J'ai pris cette photo au printemps dernier près de notre camp, à Rapide Deux. J'y suis allée en fin de semaine dernière et je peux vous assurer qu'on n'est pas encore rendu là cette année. Le contact de l'eau me manque beaucoup quand l'hiver s'étire trop. Je m'explique mal pourquoi j'ai tant besoin de vivre près de l'eau, d'en voir, d'en entendre, d'en ressentir la pureté, la fluidité et la transparence dans ma vie. Des fois, je me dis que c'est à cause de mes racines (ou de mes algues) des Iles-de-la-Madeleine jusqu'ici!
Le surnom de l'Abitibi-Témiscamingue, c'est « la région aux 100 000 lacs ». On exagère à peine, il s'agit plutôt de 100 000 points d'eau, comprenant aussi des rivières, des étangs, etc. Pour moi, les rivières sont des routes, des chemins de découvertes qui ont permis que se rendent jusqu'ici les explorateurs et aventuriers, marchands de bois et de fourrures, prospecteurs et pionniers de la colonisation.
L'Harricana me fascine. Prenant sa source près de Val-d'Or, plus loin, elle traverse joliment la ville d'Amos, poursuit sa course folle à travers la forêt boréale et la taïga, puis, elle se jette dans la Baie James. Crocodile Dundee et ses amis l'ont descendue en canot, une expédition mémorable, à les entendre en raconter des bouts. Il paraît que c'est là qu'on sépare les hommes des p'tits gars. Ils peuvent être assez machos quand ils s'y mettent, la gang. Lors d'une soirée bien arrosée, où ils avaient décidé qu'ils allaient la faire, quand on a voulu en savoir plus, ils avaient décrété dans une solidarité et un fou rire généralisé, au grand dam des filles présentes, que Harricana était un mot algonquin qui signifiait « là où l'homme va seul »...
La rivière Outaouais m'impressionne. C'est là qu'est situé notre camp. Rapide Deux et Rapide Sept sont deux centrales hydroélectriques situées sur cette rivière mais il y en a d'autres aussi, tout le long de son parcours. La rivière Outaouais, c'est comme mon fleuve à moi. La plus longue rivière au Québec, avec ses 1120 kilomètres, draine le bassin hydrographique le plus considérable. Le fleuve St-Laurent, lui, issu du lac Ontario, coule sur une distance de 1140 kilomètres jusqu'au golfe St-Laurent. Me suivez-vous?
Si j'étais un saumon qui devait retourner au lieu d'où il vient, je partirais de notre camp à Rapide Deux, je nagerais toute la longueur (environ 2 kilomètres) du « creek » pour rejoindre la rivière Outaouais, pendant 1120 km jusqu'au fleuve et de là, jusqu'au golfe, où je retrouverais ces chères Iles-de-la-Madeleine. J'irais tout de suite saluer le grand Fred à mon oncle Will... Depuis le temps qu'il m'invite sur son homardier! « Salut Fred, c'est Francine à Léo à Avila, à Julien! »
J'y pense beaucoup ces jours-ci aux Iles. Parce que je m'ennuie de l'eau, que j'ai hâte que le processus irréversible du printemps fasse tout renaître, que les « creeks » dégèlent, que la rivière soit « en chandelles », que j'entende à nouveau chez moi mon lac chanter doucement quand le vent chaud disperse les derniers glaçons d'une île à l'autre.
Mais je pense aux Iles aussi à cause de cette tragédie de l'Acadien II, la version 2008 de « La complainte des Lebel » chantée par mes défuntes grands-mères et qui raconte la vie, le drame des chasseurs de loups marins. Depuis que c'est arrivé, je vois et j'entends plein de reportages, je reconnais des lieux, des noms de famille qui sont les nôtres, des ressemblances des gens de là-bas avec ceux de mes familles. Mais surtout, ils ont tous le même bel accent madelinot que Papa, dont je m'ennuie tellement. Maman vient aussi de Hâvre-aux-Maisons mais son accent s'est beaucoup dilué avec les années, surtout lorsqu'elle est allée étudier à Québec. Papa disait qu'elle avait perdu son accent parce qu'elle était « instruite » !
