu souvent au Québec de se faire déposséder de son chez soi... À Ste-Scholastique, il y avait les terres les plus productives qu'on pouvait rêver, ils étaient là depuis des générations, bien enracinés chez eux, on leur a donné des sommes ridicules pour chr... leur camp, on y a fait l'aéroport international de Mirabel qui ne sert plus... Au Parc Forillon, ce que tu racontes, c'est aussi un beau gâchis pour ceux qui y ont laissé tant d'eux-mêmes. À Murdochville, ils tentent de sauver tout ce qu'ils peuvent en diversifiant leur économie mais ils ont vécu un méchant drame quand la Noranda a fermé sa fonderie. Sont très courageux ce monde-là, comme ceux de Matagami d'ailleurs. Leur histoire est la même. Quant à Joutel, ils n'ont pas eu cette chance...

@ Richard, le Joutellois : Alors, tu l'as, ce fameux livre d'histoire de Joutel, de 1965 à 1990? J'imagine que oui. Conserve-le précieusement! Moi, j'ai celui de Matagami, l'album souvenir 1963-1988, « Matagami, la rencontre des eaux... tres ». J'y tiens comme à la prunelle de mes yeux, je l'ai acheté quand nous sommes allés aux retrouvailles du 25e, on avait été invités comme toutes les familles pionnières. J'ai vécu là des affaires... c'est pas racontable!!!

@ Voyageuse du monde : Ça prend bien une voyageuse du monde pour nous amener un point de vue universel sur ce phénomène! J'aime ta question ouverte à la fin de ton commentaire. Et tu vois plus loin que la plupart d'entre nous parce qu'on voit apparaître ici un phénomène dont on parle peu : les terres, les endroits de rêve, sont rachetés à petits prix par des Américains qui prennent possession de nos grands espaces...

Barbe blanche a dit…

C'est surtout ta façon de raconter le faits, qui ma tiré les larmes, des larmes de compassion pour les exilés, mais aussi d'admiration pour ta façon d'écrire, car
tu sais nous faire vivre les évènements comme si nous étions sur place.
La déportation des gens de Forillon, je l'ai vécu plutôt en retrait, je n'étais pas personnellement touché,c'est plus la manière que les autorités gouvernementales ont utilisé pour voler le monde qui me mettait en colère.
Un petit groupe d'expropriés se sont défendus et on réussi à se faire respecter,mais ce fut une lutte épique.
À Murdochville, la municipalité a été divisée en deux, certain dont le maire voulait fermer la ville alors que d'autre voulaient sa survie, heureusement c'est le deuxième groupe qui a eu gain de cause.
Forillon, Joutel , Saint Octave de l'Avenir même fin désastreuse,
toute une population déraciné, pas toujours de façons délicates, par les boss de la mine ou par des gouvernements à courte vues.

Jackss a dit…

Un très beau billet, Zoreilles

Un bijou, un symbole. On aurait pu intituler le tout ainsi: Comment faire naître l'espoir, l'attachement, la solidarité quand on y cherche ses intérêts pour mieux tout démolir lorsqu'on a tout pris ce qu'on voulait.

Tout ça est tellement d'actualité. C'est mon univers, Zoreilles. C'est ce que je vois tous les jours. C'est la partie de l'actualité que l'on passe en silence.

J'ai bien aimé cette réflexion de Caboche: Mais ces faits sont habituellement rapportés froidement et en entrefilet dans les journaux.

Les émotions, Zoreilles, c'est ce que tu nous as le mieux livré pour nous aider à saisir l'histoire.

Jackss a dit…

Bonjour Zoreilles,

J'ai trouvé un lien intéressant où on parle de l'histoire de villes fantômes ayant été très prospères.

Villes fantômes

Joce a dit…

Joutel, Matagami, Radisson,Murdochville,Gagnon,Fermont, Chapais, Schefferville, etc..etc..
Il y a des similitudes voici quelques uns de mes constats:

Plus on dit que ce sont des zones éloignées et plus les gens se sentent proches!

Ils vivent dans un secteur primaire mais on les traitent comme citoyen de 3e Zone.Et inversement plus votre secteur vit d'industrie tertiaire plus vous ètes près du pouvoir et par conséquent favorisés par les instances governementales.

Il n'y a rien qui ressemble plus à une grande ville qu'une autre grande ville...ce qui différencie un pays, c'est son territoire.

Quand on aura collectivement compris cela on respectera beaucoup plus les grands espaces et leurs citoyens.

Claire a dit…

Bonjour Zoreilles!

Juste pour te souhaiter une belle fin de semaine!
Et merci pour tout ce que tu écris...

Soisig a dit…

Ouf! Normétal et Duparquet ont heureusement échappé à ce triste sort... Je suis allée joué au curling à Joutel: on se visitait entre villes minières! Et tu sais que mon grand frère demeurait à Matagami ete travaillait avec ton père... et un autre de mes frères a travaillé comme étudiant à la mine de Joutel... Alors j'y suis allée quelques fois les visiter. Je suis fille de mineur mais j'ai toujours eu peur qu'un des miens y laisse sa peau...

Savais-tu qu'on parlait aussi d'ouvrir une mine à ciel ouvert dans la région de Duparquet?
http://lafrontiere.canoe.ca/webapp/sitepages/content.asp?contentid=109521&id=246

Vraiment les mines ont marqué notre enfance, n'est-ce pas? Et même encore, on prend à coeur et on comprend ce qui leur arrive.

Je reviendrai...

Joce "the reporter" a dit…

Lu dans le cahier week-end d'une salle d'attente aujourd'hui 21 nov...Isabelle Boulay qui explique pourquoi avoir choisi cette chanson pour son album.....SCHEFFERVILLE'LE DERNIER TRAIN de Michel Rivard

"C'est la première chanson que j'ai choisie. Dans l'autobus d'écoliers au secondaire, j'arrive un matin et il y a une nouvelle étudiante. Je vais à ses côtés et elle me dit "Je m'appelle Francesca Blouin et j'arrive de Schefferville" Pour moi, c'était très évocateur, car je suis une fille d'ouvrier. Mon père était un gars de bois qui a travaillé dans différents chantiers. Je sais ce que ça veut dire quand la mine ou le chantier ferme et que tu dois partir ailleurs, tout s'écroule. On est déraciné" ....

Zoreilles a dit…

@ Barbe blanche : Les mines, comme les gouvernements, les gros barrages hydroélectriques qui dénaturent nos grandes rivières, parfois, ils exploitent la misère et tuent l'espoir...

