vendredi 8 juin 2012

Au gré des marées





Photo 1 : Mes arrière grands-parents maternels, Léoni Poirier et Luce Jomphe. 

Photo 2 : Au cimetière de Havre-aux-Maisons, fin juin 2008, j'étais allée les « saluer » et c'est là que j'ai réalisé que tous les noms qui se trouvent sur les pierres tombales, ce sont les nôtres, ceux des familles de mon père et de ma mère. Même la toponymie des lieux nous rappelle qu'on est d'ici si tant tellement encore, aux Iles de la Madeleine, et ça nous frappe souvent au détour d'une rue, d'un chemin, d'un magasin, d'un atelier d'artiste, au son de la radio locale et dans nos ressemblances, notre humour, notre manière de vivre, de penser et de voir la vie. 

Photo 3 : L'histoire des Madelinots en Abitibi n'est pas encore consignée dans les archives du Musée de la mer. Mais ça va changer sous peu... 

Au gré des marées

À mon dernier séjour aux Iles de la Madeleine, je me suis rendue au Musée de la mer, à Havre-Aubert, et vers la fin de ma visite, j'ai voulu consulter leurs archives pour compléter ce que j'avais déjà de notre histoire, celle des deux contingents de Madelinots en Abitibi, en 1941 et 1942, et surtout, je voulais savoir comment cette histoire avait été perçue et racontée, du point de vue de ceux qui étaient restés aux Iles et qui les avaient vus partir. Comment avait-on rendu compte, dans l'histoire des Iles, de ce dernier grand mouvement de population des insulaires?

J'avais discuté longuement et agréablement avec un monsieur très gentil que j'avais pris pour le directeur général du Musée de la mer, mais qui en fait, s'avère plutôt le coordonnateur des collections historiques, je le sais maintenant. À mon grand étonnement, il m'apprenait que si les contingents partis des Iles pour la Côte-Nord au XIXe siècle, ceux de Baie Sainte-Anne au Nouveau-Brunswick, de la vallée de la Matapédia et du Saguenay étaient bien documentés, on n'avait rien du tout sur le dernier contingent, celui de l'Abitibi, tout simplement parce que personne n'avait jugé bon de la raconter, cette histoire.

Mes deux parents sont nés à Havre-aux-Maisons et mes quatre grands-parents aussi, ils font partie des 104 et 102 Madelinots partis des Iles en 1941 et 1942 pour s'en aller en pays neuf, l'Abitibi des années quarante. J'avais déjà en main  tous les détails de cette « pas pire épopée », dans les propos recueillis auprès de ma grand-mère maternelle en 1993 (document audio) et qui avaient servi à faire sa biographie en édition limitée. Du temps de l'Association Acadienne de l'Abitibi-Témiscamingue, j'étais là lors de l'assemblée de fondation, ça s'est passé dans ma cuisine! Ensuite, je me suis toujours occupé des communications pour l'AAAT, j'ai donc conservé beaucoup de documentation significative dans mes affaires. Bref, en cet après-midi de juin 2008, à l'instant même où j'apprenais que cette histoire-là n'existait pas tant qu'elle n'avait pas été racontée, je me suis sentie interpellée jusqu'au fond de mes entrailles, au nom de ceux qui m'avaient précédée comme pour ceux qui nous suivront... Toute une mission!

Cette fois-là, j'ai promis au gentil monsieur que j'allais y voir personnellement et que l'histoire des Madelinots en Abitibi serait un jour documentée comme toutes les autres. J'ai tenu promesse, je suis en lien depuis quelques semaines avec le coordonnateur du Musée de la mer qui nous attend à bras ouverts, mon frère Jocelyn et moi, accompagnés de nos conjoints, Crocodile Dundee et Guylaine, quand nous irons en vacances aux Iles de la Madeleine, du 24 juin au 1er juillet prochain.

Depuis ce temps-là, je fouille, numérise des photos, des documents d'époque, cherche et souvent trouve des filons précieux, réécoute des cassettes audio, juge de ce qui est pertinent ou pas, consulte autour de moi, considère, regroupe, classe et identifie des personnes, des événements, des dates, des lieux, des souvenirs et ça me passionne terriblement. Mon frère Jocelyn est mon grand complice dans cette affaire et lors de nos conversations par téléphone et par courriel, cette « mission » nous amène à des échanges qui nous font chaud au coeur à tous les deux. Ça met de la vitamine dans nos racines!

Mais tout n'est pas pertinent pour ce qu'on est en train de faire, c'est-à-dire l'histoire « Des Iles jusqu'en Abitibi », alors je reste avec des histoires, documents, photos, souvenirs, qui ne me serviront pas nécessairement à enrichir notre butin pour le Musée de la mer. Je considère quand même qu'il y a des histoires qui valent la peine d'être racontées et c'est le cas de Luce Jomphe, notre arrière grand-mère, celle qui est sur ma photo.

* * * * *

À mon premier séjour aux Iles, on y a célébré mon 15e anniversaire, c'était en juillet 1972. J'y étais avec sa fille aînée, ma grand-mère maternelle, Éva Poirier, ainsi que mes grands-parents Turbide, mon oncle Eddy Turbide et ma tante Léa. J'étais hébergée avec ma grand-maman Éva chez son frère Edmond et sa femme Elizabeth, qui avaient 15 enfants, une très très très grande maison, et qui gardaient avec eux leur aînée, Luce Jomphe. Aux Iles, c'est de même que ça se passe, on garde nos vieux, on les bichonne, on les dorlote et on les aime. Je trouvais ça tout à fait normal, chez nous on gardait ma grand-mère aussi, d'ailleurs elle et moi, on partageait la même chambre!

J'ai connu et côtoyé Luce Jomphe pendant les 10 jours qu'on avait passés aux Iles cet été-là. Elle me fascinait sous plusieurs aspects et j'étais amusée de les voir ensemble, elle et sa fille, qui avaient tant à se dire et qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. Ma grand-mère était veuve depuis 4 ans mais sa mère, seulement depuis 2 ans. Elle avait perdu son mari, Léoni, son amoureux, l'homme qu'elle admirait, le meilleur menuisier des Iles, le père de ses 10 enfants et le grand-père de ses 130 petits-enfants. Quant aux arrière petits-enfants dont je suis, je n'ai pas fait le décompte mais elle devait sûrement le savoir, elle. J'y reviendrai...

Elle me racontait comment elle l'avait aimé, son Léoni, comment il lui manquait. Ça, c'était du grand amour! Il était décédé d'une crise de coeur, à l'âge de 92 ans. Elle disait : « Pauvre Léoni, il est mort jeune, son coeur l'a lâché... » et elle semblait vraiment croire qu'il était mort trop jeune. Tout est question de perception! Elle devait pressentir qu'elle allait vivre jusqu'à 103 ans et « avec tout son génie » comme on dit là-bas.

Moi, je n'en revenais pas qu'elle sache exactement qui j'étais, au nombre de personnes qui faisaient partie de sa famille. Elle aurait pu se mêler un petit peu, je ne lui en aurais pas tenu rigueur. Mais pas du tout. Pour elle, chaque personne était unique et moi, j'étais Francine à Rita à Éva, sa fille aînée. Elle savait aussi que j'étais Francine à Léo à Avila à Julien Turbide.

Dans la grande maison chez l'oncle Edmond, elle avait sa chambre en haut du grand escalier majestueux, tout en bois avec des volutes, celui que son Léoni avait probablement construit, il faudrait que je vérifie pour m'en assurer mais je suis pas mal certaine parce que c'était son ancienne maison qu'habitait toute la famille d'Edmond et Elizabeth. Elle pouvait monter et descendre ces marches 10 fois par jour, de son petit pas léger, toujours vêtue d'une robe qui avait l'air de sortir d'une boutique chic et son chignon de beaux cheveux gris sagement noué sur sa nuque, je ne l'ai jamais vue autrement, à toute heure du jour et du soir. Souriante et facile à attendrir, toujours prête à écouter, à aimer. Il émanait d'elle quelque chose de fort et fragile à la fois, un supplément d'âme, une sagesse mélangée avec une innocence toute juvénile. On aurait dit une poupée de porcelaine. Les 15 enfants chez mon oncle Edmond et moi, on était fous d'elle.

Quand elle a eu cent ans, Luce Jomphe, sa fille aînée, ma grand-mère, est allée aux Iles avec mes parents. Il y avait du monde de partout au Québec et du Nouveau-Brunswick. Ce furent de grandes célébrations qui ont duré quelques jours. Elle n'a rien voulu manquer. Même que mon frère Yves s'était organisé lui aussi un voyage aux Iles pour la circonstance, en compagnie de deux de nos cousins qui étaient aussi ses arrière petits-enfants. Tous sont tombés amoureux d'elle et elle a su les marquer de bien des façons.