L'accent de Papa était resté intact, tant dans sa prononciation que dans ses expressions maritimes et c'est ce que je retrouve dans ces Madelinots qui s'expriment ces jours-ci. Si je le pouvais, je les prendrais tous et toutes dans mes bras, je les serrerais ben ben ben fort et je les écouterais me parler pendant des heures...
25 commentaires:
Salut
J'ai passé ma journée à parler des Madelinots noyés par l'incompétence de la Garde côtière of Canada.
Ça me fait de la peine...
Je revois ce frère de pêcheur, la voie tremblante et les dents serrés qui disait avec un accent fait pour la fête et non pour la colère....ils les ont neyés crisse!
Zoreilles, tu me permets une petite précision ;la rivière Harricana prend sa source dans les lacs Blouin, Mourier, Lemoyne et Demontigny (près de Val-d'or) mais on l'associe effectivement plus à la Ville d'Amos qu'elle traverse si joliment.
@ Jocelyn à Léo à Avila à Julien : Toi aussi, ça te fait de la peine? M'étonne pas! C'est donc bien dit « un accent fait pour la fête et non pour la colère »...
Ta précision me fait chaud au coeur, tu vois comme on fait une belle paire? J'ai fait preuve de chauvinisme en situant la source de l'Harricana près d'Amos, parce que j'y suis née! En rétablissant les faits, tu prêches pour ta paroisse, mon très cher Valdorien! T'es tout pardonné, surtout si tu m'amènes cet été sur ton ponton, naviguer de Val-d'Or à Amos, il faudrait vraiment que je vois ça de plus près, pour que ça rentre comme il faut dans mon p'tit computer!!!
Et je m'en vais de ce pas corriger mon billet. Sais-tu quoi, tu me fais penser à Fred à mon oncle Will, il m'apprenait toujours plein de choses!
@ Joce : Je viens de trouver la vraie signification en français du mot algonquin, Harricana : « Là où ma soeur pète de la broue! »
J'ai passé mon enfance sur les bord de l'Outaouais ... à Thurso. Mais elle y est moins belle en raison des papetières dans la région.
Et puis, tu le sais, j'aime bien les Madelinots moi zitou.
Et côté accent, les plus flyés sont les plus âgés de Havre-aux-Maisons. Au siècle dernier, dans ce village, ils avaient décidé de ne plus prononcer les R pour protester contre le Roi d'Angleterre. Ainsi prononcent-ils le nom de leur village Hav-yo-Maison et nous sommes des touystes. Tripant.
Quelle photo magnifique ! Bien loin de la saleté Montréalaise au printemps, quand la neige fond révélant plein de détritus innomables.
Zoreilles, tu n'as aucune idée de la laideur environnante ici, et mieux vaut ne rien dire de l'odeur qui l'accompagne. J'éprouve une souffrance presque physique en évoquant le printemps sur ma Côte-Nord natale ( j'imagine des commentaires inaudibles : "si t'es pas contente, vas-t'en " ) car je ne cesse de comparer, malgré les années passées ici.
Mais bon, assez de pleurnichage et de rabachage, il faut descendre la rivière avec le courant, qu'il soit sale ou limpide, là où on se trouve...
Petit message...stop...codé....La Pocatière..c'est OUI!...Y-en a une qui saute de joie...