@ Jacks : Maintenant que tu vis sur la Côte-Nord, tu vois les choses arriver directement dans ta cour ou à peu près et tu constates toi aussi que ça n'intéresse pas beaucoup de monde, enfin, je veux dire les médias et les décideurs... J'estime qu'on ne réparera pas d'injustices nécessairement mais à tout le moins, on racontera certaines histoires qui pourraient trop facilement être oubliées. J'ai suivi ton lien et plusieurs villes fantômes le sont devenues à la suite de l'exploitation des mauvaises mines. Le phénomène est universel...

@ Joce : Il y avait juste toi pour donner un sens à ces paradoxes : régions éloignées = gens plus proches. Dit de même, c'est frappant. L'attachement au pays tributaire du territoire, respect des grands espaces et de tous les citoyens, tu signes là un éditorial qu'on n'a pas eu souvent la chance de lire. Et ça fait du bien que tu le dises!

@ Claire : À toi aussi, une excellente fin de semaine!

@ Soisig : Oui, Normétal, Duparquet et j'ajouterais Matagami. Toutes ont échappé (mais à quel prix) à ce qui s'est passé à Joutel. Ma chère amie, je m'inquiète de tous les « open pit » qui menacent comme jamais notre région actuellement. En tête, il y a Malartic, suivie par Duparquet, Arntfield, le lac Joannès, Launay et combien d'autres, rien que chez nous?

@ Joce, the reporter : Isabelle Boulay est Gaspésienne, elle sait tellement de quoi il en retourne. Normal qu'elle ait été touchée par la chanson « Shefferville, le dernier train ». Fille d'ouvrier, fils de mineur, comme elle dit, c'est la même réalité.

Petit train va loin a dit…

Bonjour Zoreilles, comme commentaire pour ton billet du 8 novembre : En vrac, en noir et en blanc, surtout pour le bout : Chez vous sont bien, voir mon billet du 19 novembre : Tourbillon A(H1N1). Pour celui du 9 novembre : Suite des deux précédents - Léo, il est certain que lors d'une prochaine visite à Rouyn-Noranda, j'irai rencontrer ce monsieur, vous donnez le goût de connaître les gens.

Et pour L'histoire jamais racontée de Joutel, je te dirais ceci, native d'un tout petit village, qui a déjà été quand même assez peuplé, c'est-à-dire Languedoc, je peux comprendre ce que peuvent ressentir les gens ayant vécu à Joutel. Par contre, je suis tout de même un peu plus chanceuse, le village n'est pas rasé; il est devenu un TNO, l'église elle, a été détruite. Et, peu importe nos croyances religieuses, un clocher d'église est un repère dans un village; la première fois que j'ai passé dans mon village natal après que l'église eut été détruite, débâtie, je ne sais même plus quel terme employer tellement j'ai trouvé ça triste, j'avouerai que j'ai eu un très gros pincement au coeur. C'est pourquoi j'aime tellement le conteur Fred Pellerin qui a à coeur de contrer l'exode des jeunes vers la ville, croyons en nos villages, ou, à tout le moins, ne les oublions pas.

canneberge14 a dit…

Bonjour Zoreilles!

Hier, au Salon du Livre de Montréal, j'ai rencontré Bernard Émond. Une rencontre simple et touchante. Nous avons parlé de la Neuvaine, de la Donation, de la perte et du lien...

Je lui ai dit que ce n'est pas la critique officielle qui m'incitera à aller voir le film "La Donation" mais plutôt ce que j'avais ressenti suite à la lecture de billets écrits par une abitibienne au grand coeur pour qui la "perte" et le "lien" prenaient un sens véritable.

Je viens de terminer la lecture de "La perte et le lien". Ce sont des entretiens sur le cinéma, la culture et la société avec Bernard Émond.

J'ai beaucoup pensé à Joutel et à tous ces villages fantômes...à tous ces gens pour qui il est impossible de retourner sur les lieux physiques de leur enfance...heureusement, personne ne pourra jamais détruire leurs souvenirs.

Merci à toi Zoreilles de me permettre de prendre contact encore plus avec ces réalités qui ne font pas les manchettes.

..."On voit à quel point le capitalisme néolibéral a besoin de détruire les traditions, a besoin de délocaliser, a besoin de rompre les liens entre les gens. Ces liens qui sont de l'ordre de la tradition, de l'attachement à un passé, à un lieu."... B. Émond

Zoreilles a dit…

@ Petit train : Languedoc, mais oui, je connais... Comme tu dois comprendre ce que vivent les gens de Joutel et d'ailleurs, ces villages abandonnées avec des terres en friche ou ces petites villes minières qu'on a exploitées au maximum en se foutant des travailleurs. Je suis d'accord avec toi, peu importent nos croyances, le clocher de l'église, c'est un symbole dans un village, comme l'école, le p'tit magasin général dépanneur/épicerie/station service, la cabane à patates frites, la Caisse Pop. (5 Caisses Populaires ferment en Abitibi-Ouest prochainement, ça m'écoeure tellement que j'ai refusé le mandat qu'on me proposait d'en orchestrer les communications avec les médias régionaux! Ils l'ont fait sans moi et c'est ben correct de même, je n'aurais pas voulu participer à vendre ça à la population de ces villages-là...)

@ Canneberge : T'as de la chance d'avoir pu jaser quelques minutes avec Bernard Émond. Il a bien compris ces réalités, je pense, puisqu'il fait dire à son personnage principal, dans La Donation, le Dr Rainville, qu'à Normétal, la mine a fermé en 1975 et que le village tente de survivre avec une moins grande population depuis ce temps-là. Et ça, c'est loin d'être de la fiction, ce sont des réalités bien de chez nous.

Jackss a dit…

Quelle belle discussion!

Merci Zoreilles, de savoir attirer autant de beau monde. Tout ce qu'on entend ici, c'est du pur ravissement. C'est une chance de pouvoir profiter d'un si haut niveau d'échanges.

Canneberge14,

Chanceuse! J'aurais tellement aimé assister à tes échanges avec Bernard Emond. J'ai adoré La Neuvaine. Je n'ai pu voir les autres films. Mais tous m'attiraient. Ici, à Havre-Saint-Pierre, il faut 5 heures de route, aller-retour, pour aller au cinéma le plus près.