Comme je n'avais pas pu y aller et qu'elle avait marqué ma vie d'adolescente, je lui avais fait parvenir une carte de voeux pour ses 100 ans. Quelle ne fut pas ma surprise, quelques semaines plus tard, de recevoir par le courrier, écrit de sa main, un mot de remerciement dans lequel elle me souhaitait plein de belles choses. Et elle priait pour moi... Je cherche ce papier depuis deux semaines et ne l'ai pas encore trouvé!

Elle était née le 22 juillet 1880, elle a vécu pleinement jusqu'à l'âge vénérable de 103 ans et 3 mois. Quand la petite dernière chez mon oncle Edmond a été mariée et qu'elle a mis au monde son premier enfant, la grande maison était devenue trop calme, et l'aïeule, sachant tous ses petits poussins capables de voler tout seuls, s'est trouvée tout à coup plus vulnérable et affaiblie. Ça ne prend pas un gros coup de vent... à 103 ans. Tante Elizabeth lui a alors proposé de descendre sa chambre en bas, au rez-de-chaussée, pour lui éviter le beau grand escalier. Savez-vous ce qu'elle lui a répondu?

« Prends pas la peine, Elizabeth, d'abord, ça va aller vite, le Bon Dieu sait que j'ai assez vécu... »

Pendant une dizaine de jours, elle n'a plus quitté sa chambre, elle ne s'alimentait plus et elle priait. Le docteur venait la voir à tous les jours. Elle ouvrait parfois les yeux et les refermait aussitôt, de toute manière, elle n'y voyait plus très bien. Elle avait décidé « avec tout son génie » que c'était assez, la Vie.

Elle est décédée le 19 octobre 1983. Dans le silence, la paix, la prière, le calme et la douceur. Une chandelle qui s'éteint... après avoir éclairé tant de gens pendant toute sa vie.

Elle avait approfondi, vécu et enseigné à cinq générations toutes les nuances et la profondeur infinie du verbe aimer. 

77 commentaires:

Le factotum a dit…

Bientôt le grand jour du départ!
Bonne fin de semaine!

Le factotum a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Grand-Langue a dit…

Les grands personnages ne n'ont pas tous l'honneur d'être connus sauf qu'on se sent mieux en sachant que vous ferez en sorte que ces mémoires survivront.

Je pense aux autres, à tous ceux et celles qui n'auront pas cette chance.

Grand-Langue

Solange a dit…

Quelle belle histoire, tu m'as fait faire un beau voyage dans le temps. Je vous souhaite bonne chance avec votre projet, mais te connaissant un peu je ne suis pas inquiète. Bon dimanche.

Étoile a dit…

J'aime beaucoup ton billet. Ces histoires d'un autre temps m'enchantent. Et que dire des photos. merci de nous partager ces petits bouts de ton histoire.bonne journée!

Le factotum a dit…

Quelle belle histoire et surtout quel travail remarquable de ta part!

Les générations présentes et futures se souviendront de toi et de ton amour pour tous ces gens venus peupler l'Abitibi-Témiscamingue!

Tu as tout mon respect pour cette oeuvre remarquable! ♥

P.-É. Larivière a dit…

Je vous souhaite un enrichissant séjour aux Îles et la possibilité de compléter ton travail historique.

Zoreilles a dit…

@ Le factotum : Ça, c'est de la fidélité!

Quand t'es venu écrire ce commentaire, j'avais juste mis les photos, le billet n'était même pas encore écrit!



Et je vois que t'es revenu...

Merci d'être là.

Zoreilles a dit…

@ Grand-Langue : Je l'ai toujours cru, il y a des gens extraordinaires partout, dans toutes les familles, dans tous les milieux, il suffirait de s'arrêter à chacun d'eux, juste un instant, et de les regarder vivre.

Des modèles, on en aurait tout plein. Autour de moi, j'ai vu ça mais ça existe à cent mille exemplaires. Du temps où j'étais écrivain public, c'est ce que j'aimais le plus, j'avais l'impression d'être utile, de rétablir quelque part une certaine justice.

Tous ces gens merveilleux et qui possédaient un art de vivre inspirant, on ne les a jamais vus à la télé, on ne les a jamais entendus à la radio et on ne lira jamais sur eux.

Ça prend des témoins pour rendre compte de ça. Un écrivain public, c'est une mémoire. Dommage qu'on ne peut pas vivre de ce métier...

Zoreilles a dit…

@ Solange : Quand nous irons déposer tout notre « butin » au Musée de la mer, nous aurons un sentiment de devoir accompli, un devoir de mémoire dont on se sera acquitté, au nom de tous les nôtres.

Mais nous n'y resterons qu'un petit moment. Après, on profitera de nos vacances. Il y a tant à voir et à faire, aux Iles.

Maintenant, cette histoire pourra être connue et partagée, elle ne nous appartient plus. Mais si quelqu'un cherche un jour, quelqu'un trouvera!

Zoreilles a dit…

@ Étoile : Cette femme qui a vécu 103 ans et 3 mois, je suis fière d'être de sa descendance et comme beaucoup d'autres femmes de son époque et d'aujourd'hui, elle était très inspirante en effet, à tout point de vue.

Dans notre famille, plusieurs ne la connaissent pas et ne s'y intéressent pas. C'est comme ça.

Je suis contente que tu aies été touchée par sa vie.

Zoreilles a dit…

@ Le factotum : Oh je ne crois pas qu'on se souvienne de moi, et si c'est le cas, j'aurai échoué dans ma « mission ». Je voudrais qu'on se souvienne d'eux, pas de moi, et d'ailleurs, je suis complètement effacée dans tout ce que je soumettrai d'histoire et d'archives au Musée de la mer.

C'est comme lorsque j'avais entrepris de faire la bio de ma grand-mère en 1993, je savais que c'était un travail fou, mais c'était très fort comme motivation, une sorte d'appel. Et j'ai été à l'écoute de ça.

J'ai eu le temps de tout faire, les rencontres, les enregistrements, la retranscription, la chronologie, l'élagage, la mise en page, l'impression et la diffusion dans sa famille et ses amis, pour qu'on se rende compte de qui elle était. On a eu le temps tout le monde de lire sa bio et d'y réagir, en personne, par téléphone et par écrit, parfois. Elle a vécu de beaux moments à la suite de ça, des conversations touchantes avec ses enfants et petits-enfants qui la relançaient là-dessus et qui la remerciaient pour tout.

Et puis, elle est décédée, à l'automne 1993 et ça s'est fait rapidement. On m'a demandé souvent si j'avais été dans le secret, si je savais qu'elle était malade quand j'ai entrepris ce travail. Non, pas du tout. Personne ne le savait, surtout pas elle. On croyait tous qu'elle vivrait aussi longtemps que sa mère.

Définitivement, mon esprit ne savait pas. Mais mon coeur, lui, sait souvent des choses que mon esprit ignore! On appelle ça de l'intuition!

Zoreilles a dit…

@ P.-É. Larivière : Dans les deux cas, vos bons voeux vont se réaliser!

D'abord, parce que j'achève mon travail historique et ensuite, parce que c'est sûr qu'aux Iles, on fait toujours un beau voyage. Et je serai si bien entourée...

;o)

Jackss a dit…

Quelle belle histoire fascinante, Zoreilles!

Je ne suis pas simplement touché, mais tout simplement fasciné par tout de que tu racontes. Tu as de quoi être fière, Zoreilles.

Tu as le goût de parler d'eux et non de toi, mais je crois que l'honneur de la famille a toutes les raisons du monde de rejaillir sur toi. Je trouve d'ailleurs que tu ressembles à ta grand-mère Jomphe dont le nom est très célèbre ici à Havre-Saint-Pierre. Le nom est celui du grand poète Rolland Jomphe qui fait tant la fierté des cayens. Il faudrait bien que j'écrive un jour un billet sur le sujet.

C'est un heureux hasard que tu sois maintenant en mesure d'apporter ta contribution à la fabuleuse histoire de ta famille. Ce que tu racontes est loin d'être banal. Le simple fait de te connaître me permet déjà d'éprouver de la fieté.

Je te remercie aussi de ta contribution pour mon blogue. Les statistiques que j'ai consultées me permettent de voir que les pages les plus lues on eu deux sources d'attraction: mes photos (Fermont et Natashquan) et ton blogue.

Zoreilles a dit…

@ Jacks : C'est justement un peu à cause d'elle, Luce Jomphe, notre arrière grand-mère, qu'on est apparentés à Roland Jomphe. Mais pas seulement à cause d'elle, nous sommes parents autrement également, je ne pourrais pas t'expliquer la filiation exacte mais Roland Jomphe était le cousin propre de ma mère. D'ailleurs, mes parents sont allés le visiter, lui et son frère, à leur dernier passage sur la Côte-Nord. Ils étaient, lui et son frère, profondément amoureux et fiers de leur terre d'accueil, comme de leurs origines madeliniennes, toujours proches.

Et si on entend beaucoup ce patronyme, très présent à Havre Saint-Pierre, Blanc Sablon, Natashquan et ailleurs, comme le sont les Vigneault, Cyr, Leblanc, Thériault, Turbide, Poirier, Chevarie, Richard, et d'autres, c'est parce que ces gens faisaient partie du premier contingent, vers la fin du XIXe siècle, et qu'ils ont fondé des villages sur la Côte-Nord.

