jeudi 11 septembre 2008

Virage en douceur



Photos 1 et 2 : Les hérons. Je les pourchasse de ma caméra depuis des années sans succès. Chez moi, sur mon lac, il y a 103 îles, dont une qu'on appelle la Héronnière où j'ai pu voir plein de spectacles touchants et drôles au fil des années mais je n'ai jamais pu les croquer sur le vif avec mon petit appareil qui n'est pas très performant. À notre camp, il y a toujours des hérons sur la rivière aussi, souvent même ils pêchent leur pitance, immobiles, juste devant moi et si je bouge le moindrement, ils s'envolent. C'est quand même là que j'ai pu les prendre en photo dernièrement.

Virage en douceur

Aujourd'hui, c'est sûr, il n'y aura aucun rapport entre mes photos et ce que je veux vous raconter. À moins que... peut-être... ouais... si on veut... Le fait de passer des heures, immobile, comme le héron, tranquille, en confiance, amène parfois des réflexions qui nous incitent à plus de liberté et de simplicité.

Le travail est une partie tellement importante de notre vie. Je ne fais pas exception. Je n'ai pourtant jamais été carriériste, ayant toujours eu d'autres priorités beaucoup plus stimulantes. Quand je regarde en arrière, je me revois à 15 ans, étudiante au cours commercial, débarquant de l'autobus scolaire à 15 h 45, pour travailler de 16 h à 18 h à la boulangerie à une rue de chez moi. Souvent, je devais courir à la sortie de la boulangerie jusqu'à la tabagie deux rues plus loin où l'on m'attendait pour y travailler de 18 h à 21 h. J'adorais ça, la clientèle était attachante, surtout à la tabagie : les gars de la mine, les enfants pour des bonbons mélangés, les discrets qui venaient chercher leurs journaux et magazines, les familles des alentours, les employés(es) des commerces voisins, etc. Je connaissais tout le monde, j'avais de l'argent de poche à profusion, même au salaire minimum de 1,55 $ l'heure, argent toujours mal dépensé mais j'apprenais plein de choses qui m'émerveillaient sur la nature humaine.

À 17 ans, mon diplôme de secrétaire de service bilingue en poche, en sortant de l'école, j'avais le choix de trois emplois où l'on voulait m'embaucher. Un beau problème que ne connaissent malheureusement pas les jeunes de la génération suivante... J'ai opté pour le plus payant. C'était le début d'une « carrière » qui dure depuis 34 ans, où j'ai fait plusieurs virages, dont le plus important, à 27 ans, avec un retour aux études, à la suite d'un revers professionnel qui m'a permis, avec le recul, je le comprends et n'en veux à personne, de suivre une voie qui me ressemblait davantage.

Se sont succédés les contrats. De trois mois, six mois, dix mois, un an, deux ans. De toutes les sortes. Dans tous les milieux. Dans le privé. Dans le secteur public et parapublic. J'ai l'impression d'être une personne âgée parfois, avec toute cette expérience diversifiée. Je suis fière de quelque chose en particulier au cours de ces 34 ans : J'ai toujours terminé mes contrats et livré la marchandise, même si parfois, j'y ai laissé un peu de ma santé et perdu beaucoup d'illusions.

Bref, j'ai été 30 ans au service des autres, à m'adapter à des équipes, des directions, des milieux et des façons de faire différentes. Depuis 4 ans, je suis à mon compte, consultante en communication, et c'est le bonheur. Si c'était à refaire, j'arriverais à ça au début de la trentaine mais je ne regrette rien, c'est le chemin parcouru qui m'a amenée à tellement apprécier maintenant la liberté qui est la mienne, même si jumelée à l'insécurité qui ne me dérange plus du tout.

Les idées reçues

J'avais plein d'idées reçues par rapport au monde du travail, évidemment. J'en ai toujours et je me bats avec ça dans la douceur maintenant. L'une de celles-là, je l'ai remise en question l'hiver dernier. Comme travailleuse autonome, je n'ai jamais été capable de faire de la prospection de clients. Je me vendrais sûrement très mal. Je ne saurais pas comment faire. C'est le seul aspect de mon travail où je me sens complètement démunie. Alors, je n'en ai jamais fait. Par contre, quand on m'approche, qu'on me propose un mandat, une responsabilité, un défi, je n'arrive pas à dire non, sauf si ça va à l'encontre de mes valeurs et que ça implique que je participe à nourrir le département des menteries publiques!

Donc, vous voyez se dessiner ce qui était mon problème : une travailleuse autonome ne dit pas non à un contrat qui lui est proposé sur un plateau d'argent. On s'ajuste, on négocie les échéanciers, on met les bouchées doubles mais on ne refuse pas un contrat quand on ne sait pas quand viendra le prochain. Et si c'était le dernier?