Zoreilles a dit…

@ Jacks : Remercie-toi en premier, Jacks, tu fais partie de ces belles discussions, tu les enrichis de ta présence. Tu le sais, c'est pour ça qu'on écrit, pour l'échange que ça permet ensuite. Je ne suis qu'une amorce, le feu d'artifice, c'est vous autres qui le créez, vous y mettez chacun et chacune vos couleurs. Parfois, on me dit que je suis fine parce que je réponds à tout le monde. « J'cré ben, c'est ça, ma paye!!! »

Sébastien a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Sébastien a dit…

Merci Zoreille pour cette histoire touchante, ça montre combien c'est important d'être attaché à notre communauté, notre village, notre "patelin".

Pour renchérir les propos de Barbe Blanche et Petit train va loin concernant les histoires de Schefferville, de Gagnon, de Forillon, du TNO de Languedoc, il est important de ne pas oublier la triste histoire des 10 villages de la Gaspésie fermées et rasées de la carte dans les années 1969-1974. Causée par un "projet pilote" du BAEQ durant les années 1960, le but de ce projet à saveur technocratique voulait lutter contre la récession en "rationnalisant" le territoire Gaspésien et en fermant les villages soit disant "marginaux" et non rentables au yeux de l'État. C'est ainsi que les villages de St-Nil (aller au lien http://www3.sympatico.ca/gaetan_bernier/Saint-Nil/Cantons.Tessier.St-Denis/index.htm pour plus d'infos, un bon ami, Gaétan vous conte avec passion l'histoire son coin de pays natal qu'il aime tant), St-Thomas-de-Cherbourg (d'ailleurs il y a une chanson de Isabelle Pierre sur la fermeture forcée de ce village), St-Paulin-Dalibaire (films: Les Smattes), St-Otave de l'Avenir, St-Thomas-de-Cloridorme, Ste-Bernadette de Pellegrin, Rameau + St-Gabriel de Gaspé, St-Edmond de Pabos, St-Fidèle de Restigouche et Biron ont tous été fermés de force. Ainsi, les familles ont été contraint de déménager de force, déménageant leur maison ou la laisser au gouvernement contre une compensation et la voir brûler. Les églises ont été démolies ou brûlées, les autres bâtisses municipales ont connues le même sort. Ainsi, cette situation a causé plusieurs tragédies humaines, les plus vieux ayant défrichés leur paroisse et ayant participé à la construction des principaux bâtiments municipal ont subi de sévères dépression et plusieurs d'entre eux y ont décédé durant les premières années suivant la fermeture de leur village; de peine et de chagrin.

On se rend compte à quel point une communauté, un village est important pour nous, et sur le plan national, comment c'est important pour un peuple de préserver les villages de campagne et de veiller à leur pérénité (subsistance) et à leur santé. À diversifier leur activité économique comme le cas de Matagami et de ne pas laisser les oeufs dans le même panier. Selon un philosophe, la campagne et les villages constituent la base, la fondation d'un peuple et d'une nation. Et j'espères que nos politiciens vont comprendre ça!

Zoreilles a dit…

@ Sébastien : Bonjour et bienvenue ici. C'est à moi de te remercier de ta visite si enrichissante. J'ai suivi le lien que tu nous donnes et qui mène à St-Nil, c'est fascinant comme ce Monsieur Gaétan aime son village, son histoire et son coin de pays. Il a pris à coeur le devoir de mémoire que nous avons pour ces villages qui ont été les nôtres et qui ont été rayés de la carte.

Curieux hasard, tu parles du BAEQ et j'ai eu deux profs d'université qui avaient travaillé très fort pour l'autre équipe, c'est-à-dire celle qui voulait que les gens de ces villages puissent conserver leur patrimoine, y donner un second souffle et faire plus qu'y survivre. Ils en parlaient avec une telle ferveur qu'on les suivait pour les écouter même sur notre heure de dîner! Il s'est mené là, en ce temps-là, des batailles épiques par ces amoureux du Québec mais malheureusement plusieurs de ces batailles ont été perdues et j'ignorais que tant de ces villages de la Gaspésie avaient été fermés. Grâce à toi et à quelques autres personnes comme Monsieur Gaétan, ils ne seront pas oubliés. Ton commentaire est très touchant.

Ce philosophe que tu cites a bien raison et nos politiciens ne comprendront jamais ça parce que c'est pas rentable comme philosophie... La seule solution que je vois, c'est que nous en soyions conscients, nous, et qu'on se prenne en main pour ne plus que ça arrive, parce que, hélas, c'est un danger qui nous guette constamment dans des régions comme l'Abitibi-Témiscamingue, la Gaspésie, la Côte-Nord, la Mauricie et quelques autres...

Sébastien a dit…

Merci Zoreille pour ton bon commentaire. C'est vrai que Gaétan est un grand passionné de St-Nil et il s'est donné comme mission de raconter l'histoire la plus complète possible de son village. D'ailleurs, il a composé 2 livres à ce sujet, soit "La vie à St-Nil - Tome 1" et "La vie à St-Nil - Tome 2" et il y a plus d'une centaine d'images et il a retracé les familles selon chaque lot et les témoignages de plusieurs anciens St-Nillois. Je crois qu'il vend encore ses livres.

Au sujets de tes 2 profs d'université qui ont travaillé très fort pour l'autre équipe, il ont sûrement travaillé pour le mouvement Opération Dignité. Opération Dignité a été un mouvement populaire mené par des membres de l'église, plusieurs prêtres et curés, dont ceux des 10 villages fermées, ainsi que plusieurs personnes des villages visés par le projet du BAEQ s'opposant à la fermeture de leur village et de quelques politiciens, artistes et chansonniers. D'ailleurs, le mouvement Opération Dignité fut très fort et influent, mais pas assez pour contrer la phase I du projet du BAEQ qui était de fermer les 10 villages en question.

Et sûrement comme tu dis, ils devaient sûrement en parler avec ferveur... Comme tu dis, ils n'ont malheureusement pas pu sauver les ces 10 villages de la fermeture, mais ils ont réussi à en sauver 68 autres villages en Gaspésie et 23 autres villages dans le Bas-St-Laurent, car le projet du BAEQ voulait se faire en 3 phases et ainsi fermer 91 villages. Alors, on peut parler de semi-victoire.

Mais ce qui est le plus beau, c'est qu'Opération Dignité a fait "des pieds et des mains" pour présenter des projets de relance et de développement économique; comme le développement de ferme agro-forestière permettant à plusieurs villageois d'avoir des emplois stables et j'en passe...