L'histoire des grands départs et mouvements de population aux Iles, elle s'est répétée au fil des ans. Les insulaires faisaient vite face à la surpopulation quand ils vivaient des ressources premières comme la pêche, la chasse aux loups marins, etc. Aujourd'hui, on ne voit plus ça, les enfants partent étudier au loin et ne reviennent plus, sauf comme touristes, l'été.

Je ne peux pas inclure l'histoire de Luce Jomphe dans mon « butin » pour le Musée de la mer. Elle ne fait pas partie des Madelinots en Abitibi, elle est toujours restée aux Iles mais n'empêche que nous sommes plusieurs à être fiers d'elle. C'est un peu la raison qui fait que j'ai parlé d'elle ici, il me semblait que j'avais un devoir de mémoire...

Zoreilles a dit…

@ Jacks... encore! : J'oubliais... Ne me remercie pas pour ma « contribution » à ton blogue, si les gens retournent te lire, c'est qu'ils y trouvent ce qui les enchante, tu es le seul responsable quand vient le temps de « fidéliser le client »!!!

Je me demande comment tu fais pour comprendre et interpréter ces statistiques de ton lectorat : combien sont-ils, d'où viennent-ils, etc. Je sais qu'il y a une manière de le faire mais j'avoue que je n'y vais jamais, j'ai comme peur de ça, c'est bizarre, hein?

Par contre, par expérience et parce que je l'ai déjà lu quelque part, les commentaires sont à peu près 1 pour 20. Pour une personne qui commente, tu en auras à peu près 20 qui t'auront lu mais tu ne le sauras jamais.

Moi, tant que j'aurai un commentaire ou deux, je continuerai à bloguer. Dans l'inconscience!

Le blogue, comme plateforme, ça me ressemble plus que n'importe quel réseau, on a la possibilité d'échanger et le temps de finir nos phrases! Et comme les miennes sont souvent longues, t'sais?

Jackss a dit…

Zoreilles,

Nous avons été complices depuis le début et c'est fou comment tout ce qui tourne autour des coïncidences, de la sychronicité et que sais-je encore, tout ça contribue à la rencontre de chemins que rien ne prédestinait à se croiser.

Ici, Rolland Jomphe, c'est presque un dieu. Il me fascine. Il est omniprésent sur les Iles Mingan. Impossible d'y faire une visite sans qu'on fasse allusion aux noms qu'il a donné à tel ou tel monolithe. Et ce n'est pas rien. C'est la plus grande concentration de monolithe au monde.

Ta simplicité n'a d'égal que la grandeur de la noble famille qui est la tienne et dont j'ai toujours de plaisir à entendre parler.

Et oui, je réserverai au moins un billet à Rolland Jomphe qu'on décrit ocmme le Gilles Vigneault des Cayens. Et les deux ont les mêmes souches acadiennes issues des Iles-de-la-Madeleine.

Et si tes ancêtres se distinguent par leur talent et leur noblesse, nul doute que tu auras contribué à ce que tes descendants le soient autant.

C'est toujours stimulant de te lire, Zoreilles.

Pour ce qui est des statistiques, j'aimerais bien pouvoir t'aider un jour. On pourrait même se téléphoner.

Tu as raison: le nombre de commentaires n'est pas du tout représentatif de nombre de vistes. J'ai déjà eu au delà de 2000 visites en une seule journée et presque pas de commentaires.

On peut savoir le nombre de visieurs en ligne au moment où on va sur notre blogue, le nombre par jour, par mois, depuis l'ouverture du blogue. Le tout est ventilé par pays, par ville. On peut savoir quel clic a permis l'accès au blogue, le type d'ordinateur de la personne (iPad, iPod, ordi) etc. etc.

Quand on fait une recherche sur Google, on peut choisir l'option images. Et si une image provient d'un de mes billets, en cliquant sur l'image on a accès à ce billet et j'ai l'information. Si quelqu'un arrive d'un de tes billets, j'ai la référence de ce billet.

Parfois, c'est intéressant. Il y a sur l'Ile de la Réunion une jeune dame qui a déjà travillé à la clingique d'Orthophonie de ma fille Véro. Elle est dans un chateau du bord de mer à l'Ile de la Réunion, avec serviteurs, jardiniers et tout. Régulièrement, je vois qu'elle est passée sur mon blogue même si elle ne laisse jamais de message.

On n'arrête pas le progrès.

Jerry OX a dit…

Bonsoir Z'oreiles ! Un récit vibrant , touchant et historiquement très attractif et instructif ! L'histoire de ces deux contingents de Madelinots en Abitibi en 1941 et 1942 et ce que ces évènements ont eu comme impact sur ta vie et celle des tiens m'a touché et appris . la conclusion est pleine de tendresse et d'espoir. Belle soirée à toi !

Zoreilles a dit…

@ Jacks : Oh non, ma famille n'est pas noble au sens où on l'entend d'habitude, je dirais même loin de là, ils étaient des gens très ordinaires, pas riches mais fiers, vaillants et débrouillards, très représentatifs de leur milieu et de leur époque. C'est pourquoi il faut des témoins pour dire un peu qui ils étaient du temps qu'on s'en souvient encore.

J'ai bien hâte de te lire au sujet de Roland Jomphe. J'en parlais justement avec Maman tout à l'heure, elle garde de lui et de son frère un souvenir attendri, ils avaient parlé longuement des Iles de la Madeleine, de leur famille, de la Minganie et de tout ce qui fait la beauté du monde.

Ça m'a donné envie de relire des bouts de son livre, à Roland Jomphe, « De l'eau salée dans les veines » que j'ai tant aimé. Écoute ce que dit de lui Julien Cormier, qui a fait plusieurs entrevues avec le célèbre poète. Julien Cormier est né en 1941 au Havre-Saint-Pierre : « Roland Jomphe aura soulevé le plus d'enthousiasme et de sympathie. À cause de son authenticité, de sa simplicité, de sa poésie... Les centaines de milliers de téléspectateurs conquis par Roland Jomphe auront senti en lui un homme vrai... Pour lui tout est image, symbole, rapprochement, lien, prétexte à rimes, vision de beauté, comme l'eau cristalline de ma source... Chantre de la magnificence de nos paysages, de notre patrimoine, de nos valeurs les plus profondes, Roland Jomphe mérite d'être étudié. Il est un de ceux qui font la grandeur d'un peuple. »

Est-ce que cette citation au début du livre te donne envie de parler de lui? Ça amène de l'eau à ton moulin? Prends ton temps, un jour, tu nous écriras ce billet, quand t'auras fini de nous conter ton expédition sur le Nordik Express. Il y a des textes qui méritent de « mariner » longtemps!

Parlons de mes descendants maintenant! J'avais un message sur mon répondeur tout à l'heure, Isabelle et Dominic sont à Montréal présentement, ils avaient été invités à la conférence de presse du dévoilement des nominations aux Prix Gémeau, dans la catégorie « webséries ». Je te donne la primeur : « Le Stage de Kassandra » fait partie des 4 ou 5 nominations sur les 96 webséries soumises au jury. Si t'avais entendu sa voix... L'émotion et l'enthousiasme! J'aurais aimé être là pour répondre au téléphone en personne. J'ai sauvegardé son message!!!

À la fin, elle me dit : « J'ai jusqu'à cet automne pour me trouver une belle robe, on veut revenir au gala, même si on est sûrs de ne pas gagner, on est déjà contents d'être en nomination. Bon, excuse-moi, je retourne au chic Hyatt boire une gorgée de champagne!!! »

On commence à être loin de Luce Jomphe là mais je me sens privilégiée d'être le lien entre tout ce beau monde là!!!

Quant aux stats, je pense que j'aime mieux rester dans l'inconscience, j'aurais peur de me laisser influencer. Quand j'écris ici, je me sens totalement libre, ça me change de ma job et j'aime ça de même. Ah si un jour je me sens solide, peut-être que j'irai cliquer sur cet onglet qui analyse beaucoup de choses, d'après ce que tu m'expliques.

Zoreilles a dit…

@ Jerry Ox : Tu parles si je suis contente que ça te touche de si belle façon. C'est curieux quand même, parce que d'autres, autrement plus proches de cette famille et de nos racines n'en ont jamais rien eu à cirer, de ces histoires-là!

Moi, je tiens à les consigner quelque part mais ce n'est pas parce qu'on m'a mis de la pression, personne ne m'en parle jamais. Je me disais seulement que si ça avait de l'intérêt pour moi, ça pouvait en avoir aussi pour d'autres, qu'ils soient parents ou non, qu'ils soient plus près ou plus loin.

Ton commentaire confirme ce bon conseil que m'a donné un jour Richard Desjardins, dans une petite lettre que je conserve précieusement : « Il te faut maintenant isoler des histoires précises avec des images qui se heurtent. Rester local. C'est en partant du particulier que tu rejoins l'universel. »

Merci beaucoup de ta visite. Belle soirée à toi aussi.