En parallèle, j'ai ce client majeur qui est le mien depuis le début. Avec eux, je profite du meilleur en tout, nos relations de travail sont tellement harmonieuses et enrichissantes, nous collaborons toujours dans le respect et la confiance, j'aime leur transparence, leur authenticité, leur souci de la vérité et de l'information juste à livrer à la population qu'ils desservent. Depuis 4 ans, ils se fient sur moi et moi sur eux. Notre contrat est ouvert et ne connaît pas de date d'échéance.

Décision irrévocable

À l'automne et l'hiver dernier, j'ai accepté tous les mandats qu'on me proposait. Je me sentais fatiguée mais j'étais capable quand même de mener de front tous ces projets. L'un de ceux-là m'avait mis en lien avec le directeur général d'un organisme à vocation régionale, avec des points de service dans les principales villes de notre région. Entre Pierre et moi, la collaboration allait bon train, le courant passait professionnellement, on avait beaucoup d'autres projets de collaboration pour cette année, entre autre pour faire davantage connaître les services qu'on dispensait dans son organisme, faire plus de sensibilisation, etc. Pierre était un bourreau de travail, il prenait tout à coeur et je comprenais tellement la mission qu'il avait fait sienne. En plus, on avait le même âge, les mêmes idées reçues par rapport au travail, à la « mission », à notre implication trop grande qui n'était pas vraiment raisonnable, on s'en désolait peut-être un peu mais on dédramatisait en en riant surtout.

Au printemps, quand on l'a trouvé effondré devant son ordinateur, en train de travailler comme toujours, j'ai su que son coeur avait lâché, lui qui était pourtant si en forme, qui avait de saines habitudes de vie et tout. Ça m'a foutu un tel choc... J'ai eu de la peine pour lui, bien sûr, qui avait donné le meilleur de sa vie dans le travail mais j'ai repassé dans ma tête toutes nos conversations récentes sur le sujet. Il était fatigué, Pierre, comme moi, on mettait ça sur le compte de nos désillusions et sur notre âge...

Alors, pendant mes vacances aux Iles, j'avais une décision à prendre : suivre le courant de mes idées reçues ou prendre soin de moi, de ma qualité de vie, aller au bout de mes envies et réaliser des choses dont j'ai toujours rêvé pendant que je suis encore en vie.

Ma décision a été plus facile à prendre que je ne le croyais. Puisqu'il faut bien gagner sa vie et que je n'ai aucun fond de pension, aucune retraite n'est envisageable, je continuerai donc de travailler avec mon client majeur mais il est maintenant mon seul client. Je n'accepte plus rien d'autre. Bien sûr, il y aura des mois où j'aurai une petite facture à soumettre, d'autres où mes heures travaillées seront assez nombreuses pour m'assurer un bon revenu mais je fais confiance à la vie. Comme le héron qui sait que tôt ou tard, il aura sa pitance. Surtout, j'ai retrouvé mon élan, plus de liberté encore et j'ai le temps de vivre autre chose que le travail.

C'est pourquoi je dis souvent que ma nouvelle richesse, c'est le temps! Derrière cette petite phrase, il y a tellement de soleil pour moi. Je pourrai me consacrer à mes obligations autres mais j'aurai du temps libre aussi pour ce que j'aime, non quantifiable, non monnayable, j'aurai une vie à moi où le temps n'est pas compté, où mon agenda aura des espaces blancs à colorer à mon goût. Je n'ai jamais été aussi riche de toute ma vie, après 34 ans sur le marché du travail.

Je vous raconte tout ça en ayant l'impression de vous livrer une page de mon journal et ça me gêne un peu mais je voulais surtout vous dire que c'est possible de faire à n'importe quel moment des virages en douceur qui nous amènent vers un mieux-être, dans notre travail comme dans notre vie. Bien sûr, c'est plein d'inconnu et d'insécurité mais en y réfléchissant bien, est-ce qu'on risque vraiment quelque chose?

42 commentaires:

Anonyme a dit…

Eh bien... qu'il y-a-t-il donc dans l'air cette année?
2008: l'année des virages? quelle belle décision tu as prise - et te voilà en belle compagnie, car nous sommes de plus en plus nombreux à faire ce choix de simplicité. Tes réflexions me touchent, car je suis moi aussi en transition entre deux carrières et je fonce et m'amuse, malgré tous les oiseaux de mauvais augure qui me prédisent le pire: faire confiance à la vie, prendre le temps - ah ce temps, notre bien le plus précieux - de vivre...
Dis-moi Zoreilles, on dirait que L'Éloge de la Lenteur fait son petit bout de chemin dans nos réflexions? ;-)

Anonyme a dit…

"j'avais le choix de trois emplois où l'on voulait m'embaucher. Un beau problème que ne connaissent malheureusement pas les jeunes de la génération Y..."