Et le temps et les événements leur a donné raison et a donné tort au gouvernement: par exemple, le projet du JAL a permis de développer l'industrie du bois, coupe et transformation (sous plusieurs manières), l'acériculture (sirop d'érable) et autres... de sorte qu'actuellement, les 3 municipalités éloignées du Témiscouata: Lot-renversé, Auclair et Lejeune sont des villages bien vivants et dont la santé économique n'est pas à plaindre. D'ailleur, un de mes très grands ami qui était mon ancien collègue de BAC habite actuellement à Auclair et mène une entreprise prospère à Lejeune... sa famille vient deAuclair tout comme ma tante.

Je suis d'accord avec toi qu'il faut être conscient de la fragilité de nos communautés situées en "région éloigné" et qu'il faut être solidaire entre nous et main dans la main, travailler pour suggérer et monter des projets qui pourront renforcir nos activités et notre économie locale. Nous n'avons qu'à penser aux Serres de Guyennes avec 3 hectares de serres qui produisent des tomates et les vendent à plusieurs grands marchés d'alimentation...

Petit train va loin a dit…

Justement, les Serres de Guyenne, sont situées dans le rang qui "aboutait" à mon rang d'enfance de Languedoc. La seule maison qui est encore debout dans ce rang est la maison de mon enfance. Super intéressant l'histoire de ces 10 villages fermés en Gaspésie, triste, mais intéressant.

Isabelle a dit…

WOW..Bonjour, nous sommes arrivés à Joutel j'avais 2 mois et nous sommes repartis j'avais 14 ans..Il est bien vrai que nous avons dû dire adieu à une grosse partie de notre vie sans jamais pouvoir y revenir..Je suis allée dans le village en Octobre 2008 avec 3 amies qui y avait vécu aussi...Que de souvenirs à se rappeler.. La nature reprend sa place...:( C'est triste de penser qu'on pourra jamais montrer à nos enfants, les places où nous avons joué, nous sommes allés a l'école, ou nous avons habité! J'ai adoré habiter à Joutel et jamais j'oublierai ..heureusement que les souvenirs existent..MERCI MILLES FOIS pour ce beau message, qui a réussi à faire remonter un tas de souvenirs et d'images inoubliables...MERCI ENCORE !!

Zoreilles a dit…

@ Sébastien : Ah que c'est intéressant, tous ces renseignements, riches d'histoire. Comment sais-tu tout ça? Tu es de l'Abitibi ou de la Gaspésie? Ou d'ailleurs peut-être? L'Opération Dignité, qui portait si bien son nom, ça me revient, c'est bien de ça qu'ils parlaient, mes deux profs, c'était entre 1985 et 1987 à l'UQAT que j'ai eu la chance de les côtoyer. Tu connais aussi les Serres de Guyenne? Cette coopérative est un « success story » bien de chez nous et je fais ma petite part, je n'achète que des tomates de Guyenne!

@ Petit train : On en apprend, des choses, avec Sébastien, n'est-ce pas? Languedoc et Guyenne, c'est très proche géographiquement mais leur histoire est si différente...

@ Isabelle : Bonjour et bienvenue dans ma maison virtuelle! Ton histoire est très représentative de celle des enfants de Joutel. Ton commentaire est plus puissant que tout ce que j'aurais pu écrire dans mon billet parce que toi, tu l'as vécu, tu étais aux premières loges. Comment as-tu fait pour aller revoir ton village en octobre 2008? Tu peux y aller par le chemin de la Selbaie? Est-ce vous autres qui avez fait parvenir des photos sur le site Facebook des anciens de Joutel? En tout cas, il y avait des commentaires là-bas qui étaient super touchants à la suite des photos... Isabelle, c'est moi qui te remercie infiniment de ton passage ici, c'est un honneur pour moi. J'ai dédié ces deux billets au sujet de Joutel à Richard, le Joutellois mais si je t'avais « rencontrée » plus tôt, j'aurais ajouté aussi Isabelle, la Joutelloise...

Barbe blanche a dit…

Merci Sébastien, tu as ramené à ma mémoire de nombreux souvenirs, le BAEQ , ça fait longtemps que je n'avais entendu parles de ces ordures.
St paulin D'Alibert,j'ai failli le nommer dans mon commentaire précédent mais je n'étais plus certain de mes souvenirs, St Thomas de Cloridorme, j'habitais à trois villages de là. Il n'y a plus qu'un chemin forestier qui traverse l'endroit, plus rien n'y existe, la nature a repris inexorablement ses droits.
Quelques chalets sont apparus sur ce chemin dans le secteur de Petite Vallée.
À St Octave de l'avenir, il y eut quelque baraquement des cadets de l'armée qui ont été construit et qui ont été utilisés durant plusieurs années mais qui auraient été délaissés ces dernières années pour je vous le donne en mille, des raisons d'argent.

Sébastien a dit…

Effectivement Zoreille, la coopérative des serres de Guyenne est un vrai "success story"! Ce qui m'a épaté le plus lorsque j'y avais été dans le cadre de mon travail, c'est qu'en plus d'avoir un objectif social et communautaire (car elle a été fondé par un groupe de citoyens de Guyenne pour contrer la fermeture de leur village et ainsi créer de l'emploi pour permettre à plusieurs gens à rester dans leur patelin), cette coopérative se démarque tout autant sur le plan de l'efficacité économique, agronomique en ayant de très bons rendements, innovation technologique de fine pointe car elle utilise denouvelles technologies efficaces. Ils n'ont pas froid aux yeux, ils emploient plus de 300 personnes en forte période et lorsque j'y avais été, la coop formait quelques personnes handicapées venant des villages ou TNO environnants pour leur donner une qualité de vie et un travail agréable combinant passe-temps, accomplissement et revenu. Voici un lien pour plus d'informations sur les serres: http://www.arfat.qc.ca/Guyenne.html
et un autre pertinent: http://www.radio-canada.ca/regions/abitibi/2007/04/02/001-achat-pepiniere.shtml

C'est particulier Petit Train que les serres soient situées dans le rang qui aboutissait à ton rang et à ta maison d'enfance de Languedoc. Au fait, la maison est-elle toujours habitée? Sache que j'ai été touché tantôt lorsque j'ai visité le site du TNO de Languedoc et que j'ai lu la petite histoire d'une certaine Juliette, une résidente de Languedoc à propos de la démolition de votre belle petite église. À ne rien comprendre...