Le factotum a dit…

Bravo Isabelle et Dominic!

Fitzsou, l'ange-aérien a dit…

Comme tu racontes bien Zoreilles... je me demande parfois ce que tu attends... Bon mardi! xoxoxo

Zoreilles a dit…

@ Le factotum : Je trouve ça super, on dirait que toute la région est derrière eux. T'as vu ça?

http://abitibi.monjeq.com/doc/transcontinental-quotidiens-abitibi/wabregu20120601/2012061101/?newsletterid=266&date=2012-06-12-04#28

Merci pour ton clin d'oeil ;o)

Zoreilles a dit…

@ Fitzsou : Merci. Ce que j'attends? Mais j'attends pas justement, je plonge, je passe à l'action! Je raconte... Écoutez-moi, écoutez-moi pas, lisez-moi, lisez-moi pas, moi je raconte!

Bon mardi à toi aussi ♥

crocomickey a dit…

Grrrr ! Je repars des Îles le 23 juin. Va donc me falloir attendrfe à l'an prochain pour visionner ton ajout au Musée de la Mer qui a subi une cure de rajeunissement cette année et que j'ai bien hâte d'aller voir !!!

Zoreilles a dit…

@ Croco : J'ai peut-être quelque chose à te proposer... Tu pars le 14, dans deux dodos? Et moi, je suis en train de mettre la dernière touche à mon document de présentation qui contient une vingtaine de pages, mais ça se lit vite, c'est surtout beaucoup de photos, avec de courtes explications qui racontent l'histoire des Madelinots en Abitibi, comme tu le sais.

Ce document est un fichier Word, c'est un peu comme la présentation visuelle et dans l'ordre chronologique de tous les documents, photos, livres, albums, CD, extraits audio, etc. qui feront partie de mon « butin » déposé au Musée de la mer. Comme de raison, t'entendrais pas les extraits audio ni les chansons des CD ni les contenus complets mais ça te donnerait une bonne idée. Et puis, t'aurais le scoop, avant même le Musée de la mer, mon chanceux!

Si ça t'intéresse, tu me fais signe, d'abord t'as mon adresse courriel et je pourrais t'envoyer ça dès ce soir, je pense avoir terminé en fin d'après-midi. Ça t'aiderait peut-être à patienter d'ici ton départ? ;o)

On se verra pas aux Iles c't'année, mais tu ne perdras pas tout, et c'est en souvenir de tes galettes de morue que t'avais partagé avec moi, au Château Madelinot, fin juin 2008.

Jackss a dit…

Zoreilles,

la noblesse, la vraie, c'est dans la tête et le coeur qu'on la trouve. C'est aussi dans ses racines et ses réalisations. En ce sens, toute ta famille en est imprégnée. Et Isabelle en est la preuve vivante. Ses racines ne sont que des moyens pour être un bon témoin de son époque. À preuve: le stage de Kassandra où tu joues à merveille.

J'adore cette série. C'est vrai. Je crois que c'est la seule production que je suis retourné visionner plusieurs fois. Une vraie détente. Un petit bijou où la naïveté fait décrocher plusieurs sourires.

Je crois qu'elle mérite le premier prix, avec Dominique, et qu'ils l'auront.

Anonyme a dit…

Zoreilles,

j'aime beaucoup la première photo, montrant tes arrières grands-parents souriants, si visiblement heureux de vivre. Ils ont engendrés une très nombreuse descendance (pour être franche je m'y perds), et grâce à tes recherches leur mémoire ne sera pas perdue.

Tu connais tes racines, et je vous souhaite à tous, toi et ton CrocoGilles Dundee, ton frère Jocelyn et sa meilleure moitié Guylaine un merveilleux voyage.

Ton billet est tellement riche (comme toujours) que l'on pourrait commenter sans fin sur chaque paragraphe, et à la suite des commentaires de chacun. Ce serait une chaîne sans fin. C'est sans doute pour ça qu'on aime toujours revenir ici...

J'ai été particulièrement touchée par le fait que ton arrière grand-mère Luce ait décidé de mourir paisiblement, au moment choisi par elle. Elle savait que sa très nombreuse descendance se portait bien, et dans son coeur elle voulait retrouver ceux qu'elle aimait et l'avaient précédée dans la mort. Enfin c'est ainsi que je vois les choses...cent-trois ans de vie étant un bien long voyage, elle avait bien mérité de se reposer.

Lise.

canneberge14 a dit…

Bonsoir Zoreilles!

J'ai lu et relu avec intérêt et émotion ton billet et les commentaires qui s'y rattachent. J'aimerais connaître les lieux et les mouvances de mes ancêtres afin de mieux comprendre qui je suis et même où je vais en quelque sorte.
Je venais t'écrire ce que ce billet m'inspirait...mais Lise dont je reconnais toujours la grande sensibilité, a écrit...j'en étais même un peu soufflée...exactement ce à quoi je pensais.
Alors je t'embrasse et te souhaite de retrouver au pays de tes ancêtres des valeurs sûres avec des yeux neufs, des yeux qui s'ouvrent , avec le temps, toujours de plus en plus grands.

Zoreilles a dit…

@ Jacks : Tu m'ouvres les yeux, je n'avais jamais vu Isabelle comme un témoin de son époque mais c'est vrai, maintenant que t'en parles, je fais le lien, elle s'exprime, créée, agit, chante, joue, écrit, se mobilise, dénonce, voit le monde et travaille comme quelqu'un de son époque, une jeune femme dans la vingtaine, amoureuse et maman, avec sa bonne volonté, ses espoirs, ses valeurs, ses choix, ses projets, ses convictions. Comment a-t-elle pu créer ce personnage de Kassandra, c'est tellement loin d'elle!

Toutes ses chansons sont des univers particuliers et elles viennent me chercher autant que si j'avais son âge. Et toi, tu te reconnais parfois dans celles de ton fils Jipé, et pourtant toute une génération vous sépare. Il s'agit probablement de ce qu'on leur a légué sans le vouloir, sans le savoir. Nous-mêmes et ceux qui nous ont précédés, comme de raison. Nos enfants font fructifier notre héritage!

Alors on sème... et on s'aime... et nos enfants récolteront sûrement quelque chose ♥

Zoreilles a dit…

@ Lise : Je n'avais pas pensé à ça, tu as raison, on doit s'y perdre... J'ai tant aimé tout ce que j'ai trouvé au fil des années dans cette passion que j'avais pour la généalogie et l'histoire que j'en viens à penser que si c'est clair pour moi, ça le sera pour tout le monde!

Quand je vais aux Iles maintenant, et même ici, je n'ai plus aucun contact avec cette lignée, celle de Luce Jomphe, autrement dit la famille de ma grand-mère maternelle. Comme elle ne fait pas partie des Madelinots en Abitibi, je ne peux pas l'inclure dans le travail que je fais présentement et qui sera déposé au Musée de la mer. Je trouvais dommage que ça se perde, que ça meure dans l'oubli, c'est pourquoi j'ai écrit ça ici...

Luce Jomphe a encore deux enfants vivants, Thérèse, 96 ans, qui vit à Québec, et qui semble marcher sur les traces de sa maman pour le « génie » et la longévité, ainsi que sa petite soeur Gertrude, religieuse, 86 ans, qui vit à Montréal et fait encore beaucoup de bénévolat auprès des familles.

Ça me touche aussi de savoir qu'elle a vécu tout le temps qu'elle a voulu, qu'elle a appelé la mort de manière aussi sereine après une vie si bien remplie. À aimer.

Zoreilles a dit…

@ Canneberge : Oui, je connais pas mal mes ancêtres et ça n'a pas été difficile parce que les familles de mon père et de ma mère se sont suivies depuis la Déportation des Acadiens, en 1755. Je n'ai pas 4 histoires de familles, je n'en ai qu'une seule au fond, c'est la même. Et j'y ai découvert des trésors, si tu savais...

Après la Déportation, ils ont erré du côté de la Louisianne et en Nouvelle-Angleterre, cherchant toujours à regagner leur Acadie, pour s'en revenir comme ils pouvaient, toujours en contingents (comme on peut le lire dans le roman Pélagie-la-Charrette, d'Antonine Maillet) et aller s'établir en sol français en Amérique du Nord, aux Iles Saint-Pierre et Miquelon. Mais l'histoire de cette terre française en Amérique n'est pas simple non plus et sentant la soupe chaude, ils sont partis de là en 1792, un groupe de 250 personnes, sous la direction de leur aumônier, Jean-Baptiste Allain, pour s'en aller aux Iles de la Madeleine. Attends, mon petit fruit préféré, tu permets que je te raconte ce bout-là? Je te cite un passage du livre « Les Iles de la Madeleine et les Madelinots » de Paul Hubert :

(Du temps où ils s'étaient réfugiés aux Iles Saint-Pierre et Miquelon et que la France avait cédé à l'Angleterre toutes ses possessions en Amérique du Nord) « La proclamation du 22 septembre 1792 connue, ils refusèrent de prêter serment à la République persécutrice et 250 d'entre eux, sous la direction de leur aumônier, Jean-Baptiste Allain, s'embarquèrent la nuit dans leurs chaloupes et firent voiles pour les Îles de la Madeleine. Ils avaient eu bon flair, car le 14 mai 1793, une flotte anglaise, commandée par le vice-amiral King et le brigadier O'Gilvie, jetait l'ancre en face de Saint-Pierre ».