Je l'entends couler dans mon âme, ta rivière, ma belle Zoreilles ! :-)
Quelle fluidité dans tes écrits tout comme dans tes photos ! :-)
@ Crocomickey : Oui, je sais, la belle Outaouais, je l'ai encore suivie un grand bout l'été dernier dans le secteur de ton enfance... Une partie de mon trajet, c'était de Gatineau à St-Jérôme, je la reconnaissais à peine. L'accent de Hâvre-aux-Maisons est très particulier, mes quatre grands-parents en étaient des preuves flamboyantes! Mon père, lui, escamotait un peu ses R mais il les prononçait tout de même. C'était d'un tel charme. Un accent qui chante, avec des termes marins, des expressions maritimes colorées et poétiques, sans anglicismes, un vieux français oublié ailleurs dans la francophonie, tellement pur et beau. Ça berce mon âme, si tu savais! L'explication à ça, je l'avais entendue mais j'en doute. Sagirait-il d'une légende... rurale?
@ Lise : J'aimerais tellement pouvoir partager avec toi nos creeks, nos rivières, nos étangs, nos lacs, nos forêts, notre ciel plus haut qu'ailleurs, etc. Je me dis souvent que les médecins devraient prescrire ça à tous ceux qui traversent des périodes difficiles. La nature, y a juste ça de vrai. Je te souhaite de t'y retrouver dans un parc, au Jardin Botanique, au Biodôme, où tu voudras. Parmi les ronces pousse parfois une fleur...
@ Anonyme 19:11 : Quelle joie. Je ne suis pas étonnée, je le sentais très fort dans mon coeur de marraine. Noémie aime les chevaux, c'est une passion et un bonheur. Elle suit sa voie, elle écoute son coeur. Elle nous apprend beaucoup. Et je l'aime. Comme aurait chanté mon oncle Paul : « On quitte le nid comme des oiseaux, les aigles, il faut que ça vole plus haut ». Mais j'entends dans ton message codé des sentiments contradictoires et mélangés que je ressens aussi.
@ Rosie : Je sais que tu l'entends, tu la ressens, cette rivière...
je me rappelle qu'on l'a suivi ensemble la rivière outaouais et comment elle te faisais rêver. Juste de penser que même si loin de chez toi, tu pouvais y retourner comme ça en remontant la rivière...
c'est triste ce qui arrive aux îles, pour ces pêcheurs, je n'ai pas très bien suivi l'histoire mais la mort de personnes est toujours triste peu importe les circonstances et j'ai appris qu'il faut faire bien attention à tout ce qui se dit dans les médias.
et tu as raison pour l'accent madelinot, c'est un merveilleux accent, après tout, mes enfants ont de ce sang dans leur veine. D'ailleurs mon fils après y avoir été une première fois, est tombé en amour avec l'endroit et y est retourné et espère y retourné encore. Il en parle avec les yeux remplis de rêve, comme un madelinot qu'il est un peu au fond de lui.
Quel beau texte Zoreilles... Texte qui me rapproche aussi de tous ces coins que je connais dans ta belle région.
Moi aussi, j'attends la débâcle de la rivière, chez-moi... Toujours un moment fébrile pour moi en zone presque inondable... Surtout cette année avec toute la neige qu'il y a... Mais bon, ça fait maintenant partie de ma vie depuis 10 ans et bien que ça "m'énerve toujours un peu", je trouve que vivre en bordure d'un cours d'eau, ça n,a pas de prix...
Ça me fait toujours tellement de bien de te lire... de lire ta région... de lire tes origines...
Comme toujours tu sais nous rendre nostalgique de ta terre de tes rivières de tes origines. Beau texte et belle pensée pour le drame qui c'est produit.
Chère Zoreilles,
Tout le liquide circulant sur notre planète, tel nos veines et artères, invite au transport, à la circulation, au changement. Que ces mouvantes ou plus stagnantes eaux nous ramènent à l’histoire, non seulement de pays, de civilisations, de territoires, d’environnements spécifiques ou à celle de la vie. Que ce soit à petite échelle humaine, le voyage des spermatozoïdes, l’humidité des ovaires, là où les premières cellules se forment, le liquide amniotique, amnique, celui qui conserve et participe à reproduire, filtrer, purifier, transformer la vie et ses entours. Là se trouvent, j’en suis persuadée, les raisons pour lesquelles elle exerce sur nous de tels pouvoirs. Attraction, frayeur, réconfort, harmonie, unité, abondance…
Perdre ses eaux.