Au fait Zoreilles, j'ai pris connaissance de cette histoire dès mon jeune âge lors d'un voyage familial en Gaspésie. C'est plus tard, durant l'université (un cours sur l'histoire des fermes familiales au Québec) que j'ai décidé de faire une recherche sur ce sujet. Autrement, je viens de Boucherville en Montérégie et j'ai de la famille qui habite au Témiscouata ainsi que plusieurs amis qui viennent de l'Abitibi (La Sarre, Malartic et St-Dominique-du-Rosaire), de la Gaspésie, du Témiscouata et de Fermont.

Concernant Joutel, je ne peux que vous partager ma peine concernant la perte de votre patelin. C'est vrai que Michel Rivard le rend si bien dans sa chanson...

Ça me fait vraiment penser à Gagnon: http://gagnonville.chez.com/tabApres2.htm

Sébastien

Sébastien a dit…

C'est tellement vrai Barbe Blanche ce que tu racontes. Dans chacun de ces village, la nature a prix inexorablement sa place. Seul les petits chemins asphalté au centre du village et les fondations de l'église, de certains bâtiments communautaires et de quelques maison y restent, parfois perdus dans la végétation. Rarement, une ou 2 maisons encore debout... Parfois, lors de l'été, plusieurs anciens du village se rendent au centre village, y faisant rencontre annuelle, camping, chasse, pêche, soirées sociales et fête. Malgré tout, il existe toujours une forte relation de solidarité, de complicité et d'amitié.

Et que dire de cette fameuse question d'argent, une conclusion de l'un des rapports d'Opération Dignité a démontré qu'il aurait coûté moins cher au gouvernement d'aider la plupart de ces villages à diversifier+revitaliser leur économie que de les fermer de force... car ça a coûté beaucoup d'argent pour en venir à ce résultat.

Je te laisse d'autres liens sur St-Paulin-Dalibaire et St-Nil:
http://cinemaquebecois.telequebec.tv/#/Films/155/Clips/795/Default.aspx

http://www.histoirequebec.qc.ca/publicat/vol1num1/v1n1_2te.htm

http://www.telefilm.gc.ca/data/production/prod_2996.asp?cat=TV&g=DOC&y=2004

Zoreilles a dit…

@ Barbe blanche : C'est super intéressant, on a l'impression d'assister à une conférence où il y a tout plein de conférenciers(ères) chevronnés(es) avec du vécu et des points de vue de partout au Québec qui se rejoignent dans leurs préoccupations, réflexions et conclusions...

@ Sébastien : Tu t'intéresses vraiment à tout ça depuis ton tout jeune âge? Même en voyage? En tout cas, tu le connais à fond et tu l'aimes beaucoup, le Québec des régions. Je suis épatée. On devrait avoir du monde comme toi qui se présentent en politique. Avec ta compréhension des choses et tes préoccupations sociales, moi, je voterais pour toi n'importe quand!

Petit train va loin a dit…

À Zoreilles : en effet, Guyenne et Languedoc, villages proches géographiquement, mais histoire si différente, probablement que les citoyens de Languedoc n'étaient pas aussi "passionnés" que ceux de Guyenne? Je ne saurais trop le dire, ça fait trop longtemps que je n'habite plus à Languedoc, suis partie de Languedoc pour aller vivre à Taschereau à 15 ou 16 ans.

À Sébastien : oui, la seule maison (la maison de mon enfance) qui est encore debout dans mon rang est habitée. Elle est habitée par une fille du même âge que moi, avec qui je suis allée à l'école primaire. Quand nous l'avons quittée pour aller vivre à Taschereau en 1974 ou 1975, il y a eu l'époque des "squatteurs", quelques-uns ont habité notre maison avant qu'une famille s'y établisse définitevement. Je suis du même avis que Zoreilles, tu devrais te lancer en politique. Dans un autre ordre d'idée, j'adore Fred Pellerin, qui croit à son village, il me donne beaucoup d'espoir.

Gérard Day a dit…

Nous... on laisse des chemins asphaltés dans des paysages...

De l'autre côté de l'Atlantique, on laisse des châteaux au temps.

Nous avons une histoire de bitume.

En fait, nous ne créons pas d'hitoire, on ne fait que s'en débarasser.

Un peuple?

Zoreilles a dit…

@ Petit train : Fred Pellerin... Lui aussi, on l'aime! As-tu vu la vidéo promotionnelle qu'il a donnée pour Centraide, cette année? C'est trop beau. Un conte inédit, merveilleux, qui parle de générosité. C'est sur le site de Entraide Québec, 6:48 que ça dure, j'ai été touchée, c'est trop vrai, trop beau, rempli d'humanité et pourtant, il parle de 473 enfants d'une même famille mais on y comprend quelque chose de fort, des valeurs un peu oubliées.

@ Gérard : Que c'est bien dit. De la pure poésie. Triste à mort mais si vrai, si bien écrit...

Sébastien a dit…

Je suis bien d'accord avec vous Zoreilles et Petit Train, Fred Pellerin est une personne merveilleuse, authentique et passionnée et ça nous prend des personnes et porte-paroles comme lui pour faire valoir notre cause. Je vous remercie également pour vos commentaires touchant à mon égard, je ne suis qu'une personne passionné comme vous et mon grand désir est de contribuer à la vitalité de nos belles communautés dans toutes nos belles régions.

Merci Petit Train sur l'histoire de ta maison d'enfance. Très intéressant, surtout le phénomène du "squattage" de maison. Au fait, le squattage était causé par quoi plus précisément? À une situation anarchique dû à de nombreux départs de familles?

Aussi, en pensant à vous, Zoreilles, Richard, Isabelle, Claire et aux autres Joutelloises et Joutellois, un groupe d'ex résidants de St-Octave-de-l'avenir a décidé de partir une corporation et de monter un site Internet. Voici le résultat: http://www.casoa.net/activites.htmlDans le but de se rassembler comme une grande famille, ils organisent des activités et retrouvailles. De plus, ils immortalisent l'histoire et les souvenirs de leur coin de pays. Ça pourrait continuer la belle histoire et initiative de Zoreilles...