C'est donc depuis 1792 que tous mes ancêtres sont aux Iles. Et ils en ont vécu des choses pas faciles, aux Iles, mais cette histoire est connue, fascinante et très bien documentée.

*****

Le seul bout d'histoire que je suis en train de documenter, c'est celle des Madelinots en Abitibi, les familles de mes parents depuis le début des années quarante. Dès que j'aurai déposé ça au Musée de la mer, je pourrai passer à autre chose, regarder en avant. En me souvenant toujours d'où je viens, par exemple!

J'abuse, hein? Je suis trop là-dedans en ce moment mais vous, mes amis, vous me pardonnez toujours tout!

canneberge14 a dit…

Bonjour Zoreilles!

Tu es passionnée par cette aventure et ça se sent! Tu n'abuses pas car tes propos sont très intéressants pour tout québécois qui vibre à l'histoire de ses "fondateurs", la grande et la petite histoire au quotidien.
"Ils avaient eu bon flair, car le 14 mai 1793, une flotte anglaise, commandée par le vice-amiral King et le brigadier O'Gilvie, jetait l'ancre en face de Saint-Pierre ».
Ils avaient de grandes convictions ces gens-là...et agissaient en conséquence.
Merci pour ton histoire!

:-) xx

Guy Vandal a dit…

Dis-donc toi, tu pourrais redevenir écrivain public... mais charger le double.

Tu écris tellement bien que ce ne serait pas cher payé!

Bravo pour cet autre billet et aussi pour le travail que tu déposeras au Musée de la mer. Je suis convaincu que c'est bien fait.

Jackss a dit…

Tu te surpasses de jour en jour Zoreilles,

Tout ce que tu racontes du passé,du présent et du futur est tellement fascinant. Et je trouve que tu es un trait d'union qui prend son sens de façon tellement significative et éblouissante.

Et dire que tu conduisais un truck la première fois qu'on t'a rencontrée.

Zoreilles a dit…

@ Canneberge : Ah que t'es fine, tu comprends tout, tu me pardonnes tout, même que tu m'encourages dans mes débordements!

Oui, je suis fière de mes ancêtres Acadiens qui sont devenus Québécois tout en demeurant Acadiens, en 1792, quand ils sont arrivés aux Iles de la Madeleine. Ils étaient pacifiques mais déterminés à ne pas se laisser faire, ni prêter serment d'allégeance à l'Angleterre, parce que fondamentalement épris de liberté et d'indépendance (je me reconnais là-dedans) et ouverts aux autres cultures tout en protégeant la leur.

Aux Iles, c'est comme en Abitibi, et d'autres régions du Québec, je te dis que le référendum passait haut la main. Même au Nouveau-Brunswick et en Ontario, nos familles n'ont jamais été assimilées.

Comme on le chante dans une chanson écrite par nos cousins, des Madelinots en Abitibi aussi, « Nos racines sont profondes/L'arbre est très vigoureux/Contre l'orage qui gronde/L'arbre fleurit tant qu'il peut/Pour semer par le monde/La richesse de ses fruits/Même si la route est longue/Nous partons entre amis ». Cette chanson s'intitule d'ailleurs comme le titre de mon billet, « Au gré des marées ». Veux-tu que je te la chante? ;o)

Zoreilles a dit…

@ Guy : Es-tu sérieux, toi là? Dis-moi pas ça, je charge déjà le triple du tarif horaire que je chargeais quand j'étais écrivain public et ça prend touttttt pour arriver!

Non mais c'est vrai, le monde est prêt à payer 75 $ pour la location d'un faux gâteau en plastique 4 étages qui se mange pas pour une soirée, histoire d'épater la galerie lors d'un 50e anniversaire de mariage mais ils n'investiront pas 5 cennes pour un hommage personnalisé aux jubilaires. Des mots, ça se vend pas, ça se donne et ça se partage. Gratisssssss. J'ai payé assez cher pour apprendre et intégrer ça. Maintenant, j'écris pour mon plaisir, comme ça, je suis toujours gagnante!

En tout cas, pour le travail que je déposerai au Musée de la mer, une chose est sûre, j'ai mis mon coeur dedans. C'est... authentique. Juste ça. Ni plus ni moins.

Moi, j'aime raconter des histoires mais juste des histoires vraies, je suis pas capable de rien inventer. Et toi, t'aimes te faire raconter des histoires. On fait une bonne équipe.

Et merci pour la confiance. Et la fidélité. Et l'amitié.

Zoreilles a dit…

@ Jacks : C'est parce que toi aussi tu t'intéresses à l'histoire, à l'aspect humain, aux événements qui viennent donner du sens à nos vies, aux souvenirs qui marquent, aux gens qui inspirent, à la beauté du monde. Parce que le monde, il est magnifique, malgré tout ce qu'on nous montre à la télé, ce qu'on nous raconte à la radio, ce qu'on écrit dans nos journaux et ce qu'on peut trouver sur le web. La vraie vie est ailleurs, avec les gens ordinaires. Ça paraît que t'es convaincu de ça toi aussi.

J'avais oublié la passe du truck, un gros truck bleu, hein? Crocodile Dundee a toujours eu des trucks mais maintenant, je me suis raffinée, j'ai ma petite poupoute bien à moi! Elle est bleue!

Guy Vandal a dit…

Ben c'est pas compliqué, charge le double du triple. Si t'arrives pas à te payer le baloné avec ça, change de comptable!

Zoreilles a dit…

@ Guy : Veux-tu être mon agent? Je te donnerais 15 % du double du triple de mon tarif horaire! Pis je vais te conter toutes les histoires que tu veux pour que tu t'occupes du comptable ♥

Guy Vandal a dit…

Ben sûr que je veux être ton agent. Oublie le 15%. Je vais te donner ce que tu penses que tu vaux... pis je vais garder le reste.:o)))

Zoreilles a dit…

@ Guy : Ça fait pas 5 minutes que t'es mon agent pis tu veux déjà m'enfirouaper?

C'est plein de requins dans ce monde-là!

;o)

Zoreilles a dit…

Pis les artisssss, c'est toutttt des écorchés vifs!

linda a dit…

Bonsoir Zoreilles

Ça fait un petit bout de temps que je n'ai pas participé à ton blog,dernièrement,j'ai regardé une émission qui parle d'un coin de pays que tu sembles apprécié tout particulièrement...Les Îles-De-La-Madeleine...

http://video.tv5.ca/ma-caravane-au-canada/havre-aux-maisons

Zoreilles a dit…

@ Linda : Merci merci merci mille fois, j'ai passé les 52 minutes de ce reportage dans la joie la plus totale, d'abord à reconnaître des gens, des lieux, des attitudes, des accents, des histoires, de l'humour typique des Madelinots mais j'ai aussi fait des découvertes que j'aimerais maintenant approfondir davantage.

Je vais recommander ce lien à d'autres personnes, entre autre à mon frère Jocelyn et sa conjointe Guylaine qu'on va retrouver aux Iles, le 24 juin prochain.

Léonce Arseneau, le barbocheux, est typique de « mes » Madelinots, n'est-il pas adorable? Et Jean-Luc Turbide, le designer, je le connaissais seulement de réputation, là j'ai pu mettre un visage dessus. Bertrand Deraspe, j'écoute toujours sa musique et je savais qu'il était aussi pêcheur de homard, mais j'ignorais qu'il était en train de transmettre ça à son fils, Justin. La radio des Iles (CFIM-FM) et son importance dans son milieu...

Et Fanny à Jean-Guy à Clopha, (Clopha est un prénom qui nous touche en plein coeur, les Madelinots en Abitibi, parce que c'est sur la goélette à Clopha que nos grands-parents et nos parents ont un jour quitté leurs chères Îles) elle est chef d'expédition en kayak, elle raconte de merveilleuse façon la côte, la gabarre à l'Étang-du-Nord, les paysages, et les artistes, Sophie Bourgeois et François Turbide, on peut les visiter à La Méduse, ceux du cirque que je veux aller voir cette année, en tout cas, Linda, je sais pas comment te remercier pour ce précieux lien vers les Iles!

linda a dit…

Bonsoir Zoreilles

Je suis bien contente de voir que tu as apprécié cette émission,mon conjoint a vécu le plus beau voyage de sa vie à aux Îles-de-la-Madeleine,et j'avais une tante qui venait de cet endroit superbe,et elle avait un petit accent que je trouvais bien agréable.