Pour une rare fois, je ne peux être d'accord avec toi. La réalité que tu décris, le manque d'emploi, a davantage touché la génération X. La Y, les jeunes adultes d'aujourd'hui, a davantage le choix en raison du vieillissement de la main d'oeuvre et des baby-boomers qui prennent leur retraite.

En fait, en moins de 5 ans, la situation a viré de bord complètement. Aujourd'hui, on fait face à une pénurie de main d'oeuvre.

Zoreilles a dit…

@ Renée : Qu'y a-t-il dans l'air? Je ne sais pas, peut-être que plusieurs se rendent compte qu'ils peuvent agir sur leur vie, le cours des choses, qu'ils ne se sentent plus très bien dans le courant où ils naviguent ou qu'on s'ajuste aux rêves qu'on a au fur et à mesure que le temps nous file entre les doigts? Toutes ces réponses et bien d'autres, sans doute... L'Éloge de la lenteur, (Carl Honoré) en effet, il me fallait le lire au moment où je l'ai lu, tout comme La simplicité volontaire, plus que jamais, (Serge Mongeau) lu dans les années 90, Le rapport Popcorn, (Faith Popcorn) dans la même décennie, et dans ma vingtaine, Les passages de la vie (Gail Sheehy). On fait un pacte? On n'écoute plus les oiseaux de mauvaise augure qui nous prédisent le pire, d'accord? ;o)

@ Henri : Tu as raison, mon affirmation était fausse, pas du tout fidèle à la réalité. Merci de cette précision, tu vois comme j'apprends toujours quelque chose ici? Cette phrase que tu cites a été influencée par la génération Y de mon entourage, ces jeunes qui cumulent 2 ou 3 emplois à statut précaire pour venir à bout d'avoir quelque chose qui ressemble à une job mais ceux-là ne sont vraiment pas représentatifs des Y en général. Que veux-tu, je suis entourée de gens qui sortent des sentiers battus!!!

crocomickey a dit…

Tu sais que je t'apprécies beaucoup. Tu le sais. Et de lire ce billet où tu nous apprends que tu as pris cette importante décision pour TON bien : ça me rend heureux. Sincèrement. Et ça te va tellement bien cette décision. Me semble qu'avrec les Iles en toile de fond, la résultante ne pouvait être autre. Bonne et belle continuation modifiée ma chère Francine ...

Zoreilles a dit…

@ Crocomickey : C'est toi, le pigiste, en quelque sorte un collègue, qui me dit ça? Quelle amitié, quelle solidarité, une vraie belle claque dans le dos!

Anonyme a dit…

Alors bon virage tout en douceur ma belle Zoreilles ! Tu as raison, la vie passe vite ( ou nous passons vite ), et tu as bien fait d'écouter ton coeur. D'autant plus que c'est une décision mûrement réfléchie.

Je te souhaite un magnifique automne, et du temps libre, non seulement en quantité mais surtout en qualité. Pour toi, et tout ce que tu rêves d'accomplir ...

Lise xx

Anonyme a dit…

Tu sais, Zoreilles, ma vie a toujours été très active et j'ai toujours chamboulépas mal de choses pour arriver à mes fins côté occupation du temps, sans pourtant aprvenir à avoir l'occupation salariée dont je rêvais (génération quoi...).

Statut précaire suit statut précaire...

Mais je n'ai pas dit mon dernier mot concernant l'occupation de MON temps. Si court.

J'aime ce que dit Lise : la vie passe vite ou ON passe vite. Oui. Tout à fait. Lise, tu vas droit à l'essentiel. Tu es comme ça. Tu dis quelques mots, glisse une toute petite phrase, mine de rien. L'essentiel.

Maintenant, si tu regardes bine ton héron, avec le reflet dans l'eau, il ressemble à ceci, je trouve...

Zed :)

voyageuse du monde a dit…

alors ma chère amie, tu as pris une décision pour ton bien-être, en pensant à toi d'abord. Et c'est certainement une sage décision qui t'apportera la sérénité et du temps pour profiter de la vie. Je suis tellement contente pour toi. Je sais que ta décision a été réfléchie, et que ta confiance en la vie t'apportera ce que tu mérites. gros bisous
ps: en fait, je suis quand même intéressée par cette décision, ça nous fera plus de temps pour reprendre nos conversations virtuelles...ha!ha!

Sally Fée a dit…

Nos mondes sont parallèles; je suis aussi travailleure autonome. La sécurité? j'ai appris à vivre sans depuis 1987.

C'est cet hiver là que j'ai décidé de laisser mon poste de secrétaire de direction dans un centre d'accueil de l'Abitibi pour un retour aux études en mode.