Concernant Gagnonville, j’ai envoyé un lien en ayant une pensée spéciale pour Gaétan. C’est vrai qu’ils ont « rasé » la ville en s’assurant qu’il ne reste plus rien debout. Quel gaspillage, vandalisme et sauvagerie... Un grand manque de vision à moyen et à long terme. Pourtant, la ville est entourée de forêt et de rivière, du potentiel pour y développer une autre ressource primaire ou valoriser la venue d’une industrie secondaire pour la valorisation + transformation de la matière première…

Au fait Barbe Blanche, de quelle village viens-tu? Ton message du 19 novembre m’a vraiment ému sur Forillon. Ça me fait revivre des émotions vécu avec des amis d’Anse-aux-Griffons sur leurs histoires et péripéties, et que dire de leur hymne « La complainte de Forillon » de Maurice Joncas qui ont chanté avec coeur, c'était profond et émouvant. Au sujet, as-tu déjà lu le roman « La bataille de Forillon » de Lionel Bernier, ce fameux avocat, lui-même venant d’une famille exproprié, ayant défendu la cause des expropriés.

Jackss, merci beaucoup pour le lien sur les villages fantômes, et comme une Gérard Day a mentionné, c’est particulier de constater qu’ici, on rase les villages fermés tandis qu’aux États-Unis par exemple, les villages ne sont pas rasée, ils sont laissés presqu'intactes : comme Bodie… qui s’avère être un « must » touristique dans cette région… Particulier…

Sébastien a dit…

En passant, je désire vous partager une nouvelle:
http://www.radio-canada.ca/regions/Ontario/2009/11/26/006-foret-encheres-ON.shtml

Le gouvernement du Québec devrait aussi emboîter le pas pour stimuler l'écomonie et la création d'emploi dans nos belles régions...

Petit train va loin a dit…

Bonsoir Zoreilles, oui, suis allée voir le vidéo promotionnel de Fred pour la campagne Entraide, du Fred à son meilleur. Je le suis depuis ses débuts, ai vu tous ses spectacles, le film Babine, ai ses livres, ses disques, une fan inconditionnelle quoi! Il me fait tellement rire et aussi pleurer. La première fois que je l'ai vu en spectacle à Amos, j'étais assise juste en face de lui, à un certain moment, il a chanté À la claire fontaine, j'ai pleuré tout le long. Sa voix, lorsqu'il chante, vient me chercher. J'ai acheté son disque Silence, ai acheté mes billets pour aller le voir en spectacle à l'été 2010 dans son village. En 2008, suis allée le voir pour son spectacle l'Arracheuse de Temps à Saint-Élie de Caxton. J'ai aussi fait la visite audio-guidée de son village, ça en vaut vraiment la peine. En 2010, ce sera son spectacle de chansons "Silence", j'ai tellement hâte!!! Je suis vraiment une fan, me fait beaucoup agacer où je travaille, quand j'aime, j'aime beacoup, passionnément et, l'inverse aussi. C'est noir ou c'est blanc, je ne suis pas tellement zone grise, on me prend comme je suis! J'aime bien l'expression : what you see is what you get. Et, à te lire régulièrement Zoreilles, je crois deviner que nous sommes semblables, tu me corrigeras si je me trompe.

À Sébastien, je m'informe à mon père pour le phénomène du "squattage".

Isabelle a dit…

Bonjour Zoreilles, Merci de ce si beau commentaire à mon égard!:) Donc, voilà, nous somme retournées à Joutel en passant par la route juste à la fourche de Matagami pas du tout par la Selbaie..Le village est accessible par le pont..comme avant!......Voilà où ce périple commence :) Nous nous sommes d'abord arretées sous le pont, endroit de prédilections pour les grafitis, nous y avons laissé nos traces,nous avons chacunes écrit nos noms avec de la peinture en cannes....Ensuite, nous sommes entrées dans le village...Je peux vous dire que l'émotion était à son top...Nous avions avec nous, deux 4-roues pour pouvoir circuler à travers le village en toute liberté au grand air :)Nous sommes donc parties, sac au dos, caméra à la main et ti coeur qui battaient fort fort, à la re-découverte de notre village natal...Ce village qui nous semblait si petit, était devenu bien vide, et grand....Nous avons commencé par nous rendre sur le quai, pour aller admirer la rivière, celle-ci sur laquelle nous sommes allées à maintes reprises soit pour la pêche sur la glace, ou bien pour se rendre au Campjou!!Ensuite, a commencé notre "expédition". Nous sommes passées dans chaques rues, chaques coins qui nous étaient si familiers....il y a déjà plusieurs années...Nous nous sommes arrêtées à l'école, au bureau de poste, à l'épicerie etc...ensuite est venue le tour de retracer nos maisons respectives...Assez émouvant je dirais....(j'y ai meme vu le carré de bois qui formait mon carré de sable étant petite)..Nous les avons toutes retrouvé sans aucunes difficultés..Par symbole, nous y avons meme planté chacune une petite croix pour laisser une trace de notre passage....La journée a passé trop trop vite..Je me sentais vraiment bien d'être là...nous étions en paix avec tout ça, chacune à notre manière, nous étions revenues chez nous...Vraiment ce fut une journée extraordinaire et je suis heureuse d'avoir partagé celle-ci avec mes trois meilleures amies...xx J'aimerais bcp prendre contact avec toi..Ton histoire à propos de Joutel m'a énormément touchée..Laisse moi savoir..:) MERCI MERCI!!

Barbe blanche a dit…

@ Sebastien
pour tout dire, je suis natif du village de Grande Vallee et j'habite Gaspe depuis une quarantaine d'annees.
La « La complainte de Forillon » de Maurice, ben sur que je connais,
Lionel Bernier, il etait jeune avocat lorsqu'il prit la defences des expropries, c'est de ce groupe que je parlai dans mon commentaire precedent.


J'aimerai raconter aujourd'hui un pic nic qui s'est passe il y a quelques annees,
un groupe d'anciens de Forillon,
s'etaient donne rendez vous aux portes du parc,dans le secteur de l'Anse aux Griffon justement,avec l'autorisation de la direction du maudit parc.
Certains patriarches voulaient se rendre sur leur ancienne propriete, mais ne pouvaient plus marcher aussi loin et il n'etait pas question d'autoriser des voitures a circuler dans le parc, cela aurait pu deranger les animaux, alors, les chauffeure d'autobus ayant servi a amener les gens sur place , ont fait passer quelques voitures avec les aines a leur bord et ensuite ils ont place les autobus en travers du chemin,pretextant un probleme mecanique, ainsi les gardes lors de leur patrouille n'ont pus aller plus loin.
Au retour des autos et de leurs equipages rassasies de leur visite ultime sur les lieux ou ils avaient vecus toute leur vie, comme par enchantement,
les problemes mecaniques des autobus se sont resoluent et chacun a pu retourne chez eux le coeur content et le sentiment d'avoir passe une bien belle journee au pays de leur vie.