Quel beau coin de pays,et les gens qui habitent aux Iles sont si chaleureux.

Zoreilles a dit…

@ Linda : J'ai tellement apprécié cette émission que j'ai relayé ton lien à mes amis Facebook et j'en ai beaucoup parlé aussi autour de moi.

Je comprends ton conjoint, je dis la même chose moi aussi. Ça te dirait pas d'y aller, tu aurais un guide touristique hors pair à tes côtés? Ce que j'aimerais un jour, moi, c'est d'y aller sur le CTMA, une croisière sur le St-Laurent aller-retour avec un séjour aux Iles d'une semaine entre les deux...

On peut prendre le bateau à partir de Montréal ou de Québec.

J'arrête ici, on dirait que je vends des voyages et que je suis payée à commission!

Caboche a dit…

Il y a tant de noms de « personnes célèbres » citées dans les livres d’histoire pour des faits qui ne sont pas toujours glorieux.
Grâce à toi, tu permets à Luce Jomphe de perpétuer sa mémoire.
Quelle belle histoire.

Ma question est peut-être naïve, mais je suis curieuse de savoir pourquoi des Madelinots ont choisi d'émigrer si loin au Nord.

Zoreilles a dit…

@ Caboche : Ta question est loin d'être naïve, elle témoigne au contraire d'un grand intérêt pour ces Madelinots et je suis ravie d'y répondre!

Comme de raison, il y a sûrement plusieurs réponses selon les familles et les époques, parce que plusieurs contingents sont partis des Iles au fil des années, par exemple sur la Côte-Nord au XIXe siècle (ils allaient déjà pêcher là avant d'y fonder certains villages) ensuite à Baie Sainte-Anne au Nouveau-Brunswick, (même chose) dans la vallée de la Matapédia, au Saguenay et finalement, en Abitibi, en 1941-1942, là ils n'avaient pas le choix de la destination, ça dépendait des « plans » du gouvernement. J'y reviendrai... Mais il y a un dénominateur commun à tous ces départs en groupes : la nécessité.

Ces insulaires ayant toujours vécu de la pêche, de la chasse aux loups marins, et les familles étant si nombreuses à l'époque, on faisait vite face à une surpopulation dans l'archipel madelinot. Pas suffisamment de ressources pour faire vivre tout le monde dans un avenir aussi incertain. Il fallait partir, aller s'établir ailleurs, ouvrir des régions, et comme on est Acadiens, on a gardé l'habitude d'affronter ensemble ces déplacements, ces « déportations » et ces déracinements. Ce sont les plus aventuriers peut-être (certains ont dit les plus désespérés et/ou les plus courageux) qui choisissaient de s'embarquer dans ces pas pires épopées.

Dans les années 30 et 40 au Québec, il y a eu le plan Vautrin, le plan Gouin, le plan Gorden, plus connu sous le nom du « plan de mille piasses » grâce auquel on a envoyé du monde « coloniser » l'Abitibi. On leur promettait des maisons, des terres, une vie nouvelle en pays neuf... et 1000 $ (sur 3-4 ans). Permets-moi ici de te préciser que c'est pas d'aujourd'hui que les programmes gouvernementaux ne donnent pas du tout ce qu'on avait promis, compris ni espéré dans la population...

Dans la biographie de ma grand-mère, que j'ai faite en 1993, je lui ai posé cette question. Et voici sa réponse, claire, franche, assumée, qui ne laisse aucun doute. Et ma grand-mère est très représentative de tous ceux et celles qui faisaient partie des deux contingents partis des Iles en Abitibi, dans ces années-là :

« Nous autres, on aurait pu rester aux Iles toute notre vie, ton grand-père ne manquait jamais d'ouvrage, avec la pêche en saison et pendant l'hiver, il fabriquait des cages à homard, il travaillait au magasin général des Delaney à Pointe-aux-Loups aussi et puis, on avait des beaux jardins...

... Mais on voyait les autres partir, un à la fois, soit aux études ou pour aller travailler au loin... Ils ne revenaient pas... Les familles se dispersaient...

Ton grand-père et moi, on s'est dit entre nous deux... Les enfants partiront pas tout seuls, on va s'en aller tous ensemble, la famille va rester ensemble... »

Et c'est comme ça que mon grand-père et elle ont tout laissé derrière eux aux Iles pour venir s'établir en Abitibi. Ils étaient 104 en 1941 et 102 en 1942.

Le reste de cette histoire est tellement belle que si je me retenais pas, je te la raconterais au complet!

Mais je pense avoir répondu à ta question et je te remercie de l'avoir posée, tu m'as fait grand plaisir.

Ma grand-mère maternelle est la fille aînée de Luce Jomphe et Léoni Poirier. Elle a laissé derrière elle, entre autres, ses parents, ses frères et soeurs, sa petite école où elle aimait tant enseigner et... ses chères Îles de la Madeleine.

Mes grands-parents paternels aussi. Même histoire...

Les bâtisseurs de ce pays vivent encore en mon âme de Témiscabitibienne... La petite phrase qui est en haut de mon blogue depuis le début, c'est un peu comme mon sentiment d'appartenance, mon identité!

Zoreilles a dit…

Caboche : Mais j'y pense... Tu écris : « mais je suis curieuse de savoir pourquoi des Madelinots ont choisi d'émigrer si loin au Nord.»

Loin au Nord? Qui ça? Nous? Loin? Loin de qui, de quoi?

Hihihi, je m'excuse, je pouvais pas m'en empêcher!

Caboche a dit…

Merci pour ce bout d'histoire des Îles et de la colonisation du Québec.
Ta façon de le raconter avec tant de passion et d'amour ne peut faire autrement que susciter l'intérêt.

Curieusement, lorsque j'ai écrit "si loin", j'ai pensé à l'interprétation qu'on pouvait en faire, i.e. loin de chez moi.
Mais en fait, ce qui m'intriguait, c'était plutôt la distance en les Îles de la Madeleine et l'Abitibi.

Ça fait beaucoup de kilomètres en bateau et en train, j'imagine.
Je me rends compte que ce n'est pas l'exploitation des mines à ce moment-là qui attirait les gens dans les régions.
Je te souhaite de belles vacances au pays de tes ancêtres.
Que du bon temps pour la semaine à venir.

Anonyme a dit…

Je suis allé au Musée de la Mer hier. Ils t'attendent ...

Crocomickey

:-)

Zoreilles a dit…

@ Caboche : J'ai la susceptibilité qui se chatouille facilement parce que l'affaire « d'être loin » est l'un des préjugés les plus tenaces qui soit et contre lequel je me bats quotidiennement. Mais je comprends très bien ce que tu veux dire. Les Iles de la Madeleine, c'est l'extrême est du Québec, alors que l'Abitibi, c'est l'extrême ouest, on est à 15 minutes des lignes ontariennes à Rouyn-Noranda!

Le voyage à l'époque prenait trois jours : En bateau du port de Cap-aux-Meules jusqu'à Pictou, Nouvelle-Écosse. Le lendemain en train, de Pictou à Halifax et de Halifax à Québec, j'ai d'ailleurs une photo historique où on les voit, ces Madelinots en transit, mon père a 13 ans... c'est posé à la gare de Québec. Tout le monde a l'air hagard, en bel habit, on dirait des immigrants... Le troisième jour, toujours en train, de Québec jusqu'à La Sarre, en Abitibi-Ouest, ensuite en autobus jusqu'à Clerval (quelques kilomètres à peine) et le chaland pour traverser à l'Île Nepawa, le pont de l'Île n'a été construit qu'en 1946. Toute une épopée! Ils n'avaient pas de maison en arrivant, contrairement à ce qui leur avait été promis. Ils ont dormi dans des tentes de prospecteurs ou ont été accueillis chez des gens arrivés avant eux pour les premiers jours. Très rapidement ils se sont construit des maisons en bois rond puisque le bois était en abondance.

Les mines existaient dans ce temps-là aussi mais il n'y en a toujours pas beaucoup dans ce secteur, en Abitibi-Ouest. Les mines sont plutôt à Rouyn-Noranda, Val-d'Or, Malartic, Joutel, Matagami, etc. On n'a pas réussi du tout à faire des agriculteurs avec ces pêcheurs madelinots. La plupart ont gagné leur vie dans la forêt et dans les mines, c'était prévisible.

Merci pour tes voeux de bonnes vacances, ils risquent bien de se réaliser. J'ai littéralement usé ma brochure touristique des Îles 2012, j'ai dû la réparer ce matin avec du scotch tape, elle tombe en lambeaux à force que je la traîne partout et c'est plein d'autocollants dedans, avec du surligné en jaune et en rose!!!

Zoreilles a dit…

@ Crocomickey : Hein? C'est tu vrai? Tu leur en as parlé? J'ai le coeur qui me débat!

;o)

Hier, j'ai mis la dernière touche à mon butin, tout est là, et je leur laisserai aussi une clé USB qui fait un survol de tous les documents qui y sont inclus.