J'ai fondé mon entreprise en 1993 et y ai travaillé très très fort. Il y a 2 semaines j'ai pris la décision de tourner la page. A force de batailler dur pour survivre, la passion s'est émoussée.

De beaux projets stimulants dans une autre région sont en train de prendre forme et pour le reste, j'improviserai. J'ai l'intention de demeurer travailleure autonome parce que lorsqu'on goûte à la liberté, on ne peut plus s'en passer.


Une passionnée...

Rosette ou Rosie, c'est pareil a dit…

Les virages, ça me connaît bien aussi, ma belle Zoreilles ! Ciel que j'en ai pris dans ma courte vie et tu sais quoi ? Je n'en ai regretté aucun... Et tout comme Renée d'ailleurs, je suis également en transition entre deux carrières et je mords dans la vie à pleine dents ! Je t'admire d'écouter la voix de ton coeur, ma tendre Zoreilles... Et aux oiseaux négatifs qui prédisent le pire dans tout ce que nous, les fonceuses, entreprenons, je dis ceci : La différence entre l'impossible et le possible réside dans la détermination de la personne. Je t'embrasse bien fort, ma tendre ! xoxoxox

Zoreilles a dit…

@ Lise : Merci pour tes encouragements. Est-ce que j'ai écouté mon coeur? Sans doute, oui. Mais j'apprécie ma chance aussi, celle d'avoir un certain choix que ma situation me permet d'assumer. Si je ne vivais pas en couple, si j'avais trop d'obligations financières, des goûts luxueux, etc. je suis consciente que je n'aurais pas pu mettre de l'avant un tel virage en douceur.

@ Zed : Quand on prend conscience qu'on passe, que le temps nous file entre les doigts, c'est fou comme on développe un goût pour l'essentiel... Certaines choses nous semblent tout à coup tellement futiles qu'il est plus facile de prendre des décisions, faire son ménage, jeter ce qui ne convient plus, pour accorder de l'importance à ce qui compte vraiment. Mes hérons ressemblent à tes dinosaures? Oui mais en beaucoup plus petits!

@ Voyageuse : T'es au courant de toute la lllllononononongue route qui m'amène jusque là. Il me semble que j'ai toujours commencé les courriels qu'on s'échange par ces mots : « là, je te réponds en vitesse, entre deux affaires urgentes, excuse-moi si je suis décousue... » et c'est bien sûr qu'on s'écrira encore mais là, tu vas me trouver plus zen!!!

@ Conte de fée : Bonjour et bienvenue ici, c'est la première fois que je te croise. Chez moi en tout cas. Ton parcours et le mien ont des points communs, j'ai été aussi secrétaire pendant 10 ans et ma première expérience comme travailleuse autonome, c'était en 1993. Qui sait qui nous ne nous sommes pas déjà croisées dans la vie réelle? Ma chère passionnée, tu viens de tourner une page et te voilà avec une page toute neuve de ta vie professionnelle. Tu seras travailleuse autonome, bien sûr, tu as ça dans le sang. Je te souhaite le meilleur...

@ Rosie : Ah, toi aussi, les virages, ça te connaît? M'étonne pas! Tu n'es pas du genre à regarder en arrière et regretter, ça, je le sais aussi, ça te sert plutôt à en tirer des conclusions, des enseignements, hein? En transition toi aussi? Vas-y, fonce, t'es une gagnante, Rosie!

Solange a dit…

C'est une bonne décision,la vie est si courte. Ça sert a quoi de tant en ramasser si on n'a plus la santé pour en jouir. Je suis convaincue que tu as plein de bonnes idées pour tes temps libres.

Jackss a dit…

Belles réflexions, Zoreilles

Pour moi, la vie n'est qu'une succession de virages qui nous font lever lorsqu'on a l'esprit libre et attentif.

J'ai bien aimé ce passage:
Quand je regarde en arrière, je me revois à 15 ans, étudiante au cours commercial, débarquant de l'autobus scolaire à 15 h 45, pour travailler de 16 h à 18 h à la boulangerie à une rue de chez moi. Souvent, je devais courir à la sortie de la boulangerie jusqu'à la tabagie deux rues plus loin où l'on m'attendait pour y travailler de 18 h à 21 h. J'adorais ça

Douce nostalgie, mise en scène merveilleuse pour nous mettre dans l'ambiance du reste de ton texte.

Merci de nous faire partager ce cheminement. C'est bien de partage qu'il s'agit parce qu'on ne peut rester insensible. On a vite fait de lui faire une place dans le nôtre et l'enrichir.

Merci d'être là.

Soisig a dit…

Un peu symbolique comme date de remise en question (11 sept), non?

Ça c'est vraiment sain comme décision...