Zoreilles a dit…

@ Sébastien : Tout le monde semble bien d'accord ici sur l'admiration qu'on porte à Fred Pellerin. J'ignore s'il en est conscient à ce point-là mais il est en train de devenir le porte-étendard des gens des villages et petites villes du Québec. Un symbole de survivance, de fierté et de relance, ce cher Fred! Merci à toi aussi pour toutes ces réflexions et les liens pour ceux qui aiment fouiller l'histoire et le développement de nos belles régions. Je vote encore pour toi!

@ Petit train : Nous avons, comme tu dis, une grande admiration pour Fred Pellerin. Je l'ai vu en spectacle au Théâtre du Cuivre, j'ai tous ses livres-disques, j'ai vu Babine mais à te lire, je vois que t'es fan encore plus que moi! Ma fille travaille parfois dans un bistrot bar de Rouyn pour gagner ses études et elle lui a servi dernièrement une bière alors qu'il était attablé avec... Richard Desjardins. Elle l'a trouvé ultra sympathique, pareil comme on le connaît, qu'elle m'a dit.

@ Isabelle : Que c'est touchant de te lire quand tu racontes ton voyage-pélerinage à Joutel avec tes trois amies. Est-ce possible que j'ai vu vos photos et vos frimousses souriantes sur le site Facebook des anciens de Joutel? Ça ressemble beaucoup à ton récit. À t'entendre raconter, je voyais les images défiler... La dernière fois que je suis passée par là, en route vers Matagami où j'ai moi-même passé mes plus belles années d'enfance, la route de Joutel était bloquée à partir de la 109... Tu voudrais communiquer avec moi? Hummm... Les blogues sont habituellement anonymes, on doit faire très attention à ça, mais attends, j'ai peut-être une idée... Si tu laisses un commentaire dans un de mes vieux billets, (choisis un vieux texte, genre 2007, c'est très tranquille, j'en serai avisée automatiquement dans ma boîte de courriels et j'irai te répondre là où tu l'as laissé, ton commentaire, et toi, tu pourras prendre note de mon adresse courriel et m'écrire, ça te va? Je ne me sens pas capable de te fermer ma porte... (Pour ton information, dans ma boîte de courriels, je suis avisée des commentaires laissés par les gens, leur contenu, et le titre de mon texte sous lequel ce commentaire a été laissé).

@ Barbe Blanche : Quelle histoire savoureuse! Merci de l'avoir racontée ici. Et vive la joyeuse délinquance des déracinés de Forillon! Yesssss. C'est pas nuisible une miette, ça ne fait de tort à personne et ils ont pu aller revoir où ils avaient vécu. J'adore ce genre d'initiatives.

Barbe blanche a dit…

J'avais le bout des doigts qui dansaient sur le clavier tellement j'avais envie de la raconter, mais je n'osais pas, la timidité, encore elle, mais je me suis décidé me disant que vous auriez autant de plaisir à la lire que j'en ai eu à l'entendre, je dansais partout tellement j'étais fier de ces gens.
Tout un pic nic...

Zoreilles a dit…

@ Barbe blanche : Je peux pas croire que t'osais pas... Une si belle histoire... Faut pas se gêner ici, mon vieux, on est entre nous autres! ;o)

J'ai toujours un grand plaisir à lire tes commentaires, j'en profite pour te le dire.

Anonyme a dit…

Je m'apelle Danielle et j'ai habiter Joutel...Wow...c'est très beau ce que vous avez écrit..J'ai beaucoup de souvenirs de Joutel dont mon mariage..Je crois qu'il y en a eu seulement 3 et j'en fais parti.Je me suis marier en 1984 et jy ais eu mon premier enfant...Joutel fut pour ma famille une grande perte meme si on y habitait plus...merci pour les souvenirs..

luco de joutel a dit…

J'ai tellement de souvenir ont habitais la maison no#1 les Ménard
ça dit quelque chose à quelqu'un
15 ans de ma vie les dernières année
ont allais à l'école de Matagami

JFG a dit…

Salut!

Ce fût très intéressant de lire ton billet.

J'ai travaillé à Joutel autour de 1980, employé par la mine Selbaie. Nous rénovions et isolions les maisons appartenant à la mine.

J'ai bien aimé ça, on pouvait faire de la motoneige dès le 15 octobre sans problème et ce jusqu'au 1 mai ou presque. Brrrr!

Anonyme a dit…

moi jai grandit a Joutel et jai quitté se coin de paradis perdu a la toute fin ou seul 250 habitants résistaient ... a l'école primaire nous n'étions plus que 18 répartit en 2 groupe 1er-2e-3eannée réunis 4e-5e-6e année réunis. Un garage dépanneur et un restaurant etait nos seul commerces. J'avoue que sa fesait peine a voir surtout quand on a vécu les belles années de Joutel.a cette époque ma mere possedais le restaurant du village , mon pere s'occupait du camping le ''72'' et cette epoque fut la plus belle de mon enfance. L'hiver c'était le hockey , le hockey et rien que le hockey ...mon équipe de hockey n'a perdu que 3 partit en 6ans ,18 tournois remportez en 18 participation , de la neige...beaucoup de neige, de gigantesque igloo quon passais des heure a creuser et pour finir des température de -30c assez fréquente. L'été c'était le gigantesque et immense feu de la st-jean avec des tronc complet, les course de pédalo, noel des campeur, les chateaux de sables, l'eau du joulac qui est alimenter par des rivieres souteraine était vraiment froide ce qui ne menpechais pas dit passer toute mes journée, mais par dessus tout se sont les bleuets, les plus gros bleuet que jai jamais vue , et aussi des hordes de mouches noires vorace . J'y suis retourner il y a quelque années et un arbre pousse ou il y avait ma maison , le seul édifices debout etait une cabane de 1m sur 2m anciennement a télébec je crois, meme le quai n'était plus la, le camping était vide . J'ai eux le sentiment de perdre une partit de mon enfance mais il y a eu tellement de bon souvenirs a Joutel que jamais cette municipalité disparraitra du coeur de chacun de ces anciens Habitant. Allez voir sur facebook et tapez Joutel et vous aurez la preuves de ce fait... Marco D.

Anonyme a dit…

C'est interdit d'habiter a Joutel?