Quand mon frère Joce m'avait dit qu'on irait ensemble, ça m'avait... je peux pas te dire ce que ça m'avait fait... mais tu comprends, j'en suis sûre, tu as deux soeurs, dont une aux Iles!

J'espère que tu fais bon voyage, je pense souvent à vous autres ces jours-ci...

Jerry OX a dit…

Bonsoir Z'oreiles ! Un bien joli mot que t'a donné Richard Desjardins . Oui , l'émotion est là et il est vrai qu'en partant du personnel on peut atteindre l'universel . Comme dans les chansons (Celles de Richard Desjardins bien entendu )et ...celles que j'écris aussi , enfin j'éspère ...

belle soirée à toi !

Étoile a dit…

Je suis très heureuse d'apprendre que la websérie le stage de Kassandra sera en nomination pour les prix Gémeau. J'ai placé cette série dans mes favoris depuis longtemps et je la réécoute encore parfois.Ta fille est une vraie bonne comédienne et ses mimiques me font beaucoup rire. Bravo! Mot de cambronne.Bonne semaine à toi Zoreilles.

linda a dit…

Bonsoir Zoreilles

Je visite régulièrement le site de l'encyclopédie...Agora...et ce soir,j'ai eu le goût d'aller vérifier s'il y avait des textes sur les Îles de la Madeleine,j'ai lu celui-ci,qui a pour titre...Les Madelinots,Marie Victorin

http://agora.qc.ca/documents/gaspesie_-_iles-de-la-madeleine--le_vieux_longueuil__les_madelinots_par_marie-victorin

Zoreilles a dit…

@ Jerry Ox : Les chansons racontent mieux que tous les textes, certaines sont de véritables films, des fresques, des hymnes, des discours, des plaidoyers vibrants! Elles nous bercent en nous apprenant la vie.

Tu écris des chansons? Moi aussi dans le temps. Mais plus beaucoup maintenant. Ça me manque d'ailleurs... Quand l'émotion était trop vive, difficile à gérer, j'écrivais une chanson. Je pouvais passer une journée toute seule avec ma guitare, ma fidèle complice, et je reprenais sans cesse au début, les mots arrivaient d'eux-mêmes, ils s'imposaient dans une logique que je ne comprenais pas tout le temps moi-même et qui finissait par raconter autre chose que ce que je vivais! Puissante consolation!

Zoreilles a dit…

@ Étoile : Oui, mes « infants » ont vécu un véritable conte de fée lorsqu'ils sont allés à Montréal récemment pour la conférence de presse de dévoilement des mises en nominations : Le Stage de Kassandra y était dans la catégorie « Nouveaux médias : variétés, humour »!

Pour eux, c'est déjà une reconnaissance qu'ils n'attendaient pas du tout. Ils vont aller en septembre au gala, certains de ne pas gagner dans leur catégorie mais trop contents de s'habiller beaux et d'assister à cette fête. D'ailleurs, ils ont plusieurs amis en nomination dans différentes catégories.

C'était un beau phénomème, LSDK, on aurait dit que tout le monde collaborait, faisait circuler les liens, s'appropriait cette websérie comme étant un petit peu la sienne! Moi je me dis que ce phénomène-là pourrait être décortiqué, analysé et faire l'objet d'un beau cours d'université en communication!

Zoreilles a dit…

@ Linda : T'es une vraie bonne recherchiste, toi!

J'avais déjà lu ce texte de Marie-Victorin, il a été repris entre autre dans « Le pouvoir du silence, Ma rencontre des Acadiens », de Solange Bonnard, publié en 1999, un livre auquel ma famille et moi avons collaboré.

Il l'a écrit il y a longtemps mais certaines choses ne changent pas. Je te cite un bout :

« Leur histoire est tragique, leur livre de famille ne porte d'autre tache que celle des larmes brûlantes des ancêtres acadiens...

... Les Madelinots sont presque tous des Acadiens, des arrière-petits-fils des déportés de Grand'Pré...

... Je le sais, les Acadiens, chrétiennement, ont pardonné à leurs bourreaux. Ne l'avaient-ils pas déjà fait au pied du Christ, dans l'église de Grand-Pré, quand le feu qui consumait leurs demeures rougeoyait encore sur la dalle où ils priaient à genoux?... Ils ont pardonné, oui, mais ils se souviennent, et il m'a semblé que ce grand malheur a imprimé à la race - aux femmes, aux mères surtout - un atavisme très perceptible, une pointe de mélancolie qui tempère la vivacité latine...

... Et cette physionomie d'âme, un peu douloureuse et d'autant plus attachante, se traduit merveilleusement ici par le langage, le dialecte, qui, sorti de France au grand siècle, a cristallisé pour les conserver comme de précieux bijoux de famille, tant de vieilles et graves façons de voir, de sentir et d'aimer! »

Marie-Victorin a véritablement compris l'âme des Madelinots, on le voit dans le reste de son texte.

Et lorsqu'il termine : « Pauvres Acadiens pèlerins, n'allez pas reprendre encore une fois la route de l'exil! Et s'il vous faut essaimer et dire adieu aux Demoiselles du Havre-au-Ber, aux vallons fleuris du Havre-aux-Maisons, aux blanches flotilles de l'Étang-du-Nord et aux caps sauvages de la Grande-Entrée, envolez-vous par groupes serrés, vers nos régions neuves et françaises du Lac St-Jean et de la Matapédia pour nous enrichir de vos bras robustes, de vos coeurs priants et de vos antiques vertus. », il jette les bases du dernier contingent parti des Iles pour l'Abitibi. C'est cette histoire-là que je m'en vais porter au Musée de la mer et qui terminera le chapitre des contingents madelinots.

Merci pour ton lien, encore une fois, c'est un texte riche d'histoire que je n'avais pas eu sous les yeux depuis longtemps. Même que je l'avais un peu oublié, tu m'as renouvelé la mémoire.

Anonyme a dit…

Bonjour mon amie!

"C'est curieux quand même, parce que d'autres, autrement plus proches de cette famille et de nos racines n'en ont jamais rien eu à cirer, de ces histoires-là!"

Tu as bien raison, "nos racines" n'intéressent pas tous les membres d'une famille. On le remarque quand les gens n'ont rien gardé comme souvenirs (photos, objets, etc) des gens de leur lignée. Ça me dépasse toujours : comment peut-on avancer sans connaître ceux qui nous ont précédés? Et je vois beaucoup de gens ces temps-ci qui ne s,intéressent vraiment pas aux vieilles personnes et aux vieilles affaires... Et je ne parle pas des jeunes! Triste, triste...

Bon voyage, bon retour chez "toi"! J'ai hâte de lire "tes émotions"!

xx Soisig

linda a dit…

Bonsoir Zoreilles

J'aime bien visiter des musées,mon préféré c'est le musée McCord,tantôt,j'ai trouvé sur leur site quelques photos des Îles de la Madeleine.

http://www.musee-mccord.qc.ca/scripts/search_results.php?keywords=les+%C3%AEles+de+la+madeleine&Lang=2

Et finalement,voici un autre site,avec des photos plus récentes.

http://www.pbase.com/cmetivier/ile_madeleine

Quel beau coin de pays,le Père Marie Victorin semble avoir grandement apprécié sa visite à cet endroit,il en parle avec une grande sensibilité,comme tu le dis,Zoreilles «il a véritablement
compris l'âme des Madelinots»

Barbe blanche a dit…

Comme j'aimerai, être là, invisible, pour pouvoir, capter en images, le grand moment, où, Dame Zoreilles, descendante acadienne, remet au responsable du musé, l'Histoire des familles Madeliniennes implantées en Abitibi, ce sera, j'en suis certain, un très grand moment d'émotion et un moment important, dans l'histoire des Iles...
Bravo, pour la nomination, du Stage de Kassandra, qui va bientôt, gagner son premier prix Gémeaux...

crocomickey a dit…

J'en ai pas parlé au directeur mais à la gentille dame qui nous a si bien accueillis ... Et ton nom sur le mur de la Dune-du-Sud = c'est fait !!! :-)

canneberge14 a dit…

Chère Zoreilles!

Je profite de l'occasion pour vous souhaitez un excellent voyage aux Iles. Mettez-vous en plein les yeux, plein les zoreilles, plein la tête et plein le coeur. Un projet qui ramènera aux Iles ces gens qui n'avaient jamais vraiment quitté dans leur âme, ce lieu mythique. Ils pourront à nouveau entendre le bruit des vagues. Un grand moment rempli d'émotions.
Personnellement, je suis allée trois fois aux Iles pour des séjours de deux à quatre semaine. J'y ai été heureuse!
À mon prochain séjour, je ne manquerai pas de me présenter au Musée de la mer pour une raison bien précise...

Bonne route!!

:-) xx

canneberge14 a dit…

...semainesss...Un gros bravo à Isabelle et à Dominic!
Un série très prisée...dans une école de la Montérégie, on en a discuté pendant une réunion!!!