Parfois les "relations" sont du vrai poison. J'essaie de m'en tenir à l'écart pour ne pas me faire bouffer mon énergie... Je prends mes distances et me mets en "létargie émotionnelle". Je ne sais pas si ça se dit, mais c'est comme ça que je fonctionne.

Depuis quelques années seulement ;) La cinquantaine a été un gros tournant pour moi aussi... amour, amitié, travail. Ouf! Tout y a passé et j'en suis ressortie gagnante!

Bonne et belle cinquantaine, Zoreilles!

Sally Fée a dit…

Je n'ai pas connu Pierre, cet homme avec lequel vous avez collaboré et qui est décédé subitement.

Cependant je connais bien le centre d'accueil dont il était DG. Je l'ai vu naître. Je fus celle qui mit sur pied le service de secrétariat avant l'ouverture de ses portes. J'avais 24 ans et ce fut un de mes plus beaux défis. J'y ai travaillé 7 ans, jusqu'à ce que je décide de retourner aux études en mode.

Sur un tout autre sujet, les îles qui me font tant rêver sont celles de Saint-Pierre, de Miquelon et aux Marins. Bon, je l'avoue, c'est la faute d'un bel insulaire :O)

Une abitibiestrienne!

Jackss a dit…

contes de fée,

J'aime bien cette appellation: abitibiestrienne... C'est comme un trait d'union entre Zoreilles et moi.

Ce que tu as écrit m'a beaucoup touché. C'est comme si je n'avais pas voulu bien comprendre que le Pierre en question était décédé. Je croyais qu'il avait eu un simple problème cardiaque.

Zoreilles,

Je sympatise beaucoup avec toi. Ce sont des événements qui frappent, nous force à bien des remises en question. C'est un frein, au moins temporaire, à certains défis qu'on ne peut plus voir de la même façon.

gaétan a dit…

Département des menteries publiques :-) j'aime bien cette appellation.
Pas du tout dans la même situation que toi puisque moi après 30 ans pour une grosse minière j'ai dit bye bye boss et pris la pension. Je sais bien que c'est rêvé en couleurs mais on accepte tellement facilement en tant que société que notre argent des taxes et impôts servent à tout et à rien qu'il serait intéressant pour tous ceux qui ont travaillé 30 ans de leur vie reçoivent une petite rente. Rien ne les empêcheraient de retourner à temps partiel sur le marché du travail pour se payer de petites gâteries. Moi c'est la chance que j'ai et j'en suis conscient (et j'en profite). Le temps est précieux et toi tu l'as compris.
Le temps c'est de l'argent.... ouais ouais....mon oeil!

gaétan a dit…

Oups j'avais oublier. Finalement tu es en pré-retraite comme moi :-)))

Anonyme a dit…

Zoreiles profite de la fin de semaine pour aller au camp. Repos total, dans la nature, et elle fait bien, puisqu'elle a le bonheur d'avoir un endroit où se réfugier.

Au retour, elle répondra à tous, à la manière qui est la sienne d'accorder une attention spéciale à chacun.

Anonyme a dit…

Du moins je suppose qu'elle est partie au camp, pour ne pas parler à travers le chapeau que je n'ai pas...

Anonyme a dit…

Je crois qu'elle nous a laissés momentanément pour aller aux bleuets.

J'en ai une collection, de chapeaux. Et visuellement, c'est amusant d'imaginer la scène. Des gens qui parlent en se cachant la bouche avec le leur, pour dire quelque chose qu'ils ne veulent pas que l'on croit qu'ils disent..... Hihihi!

Pas trop bon pour le chapeau, à cause de la vapeur que la voix dégage. Ça déforme la paille ou la laine (le feutre).

Après avoir mis des images sur cette expression, j'imagine Zoreilles dans un modèle T, prenant un virage en douceur afin de ne pas verser. Ou dans une petite voiture sport jaune serin ou coquelicot, afin de nous faire profiter de la scène. Hummm...

Et peut-être rire sous (sa) cape (qui sait... dans sa barbe???) lorsqu'elle lira nos commentaires, de retour de sa cachette.

Zed ¦)

Soisig a dit…

La cachette devait être pas mal humide aujourd'hui et le ti-poêle à bois a dû fonctionner doucement et réchauffer...l'atmosphère, hihihi! J'ai senti l'odeur des "toast" sur le rond, miam!

Et ça progresse, le tir à l'arc?!?

Anonyme a dit…

Soisig,si ça progresse?

Attends voir un peu la prochaine photo du petit buisson de bleuets, toi! Plus rien de rien dedans....

Zed :D

Anonyme a dit…

Les décisions, en autant qu'elles soient nôtres, sont toujours les bonnes.