Elle qui évoque, non sans raison, la mort, aussi. Qui donne accès à cette dernière dans les plus infimes retraites du vivant. La vie est la mort. Relire ceci en y substituant un mot pour l’autre.
Longtemps après le passage des humains, que nous aurions été les seuls à remarquer sur quelque échelle du temps, la mort des signes de vie tels que nous les aurions connus, la mort, invitée des milliards de fois par notre négligence et le manque de valeur, de respect que la plupart d’entre nous accordent à la vie, n’aurait même pas représenté un souffle.
Et c'est là, pourtant, tout ce que nous avons.
Zed
« Salut Fred, c'est Francine à Léo à Avila, à Julien! » Le « à » est le courant de ta rivière. Comme l’est pour ces gens, le passage du « r » au « y » de Hav-y0-Maison.
Zoreilles,
tu trouves toujours les mots pour réconforter, ceux qui font du bien aux autres. Alors que toi aussi tu as tes ennuis, tes problèmes, et que tu mérites la même chose. Je t'envoie un câlin virtuel, ce qui est mieux que des mots mal exprimés parfois.
Le Biodôme, oui c'est une bonne idée. En attendant le Jardin Botanique...
@ Voyageuse du monde : Tu sais quoi? Je pense à aller aux Iles cet été! Je veux revoir... la plage de La Martinique et celle de Gros Cap où j'ai passé des journées et soirées inoubliables, aller danser à Fatima ou Lavernière. Est-ce que ça existe encore, Chez Gaspard? En tout cas, le resto à mon oncle Edmond, La Vague, n'existe plus. On pouvait y déguster... un club sandwich au homard!!! Surtout, je veux entendre l'accent madelinot partout autour de moi. Et chanter! Des complaintes, des chansons de matelots et de capitaine, de chalutiers et de voyage au long cours, de mer et de rivage...
@ Esperanza : Tes visites me font toujours plaisir, tu le sais. Vivre au bord de l'eau... On est prêt à tout pour ça. Je te souhaite une débâcle douce et continue, pas de gros coup d'eau, zéro inondation. Mais ton terrain est en pente toi aussi, non? Ça pourra faire la différence.
@ Solange : On dirait que je veux partager ces trésors avec le plus de gens possible. Pour les beautés de la nature, partager, c'est multiplier mais pour la peine (la tragédie de l'Acadien II, par exemple) il me semble que de la partager, c'est la diviser, l'amoindrir, la diluer, l'adoucir.
@ Zed : Tout est là : L'eau, c'est la vie! Tu dis que le « à » est le courant de la rivière... C'est drôle, cette façon qu'on a aux Iles de s'identifier toujours par notre lien de filiation plutôt que notre nom de famille. L'explication est fort simple, les patronymes sont les mêmes chez ces insulaires : Poirier, Turbide, Arsenault, Arseneau, Boudreau, Cyr, Leblanc, Thériault, Gallant, Chevarie, Derasp, Lapierre, Aucoin, etc.
@ Lise : Merci, je le prends ce câlin virtuel. Cette semaine, j'ai fait 3 burn out et 2 dépressions. Rien de grave, juste la vie, avec ses contraintes et ses soucis. L'important, c'est que la somme des bons moments arrive toujours à dépasser celle des moins bons! Et si l'on pense être en déficit, se retrousser les manches au plus sacrant, changer des choses. Mais d'abord, écrire. Pour voir clair!
Je trouve très triste ce malencontreux accident aux Iles, alors que ces peut-être du à une erreur humaine tout ca. Et, que la plupart, étaient encore de très jeunes homme. La vie nous joue de ces tours parfois!!!