100% Joutelloise a dit…

Tellement bien décrit! Je peux témoigner de la justesse de tes propos. Quand je suis née , mes parents habitaient à Joutel depuis déja 6ans. Lorsque j'ai commencé ma première année (1985) le village était en pleine croissance. Après noel, il y avait tellement de nouvelles familles, qu'il ont du faire une deuxième classe. Les belles années ont passé et le village a commencé a décliner avec la fermeture de la mine Agnico-Eagle. Lorsqu'ils ont mit leurs maisons a vendre, la majorité ont été déménagé... c'était le début de la fin. A ce moment-la il y a eu quelques familles qui ont décidé d'acheter leur maison pour continuer d'habiter à Joutel, avec l'espoir de voir reprendre l'économie. Malheureusement le pire est arrivé le 14 février 1998. La mine Selbaie a annoncé la vente de toute ses maisons et par le fait même la fermeture du village. Nous devions partir avant le 1 aout 1998. Ouf!!! quel coup dur! Pour la majorité il s'agissait d'un déménagement, mais ils avaient toujours leurs emplois. Mes parents, qui étaient maintenant propriétaires ont reçu un avis d'expropriation et du même coup, ils perdaient tous les deux leurs emplois. J'étais locataire d'une maison de la mine, au chomage, mon conjoint aussi, et forcés de déménager vers rien... Disons que l'année 1998 a été chargée d'émotions! Malgré cette triste de fin, j'ai des souvenirs extraordinaires de ma vie a Joutel. Je me dis parfois que la perte idéalise peut-être ma vision, mais en même temps, quelque chose de spécial lie les gens qui y ont habité...

Anonyme a dit…

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JFG a dit…

Trop de spam sur ce fil. Adieu joutel.

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Anonyme a dit…

Bonjour, je suis née et ai vécu à La Sarre jusqu'à mes 14 ans, puis suis partie pour Québec avec ma famille en 72, si ma mémoire est bonne. N'ai jamais visité Joutel ! mais votre récit est extrêmement touchant. Dans les environs de La Sarre aussi il y a des histoire de lieux désertés, abandonnés, des mémoires qu'on a tenté d'effacer. Merci beaucoup !
Lucie

Zoreilles a dit…

@ JFG : Trop de spam sur ce fil? Je n'y suis pour rien, je suis la première à m'en désoler.

Dommage que vous disiez adieu à Joutel!

Zoreilles a dit…

@ Lucie : Bonjour. Comme vous, je suis originaire de l'Abitibi-Ouest et je connais quelques villages désertés avec le temps (je pense à l'Île Nepawa, entre autres).

Mais dans le cas des villes minières comme Joutel, ce n'est pas le temps qui a fait son oeuvre, on a tout rasé, rayé de la carte complètement la petite ville et l'accès routier qui y mène.

C'est terrible pour ceux qui y ont vécu...

Merci beaucoup pour votre commentaire tout récent sur ce billet que j'ai écrit en??? 2009, je crois!

Anonyme a dit…

Wow! :) Merci pour ce beau récit! Ma famille a résidé à Joutel de 1983 à 1994. Je m'en ennuie énormément.... Un jour je vais y retourner, j'ai peur un peu du choc que ça puisse engendrer mais en même temps j'ai besoin de voir, de sentir l' atmosphère même si elle ne sera pas celle de mes souvenirs....

Zoreilles a dit…

Bonjour,

J'ai écrit ce billet il y a quelques années (en 2009) et je reste toujours étonnée quand quelqu'un y laisse un commentaire mais ça me fait toujours chaud au cœur.

Si vous y avez vécu avec votre famille en 1983-84, je comprends que vous auriez le goût d'y retourner mais ce sera plus difficile, l'accès y est presqu'impossible. Je sais par contre que des anciens de Joutel continuent de se réunir une fois par année, à Val-d'Or. Ce sont eux qui ont pris la plupart des photos parce qu'une année, ils avaient organisé une expédition de retour aux sources là-bas, avec des VTT.

J'ignore si je devrais vous souhaiter d'y retourner ou de conserver vos beaux souvenirs intacts...

Merci d'être passé ici et d'avoir laissé ce commentaire!

Anonyme a dit…

Bonjour,

J'aimerais savoir d'où proviennent les photos de votre article.

Merci

M.

Zoreilles a dit…

La première est de moi, elle date de plusieurs années, cette pancarte n'existe plus depuis longtemps, et les deux autres proviennent d'un site web qui avait été mis en ligne par des anciens résidents de Joutel.

Anonyme a dit…

Joutel. Localité voisine. Ben oui!J'habitais Authier-Nord.

Unknown a dit…

Bonjour, je suis allé à Joutel en 1984. J'étais jeune mais je me souvient comment la communauté était proche. Mes parents voulaient visiter un ami et a finalement rencontrer les amis de leur ami ��. En passant, je me rappelle d'avoir vu le "camion boucane" pour éloigner les moustiques. Il faisait de la fumée. Est-ce que quelqu'un se rappelle de cela et comment ça fonctionnait ?

Zoreilles a dit…

@ Marco Ouellet : Effectivement, Joutel était une communauté tissée très serré. Quand j'étais petite, je demeurais à Matagami, c'était au tout début de cette petite ville minière et je me souviens très bien du « truck à mouches » comme on l'appelait, c'était la même chose que votre camion boucane! Quand on le voyait arriver de loin, en haut de la côte qui menait à nos roulottes sur la rue Rupert, on se dépêchait de se rassembler en arrière pour le suivre, c'était la fête! C'est terrible ce qu'on a dû respirer de poison en arrière du truck à mouches...

Unknown a dit…

Bonjour Zoreilles,

Mon nom c'est Andrés Salas, je fais un doctorat à l'université Concordia à Montréal. L'année dernière j'ai eu l'opportunité de visiter Val d'or et Malartic avec l'école d'été Planetary Futures, organizé par l'université Concordia. Grâce a cette visite j'ai appris un peu sur l'histoire de Joutel et j'aimerais en savoir un peu plus. J'aimerais parler avec vous si c'est possible. Merci de votre blog, très inspirant !

Andrés.

Anonyme a dit…

I arrived in Joutel on August 7, 1968 from London, England. What a culture shock! I left Joutel on September 1, 1971 to attend the University of Western Ontario. I visited Joutel with my wife in 2002. When I found that there were no existing buildings in the town, I felt a little bit of me had been ripped out of my body.

Anonyme a dit…

Je me souviens très bien de cette machine .