Vous avez depuis toujours compris une chose: le bonheur ça ne s'acquiert pas, la recherche du bonheur est futile et il n'y a aucune recette pour le bonheur. Le bonheur ça se vit, en tout temps, en toute circonstance... ou presque.

Alors, que vous fassiez une chose ou l'autre, vous saurez vivre heureuse.

Accent Grave

Jackss a dit…

Le bonheur ça se vit, en tout temps, en toute circonstance... ou presque.

Alors, que vous fassiez une chose ou l'autre, vous saurez vivre heureuse. (Accent grâve)


Comme c'est bien dit. Et tellement vrai!

Zoreilles,

si le bonheur tient aux amis que l'on a, tu es bien servie. Il y a une chose qui m'impressionnne. Tu as crée une amibiance ici qui fait qu'on continue d'y venir même lorsque tu n'es pas là. Même en ton absence, on sent ta présence. On la cherche, on la trouve.

Zoreilles a dit…

@ Solange : Mon intuition me disait que tu allais bien me comprendre! Et pour moi, « en ramasser » reste toujours un concept qui m'est étranger. Tu sais, dans la fable de La cigale et la fourmi, la cigale, c'est moi!!! Mais j'ajoute que je ne manque de rien...

@ Jacks : Le passage que tu as aimé, moi, j'ai tellement aimé le vivre que c'est probablement ça que tu as ressenti en le lisant... Si j'avais pu, j'aurais passé ma vie dans cette tabagie, « Lou's Tobacco Shop » que ça s'appelait, un microcosme tellement riche!

@ Soisig : En léthargie émotionnelle? Quelle merveilleuse idée, je l'adopte à l'instant. En fait, d'instinct, je l'ai pratiquée depuis un moment sans savoir la nommer. On ne fait pas de vague mais on se protège en Simonac. Vive la cinquantaine!

@ Contes de Fée : Le monde est petit, je n'en reviens pas. Tu étais là au tout début, tu as participé à mettre sur pied l'organisme? Tu aurais été très fière de ce qu'il avait accompli et qu'il avait l'intention de mettre en place dans l'avenir. Si tu associes son seul prénom à l'organisme en question, c'est donc que ça a fait des vagues jusqu'en Estrie. J'ai été très touchée de ton commentaire, chère Abitibiestrienne.

Zoreilles a dit…

@ Jacks : Le décès de Pierre, j'ai encore de la difficulté à le nommer ainsi, c'est probablement pourquoi mes propos n'étaient pas si clairs et que ça t'avait échappé mais ça avait été foudroyant et incompréhensible. Tous ceux qui l'ont côtoyé étaient sous le choc. C'était impossible. Pas lui, ça ne se pouvait pas. Tout le monde a réagi à sa façon, moi, j'ai remis ma job en question et mon rapport au travail.

@ Gaétan : Finalement, nos situations se ressemblent, à partir du moment où l'on se détache des concepts véhiculés dans notre société. Retraité? Semi-retraité? Pensionné? Bof, à l'arrivée de la cinquantaine, on a choisi de sortir des sentiers battus, de consacrer un nombre moindre d'heures au travail pour vivre autre chose, quitte à faire de très gros compromis qui nous semblent pas trop difficiles à faire!

@ Lise : Tu as tout compris! C'est comme si tu avais accueilli les gens en mon absence. Tu es une hôtesse formidable.

@ Zed : Mais non, Zed, je n'étais pas aux bleuets. Peut-être y en avait-il encore dans les talles mais je suis allée dans un autre secteur et là, c'est l'abondance des champignons qui me jetait par terre. J'étais fascinée... et un peu frustrée de ne pas les connaître, j'aurais pu faire une cueillette monstre. Je les ai photographiés sous tous leurs angles, mince consolation.

Zoreilles a dit…

@ Soisig : Oui, la chaleur du poêle à bois était bien douce, t'as deviné. À ce temps-ci de l'année, ça coupe l'humidité. Vendredi, c'était bien, samedi, beau et chaud, et dimanche, sous la pluie. J'ai eu beau pratiquer mon tir à l'arc à mon goût, j'avais fabriqué durant la semaine une cible rembourrée de vieux linge bien paqueté et j'ai cousu à la main, là-bas, au gros fil numéro 10, de quoi la recouvrir d'un tissu imperméable. Je m'améliore, ma chère, je groupe toujours mes flèches à 15 mètres, bientôt, Crocodile Dundee aura de la vraie compétition!

@ Zed : T'es plus proche de la vérité que tu penses, Zed!

@ Accent Grave : Alors, ce serait une question d'attitude? J'aime beaucoup cette idée. Elle nous laisse pas mal de pouvoir sur notre vie, si l'on accepte d'y travailler, de se remettre en question et qu'on sait s'ajuster à tout ce qui se présente. Quand on grandit, qu'on apprend à vivre dans le monde, à se conformer à ce qu'il faut faire et ce qu'on attend de nous, on devrait veiller à ne jamais trop s'éloigner de notre vraie nature. Sans être une recette, ce serait, à mon avis, un facteur déterminant.