Dans ton billet tu nous parles de deux rivières que j’ai côtoyées de près. L’Harricana quand j’ai demeuré à Matagami et la rivière des Outaouais quand j’ai demeuré à Lachute. Concernant celle-ci tu m’a appris qu’elle prenait sa source près de Rouyn à Rapide deux, en fait. Alors que j’étais sur qu’elle prenait sa source au lac Témiscaminque.
Bon j’étais plus près de mes origines que je ne le pensait. Ce sont deux très belle rivières.
Je me toujours demandé ou prenait tout leur courage nos premiers coureurs des bois qui partaient de Montréal et ramaient pendant des mois jusqu’au lac Témiscaminque avec de gros canots d’écorces tout plein chargés de pelleteries. Quand dans mon travail j’avais à travailler sur les routes qui la longe je me plaisait à imaginer à quelle endroits exactement ou ils pouvaient bien circuler sur la rivière, au centre au bord, de quelle coté ? Les portages qu’ils devaient faire
Ou je suis maintenant, ces à l’embouchure d’ une petite rivière et d’un lac. La petite rivière commence à dégeler, ou peut voir l’eau couler. Dehors Il fait 10 degré ça fort le printemps. Mais le lac lui pas encore. La couleur de la neige commence à changer, ça ne tardera plus maintenant. Un peu de patience et les lilas refleurirons bientôt.
@ Macamic : L'Harricana, tu devais plutôt la croiser en passant à Amos, en t'en allant à Matagami. Parce qu'à Matag, c'était plutôt la rivière Bell. Quant à la rivière Outaouais, elle prend sa source dans le parc La Vérendrye (Grand Lac Victoria), elle continue en passant par Rapide Deux, effectivement, et tu n'as pas tort, elle est très présente au Témiscamingue. D'ailleurs, tu peux la voir à Notre-Dame du Nord, (la tête du lac) où elle devient le lac Témiscamingue, puis ensuite vers l'Outaouais, etc. Ta petite rivière commence à dégeler? Chanceux!
Bonsoir Zoreilles
De retour d'un voyage (plutôt décevant) un peu plus tard que prévu. Et je suis replongé (pas dans mon lac!) dans mon petit journal pour quelques jours encore.
Lire tes messages m'a beaucoup manqué!
Quelle aberration, tous ces commentaires désobligeants sur cettte tragédie; je trouve ça horrible que quelqu'un se réjouisse de leur malheur. à certains égards, les bêtes sont vraiment plus intelligentes que certains humains!
Les Îles, c'est un endroit que j'ai toujours désiré visiter; un jour, ce sera mon tour!
Petite question: sais-tu qui est la jeune fille de Rouny qui apparaîtra sur la couverture du guide touristique de la région? J'ai pris la carte postale aux renseignements touristiques de Vald'Or! Il y a bien Daniel Morin de mon coin...
alp, Soisig
J'ai remarqué une chose depuis que l'on discute des rivières...la tête de l'HARRICANA est près de Vald'or. (lac Blouin,Lemoyne) La rivière des OUTAOUAIS en fait prend sa source dans le réservoir Dozois...près de Val d'Or et puisque tu évoques la majestueuse Rivière Bell qui termine sa course sous l'appellation riv. Nottaway...et bien, elle débute tout doucement par la rivière Louvicourt...près de Val d'Or.
Alors je déclare Val-d'Or Capitale provinciale de la Tête des Eaux.....voici une des raisons pourquoi (depuis des centaines d'années) les Amérindiens y sont très présents.
@ Soisig : T'es revenue? En même temps que le soleil! J'ignore qui est cette fille de Rouyn mais j'en connais beaucoup parmi les 40 personnes qui ont posé « à bras ouverts » pour les photos. Ces personnes sont toutes reliées à l'industrie touristique de leur secteur. C'est pourquoi tu peux voir Daniel Morin, de la troupe qui présente Le Paradis du Nord.