Zoreilles a dit…

@ Soisig : Connaissant ton intérêt, ta passion et ton implication dans tout ce qui est l'histoire, avec un petit h, avec un grand H, celle de ton beau village d'Abitibi-Ouest comme celle de tes racines qui s'étendent de la Bretagne à l'Abitibi, oui, tu dois bien souvent constater que cette passion n'est pas partagée par tant de monde que ça!

Chez les Acadiens, on trouve toutes les nuances de ce phénomène. Quand il y a désintérêt total, je me l'explique de la manière suivante : toutes nos histoires de famille et nos arbres généalogiques mènent à la souffrance, au drame et à la déchirure : 1755, la Déportation des Acadiens, et les années qui suivirent, faites d'errance, de recherche de sa famille, son pays, sa terre, son Acadie sans frontière qui ne tient qu'à sa culture, sa religion, sa langue et sa musique. Ça s'entend dans toutes les conversations encore aujourd'hui, dans certaines attitudes aussi, cette manie de toujours vouloir faire des liens entre les lieux et les personnes, la parenté et les amis. On vient au monde de même, avec cette quête, mais on ne veut pas trop creuser, t'sais?

Ils ont plusieurs façons de nommer cette triste page d'histoire. Ma grand-mère disait « Le Grand Dérangement », « la Dispersion des Acadiens » ou plus simplement « 1755 ». On aurait dit que nommer « la Déportation des Acadiens » par son nom, c'était comme de blasphémer...

Zoreilles a dit…

@ Linda : Je suis allée voir tes liens, hier soir et ce matin, j'aurais pu m'y perdre longtemps, c'est fascinant!

Claude Métivier est un nom à retenir quant à la photographie, j'y ai trouvé une photo panoramique de l'Île d'Entrée absolument... j'ai pas de mots! Ça me donne un avant-goût de ce que je verrai quand j'aurai grimpé la Big Hill avec Crocodile Dundee, mon frère Joce et Guylaine. On s'est fait cette promesse-là. Je rêve d'embrasser toutes les Îles d'un seul coup d'oeil, du haut de la Big Hill.

Je t'engage comme recherchiste, t'es vraiment bonne!

Zoreilles a dit…

@ Barbe blanche : Eh que t'as le coeur tendre, toi, mon cher Gaspésien!

Je ne voudrais pas en faire un moment d'émotion mais puisque ce sera le point de final de quelque chose que j'avais dans le coeur depuis longtemps, que j'abandonne ou plutôt que je leur confie plusieurs de mes originaux, ce sera à la fois une impression de devoir accompli et une sorte de deuil à faire. Tout ça ne m'appartiendra plus... Le plus gros des émotions, je les ai vécues ces derniers mois, pendant que je travaillais là-dessus, j'avais constamment comme un trop-plein, c'est difficile à expliquer.

On dirait que t'as tout compris ♥

Un Gémeau pour mes enfants? Bah, ils n'en demandent pas tant, ils sont tellement contents juste d'être en nomination et d'avoir vécu ce moment, d'avoir fait toutes ces rencontres l'autre jour. Mais on peut se le dire entre nous autres, les fans, on va se croiser les doigts pareil pour le 16 septembre!

Zoreilles a dit…

@ Crocomickey : Je te crois sur parole... mais j'irai quand même, c'est pas que je te crois pas mais j'ai besoin de le voir, ça vient me chercher jusqu'au fond de mes entrailles, mon nom inscrit dans le rocher détaché des falaises et des grottes de la Dune-du-Sud...

C'est trop d'honneur! Je sais pas comment gérer ça mais il doit me rester un petit fond de romantique parce que j'ai les yeux pleins d'eau là ♥

Tu vas encore me faire brailler, mon tabouaire!

Zoreilles a dit…

@ Canneberge : Quoi? Mon petit fruit préféré a séjourné aux Iles par trois fois et des périodes de deux à quatre semaines?

Tu dois commencer à avoir l'accent madelinot? ;o)

Où étais-tu hébergée? Tu as de la famille aux Iles ou t'es juste charmée par les lieux et les gens? Alors si je ramène des photos et des histoires à mon retour et que je les partage ici, tu seras en pays de connaissance?

Ça me touche beaucoup que tu me dises que tu iras un jour au Musée de la mer consulter ce petit bout d'histoire que j'y ai consignée. J'ai tellement pas d'attentes par rapport à ça, j'ai comme lâché prise, parce que j'ai tout le temps pensé que ça allait s'empoussiérer dans les archives mais au moins ça allait y être et c'était correct pour moi. Mais là, tu me donnes un espoir tout neuf...

Pour Le Stage de Kassandra, je pense aussi que ça a eu plus d'impact dans les écoles et les commissions scolaires que « mes enfants » veulent bien l'admettre! Merci de me raconter ça, je vais leur dire ♥

Joce tout excité....fébrile disions! a dit…

Mon décompte est amorcée....24 heures chrono....Mon patriote sort du garage...tout est "fine tuning"....du gaz pour me rendre....une glacière pour là-bas...pis un gros pack sack de bonne humeur...un kodak...pas de GPS J'connais la "trail" une couple de CD; des guenilles pas pour checker l'huile...pour m'habiller!! Pis une méchante "soueffe" Soif de voir, d'entendre de goûter, de rire ....de boire

Gilles-de-la-Maguylaine here we come!!!

Zoreilles a dit…

@ Joce tout excité... et fébrile : C'est pareil pareil pareil pour nous autres! Il était temps que ton Patriote sorte du garage, c'est la Fête nationale qui s'en vient, on sort tous nos patriotes. Ils ont trouvé le kwick kwick qui te fatiguait en fin de compte?

Mets-en qu'on a soueffe! Pis si on a faim, j'ai su tantôt qu'il y avait encore des restos aux Iles qui servent des barachois, des banax, des tourteaux doux avec du tamarin. Pis on passera chez Le Barbocheux en revenant. Faudrait qu'on s'en paye une traite au moins une fois dans la semaine.

Gilles-de-la-Maguylaine n'oublieront jamais nos prénoms! T'emmenes-tu un saouest? Pis ton beding?

C'est drôle, on part après vous autres mais on va arriver avant...
Soyez prudents sur la route, regarde pas trop le paysage quand c'est toi qui conduit ou laisse conduire Guylaine! On se voit au bateau, ça va être d'heureuses retrouvailles dans tous les sens, notre plus belle Fête nationale qu'on n'a jamais eue depuis dix générations!

Heille, Gilles dit que je suis après repogner l'accent ;o)

Joce...fou comme d'la marde! a dit…

Ma douce fa démandé si y as un fer à repasser aux Sillons!
Mais "sillons pas ça, on s'en passera ça nous évitera de repasser!

Zoreilles a dit…

@ Joce... fou comme d'la marde : Guylaine vient de tomber en vacances? Il me semble que j'avais vu ça, un fer à repasser et une planche, dans l'armoire à balai de ma petite maison de poupée aux Sillons, mais je pourrais pas l'affirmer hors de tout doute. En tout cas, moi, je m'en suis jamais servi!

Peut-être que tu saurais ça sur le site www.chaletscampingdessillons.com

Sillons pas ça, c'est pas grave, y ont ben d'autres choses!

Sais-tu quoi? Y a de la magie dans l'air... (Je t'apprends rien là) Je cherchais depuis des semaines un exemplaire du « pouvoir du silence » de Solange. En désespoir de cause, j'allais donner le mien mais il est si gentiment dédicacé par elle que ça me faisait un pincement au coeur.

Quelqu'un m'a parlé de ça tout bonnement ce midi quand je suis allée à la fête des grands-parents à la garderie de Félixe. (Elle m'avait invitée très officiellement hier, je pouvais pas dire non). Qui c'est qui me donne l'exemplaire de trop qu'elle avait acheté pour quelqu'un d'autre en 1999? Tu devineras jamais... Ma co-mamie, la mère à Dominic! Elle avait ce livre en deux exemplaires!

Dis à Guylaine qu'on n'aura pas le temps de repasser aux Îles!!!! On va essayer de pas trop se friper... ;o)

Amenez-vous un sèche-cheveux? Pas nous, pas de place, au pire, il vente en masse, ça va chesser naturel!

Mijo a dit…

Quelle belle histoire que celle de ton arrière-grand-mère !!

Par contre, quelle andouille je fais, je voulais tellement te souhaiter un bon voyage dans tes îles que j'en ai loupé le départ !!

Zoreilles a dit…

@ Mijo : T'as rien loupé, Mijo, c'est que je suis difficile à suivre!

Et quel voyage... Ah la la... Nous sommes revenus très tard le 1er juillet, presque le 2 à vrai dire. Du plaisir, du plaisir, rien que du plaisir et en fort charmante compagnie. Si je peux retomber sur mes pattes et reprendre le dessus sur la semaine d'absence de ma propre vie (j'avais vraiment décroché, tu sais) que j'ai passée aux Îles, mon blogue va surchauffer avec toutes les photos et tous les billets qui sont en train de macérer présentement, hihihi.