@ Jacks : Tes mots savent toujours me toucher, Jacks. Ce qui se passe ici, sur mon drôle de blogue/discussion, c'est un reflet de ma vie réelle. Les gens superficiels et faux se tassent de ma vie sans que je n'aie d'effort à faire, comme par magie, et ceux qui sont vrais y reconnaissent quelque chose qui leur convient. Je l'ai toujours dit, il n'y a que des gens extraordinaires dans ma vie, les autres, je ne les vois pas, ils sont où? ;o)

Jackss a dit…

Heureux de te voir de retour Zoreilles,

C'est fou comment je me reconnais souvent dans ce que tu dis. À preuve, cet extrait d'un billet que j'ai laissé sur mon blogue, il y a moins d'une semaine:

Mais on choisit ses amis.
Et cette liberté de choix, j'ai toujours décidé de m'en prévaloir.
C'est un privilège que je défends jalousement.
Le mot amitié est trop précieux pour le diluer.
Je n'invite pas par politesse.
Je ne livre pas mes états d'âme s'ils ne sont pas bien sentis.
Je ne dis pas "Je t'aime" sans aimer.

Soisig a dit…

De la belle visite dans mon petit patelin: Bernard Émond y tourne une partie de son film "Contre toute espérance", le 3e de sa trilogie. Pis il fait super beau à part ça!

Un petit bémol: le Bar Chez coco (ancien club de la mine) est passé au feu et tout le décor "ancien" qui avait séduit le cinéaste aussi...

Je me demande si si on va encore nous faire voir comme des gens "reculés" de l'Abitibi...

Plusieurs aiment la vie en forêt mais on est quand même civilisés... Y en a encore qui n'ont pas pris ce "virage-là", #@%#£*

S'cuse-moi Zoreilles!

Soisig a dit…

Oups! Le titre du film est: "Les fins dernières"! Je suis tellement peu cinéma...
Bonne journée!

Zoreilles a dit…

@ Jacks : Effectivement, ça nous arrive toujours, 10 ans plus tard, de se reconnaître dans nos façons d'être et de penser. L'amitié, c'est ça aussi, se retrouver comme si on s'était quitté la veille...

@ Soisig : Ne t'excuse pas, ma chère, j'ai pété la même coche il y a quelques jours et sur le même sujet. Dans n'importe quel film, télésérie ou téléroman, quand il y a un épais, une pas fine, un bandit, une danseuse déchue, tu peux être sûre qu'ils viennent de l'Abitibi. Pu capable moi non plus. La dernière, c'est cette nouvelle sitcom à Radio-Canada mettant en vedette Cathy Gauthier, celle qui a tant craché sur sa région d'origine. On n'est pas sortis du bois! (au sens propre comme au figuré). Mais pour le film de Bernard Émond, « Les fins dernières », j'aurais tendance à faire confiance. Il y a tout un branlebas à Normétal en ce moment, j'en ai des échos moi aussi puisque ça mobilise la participation et les locaux du CLSC de l'endroit. Vas-tu te promener avec tes lunettes fumées pour passer incognito?

Soisig a dit…

Ben sur que je vais me promener avec mes lunettes de soleil... mais parce que je pleure quand je ne les ai pas, hihihi! J'y vais de ce pas d'ailleurs!

Pour le film, je ne sais pas, car on a surtout cherché des "sites" d'époque: une vieille cuisiine d'autrefois, par exemple. Remarque qu'il y a probablement des "flash back"... Je crois savoir aussi que c'est un excellent cinéaste... On verra bien!

Même opinion que toi pour "la" Cathy... Une chance qu'on a les Desjardins, Duguay, Bédard et compagnie pour bien nous représenter!

Le soleil m'attend...

Zoreilles a dit…

@ Soisig : Le beau soleil d'hier commandait en effet que tu te promènes avec tes verres fumés! Quant au film, « Les fins dernières », j'ai cru comprendre que l'histoire se déroule dans les années passées, comme les années 60 ou 70. Le cinéaste a eu un coup de coeur pour ton village, Normétal, alors qu'il était venu présenter un autre de ses films au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue. Quand ils viennent ici, les réalisateurs, acteurs, journalistes culturels et toute la belle visite, on les promène vraiment partout en région... Ça a toujours des retombées intéressantes!

@ Modotcom : Je suis touchée là... Mes réflexions ici servent bien souvent à mettre de l'ordre dans mes idées. Écrire, on ne le dira jamais assez, c'est thérapeutique! Tant mieux si ça peut servir aussi aux autres, je me nourris quant à moi tellement de vos réflexions. Un bel échange que nous vivons là. Sois heureuse toi aussi, aujourd'hui, demain et longtemps.