@ Joce : Tu me le fais réaliser là... Val-d'Or mérite ce titre de la capitale de la tête des eaux! Beau symbole également de la ligne de séparation des eaux puisque certaines coulent vers le nord pour se jeter dans la Baie James, d'autres vers le sud pour aller vers le fleuve St-Laurent. Les Amérindiens avaient tout compris ça depuis longtemps, eux!
Qui traverse la ville d'Amos si joliment...Ouais, tu vois, moi je me suis toujours dit qu'on avait manqué de respect à la rivière...Une rivière dans une ville ça aurait pu être si beau. Mais au tout début l'environnement était bien le cadet des soucis des pionniers amossois. Ce qui fait qu'à peu près n'importe quoi a été bâti aux abords de la rivière. Aujourd'hui on fait plus attention à ce patrimoine, mais le mal est fait et semble difficile à réparer...
C'est là où il n'y a plus de villes que la rivière Harricana retrouve sa beauté. Et quelle beauté...
@ Bibco : Évidemment, on met plus de « pression » sur les rivières en ville mais les gens sont plus sensibilisés qu'avant, l'Harricana n'en a pas trop souffert, il me semble, et puis, elle ne croise pas beaucoup de villages, tu sais. Avant, près de Joutel, on croisait l'Harricana mais Joutel n'existe plus. Pas croyable comme on a pu « bulldozer » cette petite ville minière où des gens sont nés, ont vécu, sont allés à l'école, se sont faits des amis, sont tombés en amour, ont fait des bébés, planté des arbres, des fleurs, etc. Ça nous ramène au côté éphémère des choses, surtout dans le monde minier. Je pense qu'un jour, je vous parlerai de Joutel (entre Amos et Matagami mais plus près de Matagami). C'est une histoire qu'il faut raconter, pour que jamais on n'oublie. Il y a quelques années, j'ai fait une rencontre inoubliable, j'ai connu celui qui a « fermé les lumières de la ville », il a gardé toutes les affiches des noms de rue, des noms de pierres précieuses...
Joutel n'existe plus, L'Harricana, elle, défie le temps, elle continue sa course vers la Baie James. C'est pourquoi les rivières sont des repères sûrs!
Tu as rencontré l'éteigneur de réverbères? Wow...
Comme j'aimerais lire cette histoire sur Joutel, une compagnie minière, si j'ai bien compris. J'avais commencé à écrire entendre...
Que ces gens doivent être tristes.
Zed
@ Zed : Que c'est poétique, tu parles de l'éteigneur de réverbères, en opposition à l'allumeur de réverbères, comme dans Le Petit Prince de St-Exupéry...
L'histoire de Joutel, pour moi, c'est la partie la moins joyeuse mais aussi tellement représentative de notre histoire régionale dans laquelle nous sommes encore à écrire les premiers chapitres. Notre région a à peine 100 ans d'existence, je veux dire pour les Québécois blancs que nous sommes, parce que pour les Premières Nations (Algonquins et Cris) ils y sont depuis quelques millénaires et y avaient vécu en harmonie avec la nature jusqu'à ce qu'on vienne les dénaturer...
Joutel était bel et bien une petite ville minière, ayant poussé comme un champignon, alors que quelques mines étaient en plein essor dans les années soixante. Cette histoire, je la raconterai un jour, c'est promis, mais ce sera un billet encore trop long et probablement trop émotif.
Non, les gens ayant vécu à Joutel ne sont pas tristes, enfin, si peu, c'est moi qui le suis pour eux... Ils se sont résignés à suivre le travail et le développement capricieux d'une région destinée à n'avoir de valeur que dans les profits qu'elle fait réaliser aux actionnaires sans identité et sans âme de partout dans le monde qui n'y ont même jamais mis les pieds ni posé le regard.
Etant un ancien de Joutel moi meme (je suis ne en 1965 et mon pere travaillait a la mine Poirier entre 1965 et 1975), je m'ennui de la region. Je demeure maintenant dans le sud de l'ontario mais mes memoires de l'abitibi...ahh.. tu ne peut pas les perdres.
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