Soisig a dit…

bonsoir Zoreilles

Je t'ai dit bonjour en passant "devant chez toi" ce matin et ce soir... Petite sortie "commandée" avec ma maman.

Pour le cinéaste, je sais que Jean Racine et Ghislaine l'ont amené visiter notre coin. Il a même séjourné 2 semaines au Pajegasque l'automne dernier...

«Je ne dis pas "Je t'aime" sans aimer"»: je suis bien d'accord avec ces paroles de Jackss. Je rajouterais même que je ne dis jamais "j'aime" quand je n'aime pas, je m'abstiens tout simplement!

alp

Jackss a dit…

Bravo Soisig,

Ta réaction semble logique, évidente. Mais mon humble expérience me montre que ce n'est pas ce que font la plupart de gens.

Quand j'étais patron à la CSST, on me faisait souvent des confidences sur le comportement de d'autres emplyés. J'écoutais évidemment dans me prononcer. Mais je gardais l'oreille grande ouverte. Et ce qui me surprenait le plus, c'était de très grands amis qui se dénigeaent l'un et l'autre, en l'absence de l'autre.

Dans ceux qui ont de la difficulté à appeler les choses par leur nom ou tout simplement dire ce qu'ils penses, il y a plusieurs exemples. On a même décidé ces jours-ci d'accorcher leurs photos après des poteaux.

Zoreilles, tu aimerais avoir ta photo sur un poteau? À moins que tu mondes dans le poteau pour me garocher des roches.

Zoreilles a dit…

@ Soisig : Ah c'est ça que j'ai ressenti hier... Un rayon de soleil particulièrement lumineux qui m'attirait dehors!

@ Jacks : Ma face sur un poteau? Moi qui suis une inconditionnelle de la transparence, as-tu pensé comme c'est paradoxal que je gagne ma vie dans les relations publiques et médiatiques? C'est tout juste si j'ai assez de nerfs pour écouter le téléjournal, ces temps-ci! La politique, c'est l'univers par excellence de la fabrication d'images, le département des menteries publiques de notre société. Avec de pareils constats, ça t'explique ma récente décision de ne conserver qu'un seul client... Et c'est pas parce qu'on rit que c'est drôle! ;o)

Soisig a dit…

@ Jackss "Et ce qui me surprenait le plus, c'était de très grands amis qui se dénigraient l'un et l'autre, en l'absence de l'autre" Il m'est arrivé moi-même de critiquer une action d'une amie sur le coup, en son absence mais de le lui dire ensuite: les amis, tout comme nous, ne sont pas parfaits, il peut y avoir des choses qui accrochent à un moment donné. Le leur dire n'est pas toujours évident. Mais il faut le faire ;)

@Zoreilles
Tu as bien fait d'éliminer ce genre de clients. De l'énergie négative dont tu peux te passer... Le téléjournal et la politique, plus capable: je change de poste ... quand elle est ouverte!

Et pour la polution visuelle de notre paysage, ça m'enrage! Au moins récupère-t-on maintenant les affiches pour une autre et bien meilleure utilisation!

Bonne journée

Anonyme a dit…

Zoreilles,

aujourd'hui j'ai passé la plus grande partie de la journée à l'hôpital. On m'a trouvé quelque chose, mais je ne saurai rien avant de voir ma docteure. Elle a réussi à me faire de la place pour la semaine prochaine, alors j'attendrai patiemment...

J'aime beaucoup les commentaires de Jackss et Soisig. Moi non plus je ne dis pas aux gens que je les aime, à moins de le penser vraiment, sinon je ne dis rien.

Zoreilles a dit…

@ Lise : On t'a trouvé quelque chose dis-tu... C'est une bonne ou une mauvaise nouvelle pour toi? Parce que des fois, on cherche longtemps, alors, quand on trouve, c'est bien, on procède et puis, ça va mieux. C'est ce qui t'arrive, j'espère...

Anonyme a dit…

Hé Lise,

Si c'est un coeur, qu'on t'a trouvé, c'est pas fort, car nous on aurait pu te le dire tout de suite.

Ne stresse pas avant pour rien. Quand c'est quelque chose de vraiment grave, d'habitude, on ne ressort pas de là.

Ce sera peut-être juste l'occasion de faire toi aussi un petit virage, tout en douceur.

Bises, Zed

Anonyme a dit…

Zoreilles,

aucune inquiétude. Ce doit être à propos de mon taux de sucre. Pas grave ! Je n'aurais même pas dû le mentionner.

Comme Zed le dit, on m'aurait gardée à l'hôpital si c'était urgent. Je ne m'en fais pas avec ça.